Le charmant village vaudois de St George se situe sur les hauteurs de Gland, non loin de Nyon, sur la route du Col du Marchairuz menant à la Vallée de Joux. Un petit prieuré y fut fondé en 1153. N’en reste aujourd’hui plus que le chœur romano-gothique de l’église réformée actuelle venue s’y accoler en 1877 dans un style néogothique des plus élégants.

Nous sommes ici en présence d’une rareté à plus d’un titre. Premièrement, il s’agit d’une des très rares sonneries suisses de ce gabarit encore actionnée à la corde. De plus, les cloches Keller ne sont pas légion en a Suisse romande. Soulignons enfin l’équipement entièrement d’origine : beffroi, jougs, paliers à crémaillère, battants.

• Cloche 1, note mib3 -1/16, poids 1’400kg, coulée par Jakob Keller de Zurich en 1876
• Cloche 2, note sol3 +-0/16, poids 700kg, coulée par Jakob Keller de Zurich en 1876
• Cloche 3, note sib3 +3/16, poids 400kg, coulée par Jakob Keller de Zurich en 1876

Analyse sonore (la3 = 435Hz, déviation en 1/16 de 1/2 ton)

Les cloches

L’église

Cette étape de notre sortie campanaire du samedi 1er février 2014 fut l’occasion de réunir quelques amis passionnés et de les faire actionner à tour de rôle cette belle sonnerie au travers de 2 plénums et des solos des 3 cloches. Jocelyne Laurent, journaliste au quotidien local « La Côte » nous a également rejoints afin d’effectuer un reportage autour de notre passion pour l’art campanaire, à retrouver dans la section « presse » http://quasimodosonneurdecloches.ch/dans-la-presse/. Galerie photos : http://www.lacote.ch/fr/photos/visite-des-clochers-de-saint-george-biere-et-apples-0-1257939?idPhoto=1

Mes plus vifs remerciements à la commune de St George pour l’aimable autorisation. Remerciements particuliers à Mmes Caroline Pralong et Brigitte Longerich, ainsi qu’à M. Guy Berseth, municipaux, pour le chaleureux accueil et le verre de l’amitié. Merci aux sonneurs officiels de nous avoir laissé tirer sur les cordes. Amitiés enfin à mes valeureux camarades campanaires Antoine, Dominique, Guilhem, John et Romain.

Sources
http://www.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-3058-11-6-1/

Liens officiels
http://www.stgeorge.ch/
http://gimellongirod.eerv.ch/category/activites/

Média
http://www.lacote.ch/fr/

Amis
Antoine : http://cloches74.hautetfort.com/ http://www.youtube.com/user/pianistdu74
Dominique : http://www.youtube.com/user/valdom68
Romain : http://clochesdesuisse.jimdo.com/ http://www.youtube.com/user/SuperRomain98

Appareil photo et caméra : Panasonic Lumix DMC-TZ31
Photos automne 2012 : iPhone4
Enregistreur audio : Zoom H4N
Logiciel d’édition sonore : Adobe Audition
Logiciel d’analyse sonore : Audacity
Logiciels de montage vidéo : Windows Movie Maker + Magix Vidéo Deluxe
Remerciements à Philippe pour les montages vidéo avec incrustation. Son site : http://cloches13.blogspot.fr/

Remarquable édifice que le temple de Corsier-s-Vevey. Elevé au début du 13e siècle, le massif clocher aux baies géminées, aux bandes lombardes et à la flèche octogonale en pierre, est un exemple marquant de l’art roman en Suisse. Le chœur gothique du 15e siècle, voulu par le duc Amédée VIII de Savoie, est orné de magnifiques fresques, badigeonnées par les Réformateurs bernois vers 1536, puis réhabilitées dès la fin du 19e siècle. Un 1er orgue y est installé contre le chevet en 1866. L’instrument actuel, un Felsberg d’esthétique flamande, a été placé latéralement côté sud afin de dégager une remarquable perspective.

