Cloches – Villarvolard (CH-FR) église Saint-Sulpice

Réparée, la « Cloche des Jeunes » redonne de la voix dans le plénum augmenté à six cloches

-Cloche 1, note si2 +45/100, coulée en 1892 par Gustave Treboux de Vevey
-Cloche 2, note mi3 +58/100, coulée en 1892 par Gustave Treboux de Vevey
-Cloche 3, note fa#3 -1/100, coulée en 1892 par Gustave Treboux de Vevey
-Cloche 4, note sol#3 +23/100, coulée en 1892 par Gustave Treboux de Vevey
-Cloche 5, note si3 +55/100, coulée en 1892 par Gustave Treboux de Vevey
-Cloche 6, note si4 +49/100, date de coulée estimée au XIIIe siècle
(la3 = 435Hz, déviation en 1/100 de 1/2 ton)

L’histoire de la paroisse de Villarvolard débute au XIIIe siècle après sa séparation de celle Broc. C’est aussi à cette époque que fut construite une première église, de dimensions fort modestes. Ce vénérable petit édifice existe toujours, il abrite aujourd’hui l’administration scolaire après avoir été tour à tour le four banal et l’office de poste du village. L’actuelle église Saint-Sulpice, consacrée le 15 juillet 1760, eut à subir de profondes transformations au fil des ans. La fin du XIXe siècle signifia l’installation d’un nouveau plafond en plâtre en remplacement du beau plafond étoilé en bois, mais aussi de nouveaux vitraux, de nouveaux autels latéraux et d’un nouvel orgue avec sa tribune. Le séisme de 1946 provoqua l’écartement des murs. Il fut alors mené une restauration d’un goût douteux : le plafond de plâtre fut remplacé par de l’aggloméré. Il fallut attendre 1994 pour que l’église de Villarvolard retrouve tout son cachet historique. Trône encore aujourd’hui dans le chœur le magnifique maître-autel élaboré en 1780 par Dominique Martinetti, sculpteur italien établi à Fribourg. Le tableau central représente Notre-Dame du Saint-Scapulaire et Sainte Thérèse d’Avila. Au-dessus se trouve une toile représentant Saint François d’Assise, Sainte Françoise Romaine et Sainte Agnès. De part et d’autre se dressent les statues de Saint Sulpice et de Sainte Catherine d’Alexandrie.

Le clocher original du XVIIIe siècle dut céder sa place à la fin du XIXe à l’actuelle tour, plus robuste, érigée pour accueillir la sonnerie monumentale réclamée de longue date par les paroissiens. Y prirent place cinq nouvelles cloches coulées par Gustave Treboux de Vevey. Leur coulée fut endeuillée par la mort d’un jeune manœuvre (voir article de presse plus bas). Une petite cloche (actuelle cloche no6) coulée au XIIIe siècle, vraisemblablement pour la première église dont elle est contemporaine, annonce aujourd’hui encore les décès dans la paroisse (cloche de l’Agonie, coutume typiquement fribourgeoise). Il s’agit d’une des cloches les plus anciennes du canton. Ses anses ont été stupidement sectionnées il y a quelques décennies. J’ai choisi de la faire exceptionnellement sonner avec ses jeunes sœurs pour la présentation vidéo. La cloche no5 était depuis longtemps désaffectée. Surnommée « Cloche des Jeunes », elle avait pour pénible mission de sonner (à la corde) lors des obsèques d’un enfant. Cette cloche souffrait en outre de graves défauts de coulée à la pince et aux anses. L’entreprise Mecatal l’a entièrement restaurée dans son atelier de Broc (CH-FR). Le campaniste a également procédé aux travaux suivants : confection de nouveaux jougs de chêne pour les cloches 1,2,3 et 6, restauration des jougs des cloches 4 et 5, nouvelle motorisation, nouveaux tinteurs et nouveaux battants pour les six cloches. Les quarts sont tintés sur les cloches 5, 4 et 3, les heures sont frappées (avec répétition après deux minutes) sur le bourdon. La cloche 2 sonne les angélus. Une ancienne horloge électro-mécanique Mamias, désaffectée, subsiste encore dans le clocher.

Inscriptions
-Cloche 1 « JE SUIS LA FOI » Parrain Léopold Clerc, marraine Ursule Savary née Premat
-Cloche 2 « JE SUIS L’ESPERANCE  » Parrain Louis Dupré, marraine Louise Drompt Brodard
-Cloche 3 « JE SUIS LA CHARITE » Parrain Thadde Repond, marraine Angéline Repond-Dupré
-Cloche 4 « JE SUIS L’IMMACULEE » Parrain Polycarpe Schouwey, marraine Séraphine Schouwey
-Cloche 5 « JE SUIS L’INNOCENCE ET LA JOIE » Parrain Louis Jaquet, marraine Marie Gillard

« La Liberté » du 27 juillet 1892, accident mortel lors de la coulée des cloches de Villarvolard

Quasimodo remercie
L’entreprise Mecatal, Jean-Paul Schorderet et son équipe, pour m’avoir offert de suivre cette superbe restauration
La paroisse de Villarvolard, Edouard Remy, conseiller paroissial et ancien président, pour le chaleureux accueil
Mes excellents amis campanaires Antoine « Les Cloches Savoyardes » Cordoba, carillonneur à Saint-Maurice et Taninges, et Dominique « Valdom 68 » Fatton, responsable technique des clochers de Val-de-Travers, pour leur indispensable collaboration

Sources
« Eglise de Villarvolard, restauration 1994-1996 » de Yvonne Romanens-Charrière
« Le patrimoine campanaire fribourgeois », éditions Pro Fribourg, 2012

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