Cloches – Sâles (CH-FR) église Saint-Etienne

Nouvelle présentation de cette imposante sonnerie de quatre cloches avec son bourdon en si bémol 2

L’église Saint-Etienne de Sâles, c’est un clocher et un choeur édifiés en 1640, mais aussi une nef et un mobilier liturgique modernes. Et ce sont quatre cloches monumentales coulées au XVIIe et au XIXe siècles

De l’Hospice du Saint-Bernard à l’Etat de Fribourg – Sâles, Sallaz, Salette… l’étymologie de ces lieux, parfois devenus des patronymes, semble commune. Elle proviendrait du latin cella ou cellula (l’habitation proche de l’endroit où on rangeait le matériel nécessaire à la culture). Cette racine a également donné le terme cellier, toujours employé en français. C’est à partir du XIIIe siècle que nous commençons à trouver des renseignements sur l’histoire de Sâles, propriété alors des seigneurs de Blonay, avant d’être cédée à la seigneurie de Vaulruz, puis à l’Etat de Fribourg en 1538. La paroisse, quant à elle, appartint un temps au Saint-Bernard. L’influence de la maison hospitalière s’éroda toutefois au fil des siècles. Le coup de grâce fut en l’occurrence la conquête du Pays-de-Vaud par les Bernois (1536). Les premiers renseignements fiables au sujet de l’église de Sâles remontent à 1453, date de la visite des délégués de Mgr Georges de Saluces, alors évêque de Lausanne. Il est question dans leur rapport d’un édifice de modestes dimensions et en piteux état : un sol nu et inégal, des fenêtres dépourvues de vitrage, un toit laissant entr’apercevoir la lumière du jour… Sâles construisit une nouvelle église qui servit au culte jusqu’en 1640, date à laquelle fut édifié un sanctuaire de style gothique tardif dont le chœur et le clocher nous sont parvenus. La nef – elle – fut entièrement reconstruite au XXe siècle et dotée d’un nouveau mobilier liturgique. Les vitraux de Raymond Meuwly (1962) sont particulièrement remarquables.

Des fondeurs renommés – La sonnerie de l’église Saint-Etienne de Sâles compte parmi les plus imposantes de la région. On y trouve en effet l’un des 21 bourdons (cloches en octave 2) recensés dans le canton de Fribourg. Les trois plus grandes cloches (1841) portent la signature d’un artisan vaudois souvent cité dans ces pages : le Vaudois Samuel Treboux (1814-1888) établi à Corsier-sur-Vevey. La plus petite cloche (1696) est l’œuvre de Hans Wilhelm Klely, le fondeur qui semble avoir été le plus actif parmi tous ses homologues fribourgeois au bénéfice du monopole accordé par les autorités.  Une bonne trentaine de ses cloches nous sont en tout cas parvenues dans le canton. Bien que de dimensions souvent modestes (les plus grandes sont le mi3 du Crêt et le fa3 de Semsales), les productions de HWK sont remarquables par leurs finitions soignées. Les quatre cloches sont accrochés à des jougs en acier et reposent sur un beffroi de chêne. Deux types de motorisation sont représentés ici : système Bochud (monobloc) pour les deux petites cloches, système Muff (inverseur séparé) pour les deux plus grandes. Les tintements sont donnés par électro-marteaux reliés à une horloge électronique BTE6 de Bodet. Une horloge mécanique estampillée Crot est encore présente dans le clocher mais partiellement démontée.

-Cloche 1, « Saint Etienne », note si bémol 2 + 23/100, poids environ  2’775 kg, coulée en 1841par Samuel Treboux à Corsier-sur-Vevey
-Cloche 2, « Sainte Magdelaine », note ré bémol 3 -48/100, poids environ 1’950 kg, coulée en 1841par Samuel Treboux à Corsier-sur-Vevey
-Cloche 3, « Sainte Marie mère chérie », note mi bémol 3 +8/100, poids environ 1’400 kg, coulée en 1841par Samuel Treboux à Corsier-sur-Vevey
-Cloche 4, note sol 3 -32/100, poids environ 450 kg, coulée en 1696 par Hans Wilhelm Klely à Fribourg
Diapason : la3 = 435Hz, déviation en 1/100 de 1/2 ton

Quasimodo remercie :
-Mathieu Seydoux, sacristain, pour son chaleureux accueil et les contacts avec le conseil de paroisse, représenté par son président Marc Descloux et sa secrétaire Carole Goillard. Cette belle rencontre s’est poursuivie dans le clocher de Vaulruz (présentation à découvrir sous peu) puis autour d’une succulente fondue préparée et offerte par les familles Roch et Seydoux. Merci pour cet accueil royal ! Merci aussi à Didier et Anthony Cotting pour l’apéro improvisé.
-Mes excellents camarades campanaires Antoine Cordoba, carillonneur à Saint-Maurice et Taninges ; Dominique Fatton, responsable technique des clochers de Val-de-Travers ; Allan Picelli, sacristain à Maîche ; Guilhem Lavignotte, organiste titulaire d’Yverdon-les-Bains ; Philippe Simonnet, membre de la SFC ; John Brechbuhl, membre de la GCCS.

Sources :
-Dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg volume 11, abbé François Porchel, 1901.
-Le patrimoine campanaire fribourgeois, éditions Pro Fribourg, 2012
https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Meuwly
https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_de_Saluces

A consulter :
http://www.upcompassion.ch/index.php/site-map-3/cpsorens
http://www.sales.ch/
http://www.cath-fr.ch/

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