Cloches – Urdorf (CH-ZH) église Saint-Nicolas-de-Flüe

Un bourdon allemand en la2 de 3’100kg

-Cloche 1, dédiée à la Sainte Trinité et à Saint Nicolas de Flüe, note la2, diamètre 175cm, poids 3’182kg
-Cloche 2, dédiée à Marie mère de Dieu, note do#3, diamètre 145cm, poids 1’656kg
-Cloche 3, dédiée à saint Joseph, note mi3, diamètre 127cm, poids 1’063kg
-Cloche 4, dédiée à saint Michel, note fa#3, diamètre 107cm, poids 714kg
-Cloche 5, dédiée à st Nicolas et st Bernard de Clairvaux, note la3, diamètre 91cm, poids 458kg
Fondeur : Karl Czudnochowsky, Erding, 1963

Urdorf, une jeune paroisse créée en 1960 dont les racines ancestrales remontent à 1173, telle est la traduction littérale du sous-titre de l’excellent ouvrage de M. le Curé Maximilian Georg Kroiß qui m’a été aimablement remis lors de ma visite le 1er juillet 2018. Evidemment qu’il serait présomptueux de vouloir condenser plus de 200 pages dans ce modeste article. Je me contenterai donc de vous résumer très succinctement la riche histoire de cette paroisse catholique zurichoise qui remonte à 1173 avec la mention par l’Antipape Calixte III d’une première chapelle dédiée à saint Georges. Cette chapelle se trouvait dans la vallée de la rivière Reppisch, un affluent de la Limmat. Une chapelle dédiée à saint Nicolas, dépendant de l’abbaye bénédictine d’Engelberg, est citée dès 1184 à Oberurdorf. Il faut savoir que jusqu’à la fusion de 1930, l’actuelle commune se composait de deux entités distinctes : Niederurdorf et Oberurdorf. Après l’adhésion de Zurich à  la Réforme en 1529, Urdorf – contrairement à sa voisine Dietikon – choisit d’adhérer aux nouvelles idées de Zwingli. Si la chapelle Saint-Georges se trouve aujourd’hui englobée dans un domaine agricole, la chapelle Saint-Nicolas est toujours un lieu de culte réformé. La célébration catholique fut progressivement  à nouveau autorisée dans le canton de Zurich au XIXe siècle. La paroisse d’Urdorf ne vit toutefois le jour qu’en 1956 sur décision de l’évêque de Coire Mgr Christian Caminada.

A gauche, l’ancienne chapelle Saint-Nicolas. A droite, inscriptions gothiques dans l’ancienne chapelle Saint-Georges

C’est le 23 juin 1963 que  le vicaire général Alfred Teobaldi posa la première pierre de l’église Saint-Nicolas-de-Flüe. Edifiée sur les plans des architectes soleurois Hansjörg et Otto Sperisen, l’église fut consacrée le 30 août 1964. Son retable renferme non seulement une partie des reliques de son saint patron, mais aussi de sainte Marie Goretti et de saint Félix de Rome. Le mobilier liturgique, simple et élégant, est conforme à l’architecture moderne de l’église. On notera les vitraux dessinés par Peter Travaglini et réalisés par Aubert & Pitteloud de Lausanne. Le grand orgue en tribune est l’oeuvre de la maison Späth de Rapperswil (1974), alors que le petit orgue placé dans la chapelle dédiée à sainte Marie fut réalisé en 1977 par la manufacture de Chézard-Saint-Martin. Il est intéressant de noter que la réalisation des supports de bronze du grand retable de marbre fut confiée à Ruetschi d’Aarau, alors que la fonte des cloches fut attribuée à une fonderie allemande.

Galerie archives : pose de la première pierre, bénédiction des cloches, construction du clocher

La sonnerie fut coulée à Erding (Allemagne) le 4 décembre 1963 à 15h. Cette fonderie, active dans la ville bavaroise de  1850 à 1971, connut son heure de gloire après la Seconde Guerre sous l’égide Karl Czudnochowsky (1900-1977). C’est auprès de son oncle Heinrich Ulrich à Apolda que le maître fondeur apprit le métier. Il devint ensuite directeur de la fonderie suisse de Staad près de Rorschach dans le canton de Saint Gall. Czudnochowsky racheta la fonderie d’Erding en 1936. Il y a coula non seulement des cloches de bronze – comme c’est le cas pour Urdorf – mais aussi en alliage cuivre-zinc, moins coûteux. A cela s’ajoutent des profils relativement légers en comparaison d’autres fondeurs germaniques. La plus importante réalisation de Czudnochowsky est le bourdon en fa2 de l’église Saint-Pierre de Munich (7’000kg). Au chapitre des sonneries complètes, citons les huit cloches en fa2 de l’abbaye espagnole de Montserrat (bourdon de 6’400kg). Les activités de fonderie d’Erding furent reprises à sa fermeture par Perner de Passau.

Les cloches d’Urdorf sont réalisées en profil relativement léger : le bourdon en la2 ne pèse en effet que 3’182kg. Le peu d’espace disponible dans l’étroit clocher est rentabilisé au maximum. L’accès à la chambre des cloches s’effectue par une échelle droite sur toute la hauteur. Une configuration suffisamment vertigineuse pour que la paroisse exige la signature d’une décharge avant d’autoriser la montée. Une échelle amovible équipée pour harnais de sécurité permet ensuite au campaniste dûment harnaché de se hisser aux petites cloches. Il n’y pas de beffroi, les paliers des cloches reposent sur des consoles de béton. La rénovation de 2012 coïncida avec le remplacement des battants des cinq cloches par la maison Muff.

Quasimodo remercie chaleureusement :
Père Maximilian Georg Kroiß , curé
M. Robert Eigenmann, président du Conseil de paroisse
M. Nue Cena, membre du Conseil de paroisse
M. Carlo D’Antonio, sacristain
… ainsi que John Brechbühl, membre de la GCCS, pour l’organisation et son aide indispensable à la réalisation de ce reportage.

Sources :
Pfarrei Hl Bruder Klaus Urdorf ZH, Maximilian Georg Kroiss, édité par la paroisse
https://de.wikipedia.org/wiki/Erdinger_Glockengie%C3%9Ferei

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