Le plénum

La presse locale s’est abondamment faite l’écho des mésaventures de la grande cloche de Corsier-s-Vevey. Diagnostiquée fêlée en 2012, elle fut extirpée du clocher le 24 septembre 2013, avant de prendre le chemin de la fonderie Eijsbouts aux Pays-Bas pour y être soudée. Son retour au pays le 7 décembre fut l’occasion de quelques festivités villageoises, alors que le bras robuste de la grue hissait à nouveau cette vénérable dame de bronze vers ses quartiers. Sa date de naissance ? 1583 ! Une année faste pour son papa, le grand Franz Sermund. Le fondeur bernois, originaire de Bormio, coula effectivement au cours du même millésime 4 pièces d’envergure, toujours existantes: la grande cloche du temple de Cossonay (do#3), le bourdon en lab2 de la cathédrale de Lausanne (5’600kg), la Mittagsglocke de la cathédrale de Berne (sol#2, 6’300kg), et notre grande cloche de Corsier, note mib3, poids environ 1’500kg

Solos des 3 cloches

• Cloche 1, note mib3 -6, coulée en 1583 par Franz Sermund de Bormio établi à Berne
• Cloche 2, note sol3 +7, gothique, coulée vraisemblablement au 15e siècle
• Cloche 3, note sib3 -0, coulée en 1882 par Gustave Treboux à Corsier-s-Vevey

Analyse sonore (la3 435Hz, déviation en 1/16 de 1/2 ton)

Les travaux, menés par la maison Ruetschi d’Aarau, ont également consisté en la fabrication de nouveaux jougs pour les cloches 1 et 2, à la restauration du joug de la cloche 3, à la pose de nouveaux battants pour l’ensemble de la sonnerie, au replacement des solives du plancher, et à l’installation d’une gestion électronique des moteurs. Afin de permettre le passage de la grande cloche, il a été procédé à l’enlèvement du pilier central de la baie géminée sur la façade occidentale du clocher.

La grande cloche avec ses détails et la cicatrice de l’ancienne fêlure, soigneusement réparée

La cloche 2, doyenne de la sonnerie (15e siècle)

La petite cloche, œuvre du fondeur local Gustave Treboux

Les travaux de remise en place du pilier de la baie géminée, qui avait dû être retiré pour permettre le passage de la grande cloche

Horloge mécanique et équipement électronique

Bonus: le retour de la grande cloche, fraîchement réparée. Vidéo d’Annette Leemann

Remerciements à M. Tom Zingrich, campaniste chez Ruetschi à Aarau, pour son aimable accueil dans le clocher encore en chantier

Quelques liens
http://www.corsier-sur-vevey.ch/
http://corsiercorseaux.eerv.ch/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_Corsier-sur-Vevey
http://www.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-1954-11-6-1/
http://www.guk.ch/f/

Appareil photo et caméra : Panasonic Lumix DMC-TZ31
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Logiciel d’analyse sonore : Audacity

Bienvenue à L’Auberson au cœur du Plateau des Granges, à 1’100 m. d’altitude. Ce village-rue typique de la haute chaîne jurassienne peut s’enorgueillir d’un important passé industriel: mines de fer dès le 16e siècle, horlogerie au 18e, puis boîtes à musiques jusque dans les années 1970. Témoin vivace de cette dernière activité : le musée Baud, qui enchante chaque année des milliers de visiteurs de tous âges. Avant de servir de lieu de culte, le temple fut utilisé pour héberger les blessés de l’armée Bourbaki qui se réfugiaient en Suisse durant la guerre franco-prussienne de 1870. C’est en signe de reconnaissance que ces hommes se cotisèrent pour offrir la table de communion, encore en place actuellement.

Nous sommes à quelques kilomètres à peine du département français du Doubs; il est donc tout naturel de retrouver ici un clocher d’inspiration comtoise. Bâti au plus fort de l’essor industriel de la région, entre 1869 et 1871, le temple possède la particularité de posséder une des très rares cloches en acier de Suisse romande. Pour rappel, je vous avais présenté l’an dernier la seule sonnerie complète du canton de Fribourg issue de la Bochumer Verein : Courtepin. La petite cloche de l’Auberson, coulée une vingtaine d’années plus tôt, sonna d’abord dans le clocheton de l’ancien collège, ce qui explique pourquoi elle est dénuée de tout symbole religieux. Elle rejoignit le temple en 1895. La cloche moyenne, enfin, fut ajoutée mi-20e siècle comme « trait d’union » entre ses soeurs aînées.

Cloche 1, « Persévérance », note mib3 +2, coulée en 1872 par la Bochumer Verein
Cloche 2, « Concorde », note sib3 +2, coulée en 1956 par Ruetschi d’Aarau
Cloche 3, note do4 -1, coulée en 1852 par Samuel Tréboux à Corsier-s-Vevey

Analyse sonore de la grande cloche (la3=435Hz, déviation en 1/16 de demi-ton)

Entre 1851 et 1970, ce ne sont pas moins de 38’000 cloches en acier qui sortirent des fourneaux de la Bochumer Verein. Si la plupart furent produites pour l’Allemagne, certaines firent le tour du monde. On pense notamment à la Cloche de la Paix d’Hiroshima. Le choix de ce matériau s’explique par son coût modique, et surtout par le risque persistant de voir les cloches de bronze réquisitionnées au cours de cette période marquée par les conflits armés. L’une des plus grosses cloches en acier du monde (désaffectée) est exposée devant l’Hôtel de Ville de Bochum: un monstre de 15 tonnes d’un diamètre de 313cm. La plus grande sonnerie en acier complète de Suisse se trouve à Reussbühl (LU) : un salve regina à l’octave en la2, dont le bourdon pèse un peu plus de 3’300kg. Les guerres s’étant par bonheur raréfiées sous nos latitudes, la demande s’est faite progressivement moins grande pour les cloches en acier. Nombre d’entre elles se voient aujourd’hui remplacées par du bronze, plus harmonieux et non sujet à la corrosion. Souvent décriées pour leurs harmoniques jugées dissonantes (nous sommes par exemple ici dans le cas d’une cloche en sixte, et non à l’octave), les cloches en acier sont un pan intéressant de notre histoire contemporaine. Rien que pour cela, elles méritent d’être préservées.

La grande cloche en acier avec son joug d’origine. On constate ci-dessous que ses points de frappe ont été rechargés

La cloche 3, autrefois cloche du collège, signée Samuel Tréboux. Remarquez le joug profilé en superlancé. Ci-dessous, la cloche 2 (Ruetschi) venue compléter la sonnerie en 1956

Mouvement d’horloge construit par Baer de Sumiswald (CH-BE) en 1961. Doté du remontage automatique des poids, il fonctionne toujours dans son état original, sans régulateur externe

Lithographie datée de 1854 où on peut voir l’ancien collège et son clocheton, où sonnait jadis la petite cloche 3. Ci-dessous, le temple.

Je remercie vivement la paroisse du Balcon du Jura de nous avoir autorisés, mes amis et moi, à monter au clocher et à enclencher nous-même les cloches à l’occasion du culte de ce dimanche 13 octobre 2013. Un tout grand merci également à Josette Joseph, habitante de l’Auberson et grande connaisseuse de l’histoire de sa région, pour la riche documentation aimablement fournie.

Sources:
« Centenaire du temple de L’Auberson », parution éditée en 1971
http://balcondujura.eerv.ch/
http://www.lauberson.ch/
http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F11413.php
http://de.wikipedia.org/wiki/Glocke#Gussstahlglocken

Appareil photo et caméra : Panasonic Lumix DMC-TZ31
Enregistreur audio : Zoom H4N
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Logiciel de montage vidéo : Windows Movie Maker
Logiciel d’analyse sonore : Audacity

Ancien donjon, comme à Niedergösgen, ou clocher fortifié, comme celui du temple St Etienne de Moudon ? Les historiens se perdent en conjectures quand ils évoquent les origines du clocher du temple de Château-d’Oex. Seul fait avéré : la tour, aux épais murs percés de meurtrières, date du 11e siècle. Le chœur fut édifié au 14e siècle… quant à la nef, elle est le fruit de transformations successives au fil du temps. Le grand incendie du 28 juillet n’épargna que les murs du vénérable édifice, qui vit ses cloches fondre lamentablement.

Afin de parer au plus pressé, le pasteur de l’époque choisit de faire l’acquisition d’une cloche d’occasion parmi toutes celles qui avaient été déposées à l’arsenal de Morges en attendant d’être refondues. L’actuelle cloche 3, datée de 1538, fut donc amenée et hissée le 20 novembre 1800. Un généreux donateur permit de faire couler une nouvelle cloche par Dreffet et Tréboux de Vevey en 1807. En 1905, il fut passé commande à Perret, successeur de Tréboux, de 2 nouvelles cloches. La plus grande des 2 fut jugée de qualité si médiocre qu’elle fut renvoyée au creuset. C’est le staviacois Charles Arnoux qui la refondit de fort belle manière.

Cloche 1, note ré3 -8/16, coulée en 1807 par Pierre Dreffet et Marc Tréboux de Vevey
Cloche 2, note fa -5/16, coulée en 1906 par Charles Arnoux à Estavayer-le-Lac
Cloche 3, note sol3 -1/16, coulée en 1538
Cloche 4, note si3 -3/16, coulée en 1905 par Perret de Lausanne

La grande cloche

La cloche 2

la cloche 3 et ses inscriptions gothiques

La cloche 4, ornée des armoiries vaudoises

De gauche à droite, les cloches 3, 4 et 1

La seule aiguille du cadran est toujours mû par une antique horloge à cage dans son état d’origine

L’intérieur du temple, avec son bel orgue de la manufacture de Chézard St Martin (2007), toujours doté de son buffet Mühry de 1806.

Différents clichés extérieurs. Au loin, l’église catholique, de style né-roman, bâtie en 1936

Remerciements à Mme Patricia Monney, gérante d’immeubles à l’Etat de Vaud; M. Eric Fatio, Municipal; M. Jean-Jacques Burri, du Service des Travaux; Mme Marianne Favre et M. Philippe Golay, concierges.

Sources:
Revue historique vaudoise, 69ème année – 1961, « Les cloches des églises du Pays-d’Enhaut », d’Emile Henchoz
http://www.4saisonsdesorgues.ch/library/Dossier%20de%20presse%202012.pdf
http://www.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-1111-6-6-1/
http://www.chateau-doex.ch/
http://rivierapaysdenhaut.eerv.ch/

Appareil photo : Sony Cybershot DSC – S750
Caméra : iPhone 4
Enregistreur : Zoom H4N (étage inférieur sous les cloches)
Analyse sonore: Audacity

Station touristique familiale, témoin d’une splendeur industrielle passée, le bourg montagnard vaudois de Ste Croix possède un intéressant temple réformé, édifié de 1745 à 1748, après l’incendie qui ravagea la localité. La nef rectangulaire au chevet à 2 pans, précédée d’un clocher-porche en pierre de taille, est un exemple-type de l’architecture réformée en Suisse romande. Influence genevoise par la double rangée de baies, neuchâteloise par la simple colonnade. L’ensemble fut remanié à maintes reprises, d’abord en 1870, date d’installation du buffet d’orgue actuel, puis en 1912 et dans les années 1970.

Cloches 3 et 4

Dire que l’histoire des cloches de Ste Croix est tourmentée est un euphémisme! Rien que la grande cloche fut refondue à 4 reprises. La première mention d’une cloche à Ste Croix remonte à 1643. On connaît même son poids: 350 livres. On apprend également que 2 autres cloches, l’une volée à L’Abergement-Ste Marie, l’autre achetée à Jougne, complétaient la sonnerie. L’une de ces 3 cloches ayant mystérieusement disparu (aurait-elle été à son tour volée?), on passe commande à Isaac de Meuron-dit-Banderet et Guillaume Livremont d’une grosse cloche en 1741 pour la somme de 2’140 florins. En 1744 éclate l’incendie qui ravage Ste Croix. Très vite, le village renaît de ses cendres, et Livremont – Antoine, cette fois – est sur les rangs pour couler 2 nouvelles cloches. Si l’une d’elles dut être refaite en 1852 par François Humbert déjà, l’autre subsista jusqu’en 1959.

– Cloche 1, note do#3, « Concorde et Vigilance », coulée en 1852 par François Humbert de Morteau
– Cloche 2, note fa3, « Espérance », coulée en 1959 par Ruetschi d’Aarau
– Cloche 3, note sol#3, « Confiance », coulée en 1937 par Ruetschi d’Aarau
– Cloche 4, note fa4 (haut), coulée en 1874 par Gustave Tréboux de Vevey

La suite de notes, pour le moins insolite en raison de la voix haut perchée de la petite cloche, est encore accentuée par les curieux partiels de la grande cloche: l’octave grave est en do2, la prime en ré3, la tierce en mi3, et l’octave supérieure en do4. Sa résonance est en outre assez courte. Les cloches 2 et de 3 ont des harmoniques nettement plus classiques. La cloche 4, quant à elle, donne une prime en fa4, mais ses octaves inférieure et supérieure sont respectivement en fa#3 et fa#5.

La grande cloche

La cloche 2

La cloche 4, avec son équipement actuel, mais aussi avec son joug d’origine ci-dessous

Lors de l’installation de la cloche 2 en 1959, le beffroi et les jougs en bois furent remplacés par de l’acier et le plancher fut bétonné. Curieux anachronisme avec les étages inférieurs, toujours dans leur état original, et la belle horloge Bailly-Comte (Morez) de 1874, dont le remontage des poids fut électrifié en 1920 par la maison Baer de Sumiswald.

Mouvement d’horloge Bailly-Comte, daté de 1874, avec ci-dessous les poids actuels et les anciens poids en pierre de taille

Photos de l’église

Archives: l’ancienne cloche Livremont de 1744, et l’arrivée de la cloche 3 en 1937

Mes plus vifs remerciements à MM. Mollard et Cuendet, de service technique de la commune de Ste Croix pour leur chaleureux accueil et leur disponibilité. Merci également à mon excellent ami Valdom68 pour l’organisation.

Sources:
-« La paroisse de Ste Croix, brève notice historique », éditée par le Conseil de Paroisse, et vendue au profit du fonds des cloches en 1937. Merci à Mme Josette Joseph pour le prêt.
-Collection André Groux

http://www.sainte-croix.ch/
http://www.sainte-croix-les-rasses-tourisme.ch/
http://balcondujura.eerv.ch/
http://www.youtube.com/user/valdom68

Appareil photo : Sony Cybershot DSC – S750
Caméra : iPhone 4
Prise de son : Zoom H4N (dans la chambre des cloches)

Remarquable édifice que l’église de Rougemont ! Construit vers l’an 1080 par des moines de Cluny, l’ensemble est de facture romane, et fut peu remanié à la Réforme, imposée par les Bernois en 1555. On retrouve donc le schéma classique de la croix latine, de la nef haute s’appuyant sur les bas-côtés, du chœur à 3 absides, et du clocher sur la croisée du transept. Le prieuré, lui, dut céder la place au château des baillis bernois, que l’on peut encore admirer vers le portail occidental. Une importante restauration, menée de 1919 à 1926, a remis en évidence le caractère historique de ce joyau architectural du Pays-d’Enhaut.

A remarquable édifice, remarquable sonnerie ! Sur les 4 cloches médiévales, 3 sont encore en place. La 4e fut hélas descendue en 1910, car jugée trop usée. Datée du 13e siècle, elle fut revendue sans vergogne à la fonderie Perret de Lausanne au prix du bronze. Ce n’est qu’en 1980 que l’ensemble retrouva sa 4e voix, suite à l’installation d’une nouvelle cloche. Ainsi fut commémoré dignement le 900e anniversaire de Rougemont.

– Cloche 1, note fa3, coulée en 1471
– Cloche 2, « Fidélité », note la3, coulée en 1980 par Ruetschi d’Aarau
– Cloche 3, dédiée à St Nicolas, note do4, non datée, vraisemblablement coulée entre le 13e et le 14 siècle
– Cloche 4, dite des Époux, note fa4, coulée en 1419

Suite aux caprices du moteur de la cloche 3, Romain, qui m’accompagnait pour cette sortie campanaire, s’est spontanément prêté au jeu de la sonnerie à la poussette.

La grande cloche, datée de 1471. Fragilisées, ses anses ont du être renforcées par des tiges en acier

Benjamine de la sonnerie, la cloche 2 fut coulée en 1980 pour le 900e anniversaire de la fondation de Rougemont.

La cloche 3 est la plus ancienne de la sonnerie. Non datée, elle est vraisemblablement antérieure au 15e siècle

La plus petite des 4 cloches, coulée en 1419

Retrouvez ci-dessus d’autres vues des cloches. Ci-dessous, l’ancienne et la nouvelle horloge, le circuit de commande des sonneries, et 2 anciens moteurs de volée de type Bochud.

Le magnifique orgue de tribune, de la manufacture Dumas de Romont. Retrouvez ci-dessous diverses autres vues intérieures et extérieures de l’église

Mes plus vifs remerciements à Mme Claire-Lise Blum, Syndique, et à Mme Sonia Lang, Municipale, pour leur aimable accord. Remerciements à M. Boaventura Da Silva Quintas, concierge, pour son accueil et sa disponibilité. Merci enfin à Romain Bartolini de s’être dévoué pour enclencher la volée et pousser la cloche 3.

http://www.rougemont.ch/
http://paysdenhaut.eerv.ch/
http://www.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-1880-11-6-1/

Appareil photo : Sony Cybershot DSC – S750
Caméra : iPhone 4
Prise de son : Zoom H4N

Longtemps avant la Réforme, une première chapelle était mentionnée à Prangins. Édifiée en 1184 à l’ouest du château, c’est dans un état de délabrement avancé qu’elle futé rasée en 1759, 2 ans avant la dédicace de l’actuel temple de style néoclassique.

L’élégant clocher au fronton triangulaire renferme 2 cloches. La plus grande fut coulée en 1829 par Pierre Dreffet et Marc Tréboux de Vevey. La plus petite porte la signature de Livremont de Pontarlier et la date de 1759

http://prangins.ch/
http://nyon.eerv.ch/

C’est vraisemblablement vers 1214, date de la fondation de Villeneuve, que fut construite l’église St Paul. Affecté au culte réformé dès 1536, ce bel édifice a vu son clocher élevé en 1345, puis coiffé d’une flèche en pierre, dans un style très répandu dans la vallée du Rhône, en 1620. Des premières influences romanes demeurent encore quelques ouvertures du chœur, orné sur sa face orientale d’une magnifique fenêtre gothique flamboyant dès 1460. Toujours dans les adjonctions gothiques, notons la construction – entre 1506 et 1510 – des croisées d’ogives de la nef, des bas-côtés, ainsi que des contreforts. Signalons encore la transformation du portail occidental dans le style néogothique en 1886, et la construction du bel orgue Kuhn en 1991.

Les sonneries de plus de 3 cloches étant plutôt rares en territoire réformé vaudois, ce fut une surprise pour moi de me retrouver face à 5 cloches, si modestes soient leurs dimensions. A l’origine composée de 3 cloches gothiques, l’ensemble s’est vu considérablement modifié par l’arrivée en 1905 de 3 nouvelles cloches Paccard, dont la plus grande a tout simplement remplacé une ancienne pièce de 1510, dont elle a conservé quelques motifs. La cloche 3 porte – elle – d’importantes traces d’accordage, ce qui montre que sa note a été abaissée.

Cloche 1, note fa3, Georges et Francisque Paccard, 1905 (refonte d’une cloche de 1510)
Cloche 2, note la3, Georges et Francisque Paccard, 1905
Cloche 3, note do4, gothique, fin 15e – début 16e siècle (porte des traces d’accordage)
Cloche 4, note mi4, Georges et Francisque Paccard, 1905
Cloche 5, note fa#4, gothique, vraisemblablement 14e siècle

Si le beffroi est en partie d’époque, on  regrettera la présence de rails en acier en lieu et place de jougs en bois, notamment pour les cloches les plus anciennes. A en juger par les encoches toujours visibles sur le beffroi, plus rapprochées que les paliers actuels, il se pourrait que les cloches aient été équipées un temps en rétro-lancé. Hypothèse d’autant plus probable que les jougs cintrés étaient souvent de mise chez Paccard à cette époque. La motorisation mériterait d’être revue: outre le fait que les 2 plus petites cloches ont purement et simplement été inversées sur le tableau de commande, la cloche 4 (la première à démarrer, donc) boite terriblement, alors que la cloche 3 présente de nombreux ratés durant la volée

Mes plus vifs remerciements à la commune et à la paroisse de Villeneuve, et plus particulièrement à l’organiste pour son chaleureux accueil

http://www.villeneuve.ch/
http://villeneuvenoville.eerv.ch/

La Maison de Commune de Cugy fut construite en 1837. Une partie des locaux abrita également des salles de classe jusqu’en 1974. D’importants travaux, tout juste achevés, conduisirent à conserver la seule apparence extérieure de l’édifice, alors que les murs et planchers intérieurs se virent remplacés par de nouvelles parois et dalles de béton. La réussite incontestée du projet tient dans le puits central vitré sous le clocheton, permettant d’entrevoir l’horloge mécanique et les cloches de n’importe quel étage. Adossée au bureau du syndic (chef de l’exécutif communal), le mouvement d’horloge est remonté toutes les semaines. Il tinte les heures avec répétition après 2 minutes 30, de mêmes que les demi-heures, le tout sur la grande cloche.

La grande cloche, note la3, porte la griffe des frères Paintandre, de Vitry-le-François (F-51). On peut y lire l’inscription Exposition universelle, Paris 1900, village suisse. Ce qui porte à croire que la cloche a été rachetée d’occasion après la tenue de la manifestation. Il est amusant de constater que c’est un fondeur français qui fut choisi pour la cloche du village suisse. Très en vogue dans le canton de Vaud après avoir coulé en 1891 le magnifique bourdon en sib2 de Baulmes, les frères Paintandre se sont vu commander par la suite de nombreuses cloches pour toute la Suisse romande.

La petite cloche, note sol4, fut coulée une première fois en 1512, puis refaite en 1734, par les  frères Jean-Jacques et Jean-Henri Guillebert. Ces talentueux fondeurs neuchâtelois d’origine champenoise se sont illustrés dans toute la Suisse romande, en coulant une cloche pour l’église du Châtelard (CH-FR), mais aussi et surtout pour la cathédrale de Lausanne en 1726. Suite à l’harmonisation des sonneries lausannoises en 1898, cette cloche se trouve aujourd’hui à l’église St François.

Un aperçu du Village Suisse à l’Exposition Universelle de Paris en 1900

Un grand merci à la municipalité de Cugy, ainsi qu’à M. Jean-Paul Schorderet, de la maison Mécatal, qui a superbement remis en état les cloches et l’horloge

http://www.cugy-vd.ch/
http://www.mecatal.ch/