Ravissante sonnerie villageoise de 2 cloches à quelques encâblures de Lausanne
Il est toujours agréable, en plein cœur de l’hiver, de se plonger dans les souvenirs de ses virées campanaires estivales. Le 20 juin 2015, un ami cher me proposait de le rejoindre à Ecublens pour découvrir l’église réformée du Motty. Ecublens ! Quel plaisir de voir que ce pôle high-tech, situé à deux doigts de la ruche bourdonnante de Lausanne, a su conserver quelques quartiers historiques où demeure le calme. Surplombant l’Université de Lausanne et l’Ecole Polytechnique Fédérale, la colline du Motty semble faire fi avec délices de l’activité high tech qui se déroule frénétiquement à ses pieds. Sur ces hauteurs trône l’hôtel de ville, charmante bâtisse faisant jadis office d’école. Mais l’édifice le plus remarquable est sans nul doute l’église, riche de ses origines médiévales. En 1135, la chapelle d’Ecublens est rattachée au couvent de Saint-Sulpice. Dédiée à Saint-Pierre, cette chapelle devient en 1228 église paroissiale. Evidemment que sous la domination bernoise, Ecublens se convertit dès 1536 au culte protestant. Maintes fois remanié, l’édifice a conservé de cette époque une fenêtre de 1532. Le clocher-porche semble avoir construit au milieu du XIXe siècle. C’est vraisemblablement à cette occasion que furent coulées les deux cloches, datées de 1853. Les vitraux furent installés successivement en 1907 (Guignard et Schmit) et 1961 (Kaiser)
Nous sommes ici en présence d’une sonnerie vaudoise typique, quand bien même certains petits temples présentent souvent un ensemble hétérogène, comprenant une cloche du XIXe siècle et une autre plus ancienne. Maintes fois présenté sur ce site, Samuel Treboux a réalisé dans ses ateliers de Corsier-s/Vevey deux cloches présentant quelques défauts de moulage, mais à la sonorité irréprochable. La plus petite des deux cloches « fondue en 1853 aux frais de la commune d’Ecublens » a subi un accordage postérieur à sa coulée pour abaisser sa note. On peut supposer que la sonnerie, qui égrène aujourd’hui les notes fa3 et sib3, chantait jadis un triton (fa3 si3). La grande cloche « fondue en 1853 aux frais de la commune d’Ecublens pour les quatre cinquièmes et celle de Chavannes pour un cinquième » a hérité il y a peu d’un joug neuf. L’horloge mécanique porte la signature de Baer à Sumiswald et la date de 1948.
– Cloche 1, note fa3 +31/100, diamètre 108cm, coulée en 1853 par Samuel Treboux à Corsier-s/Vevey
– Cloche 2, note sib3 -3/100, diamètre 83cm, coulée en 1853 par Samuel Treboux à Corsier-s/Vevey
(la3 = 435Hz)
Octave inf | Prime | Tierce min | Quinte | Octave sup | |
Cl1 fa3 | 53.03 | 57.89 | 47.47 | 80.73 | 31.01 |
Cl2 sib3 | 4.25 | 19.18 | 6.10 | 38.38 | -3.26 |
Mes plus vifs remerciements à mon ami Guilhem Lavignotte, organiste titulaire à Yverdon-les-Bains, pour l’organisation de cette sympathique sortie campanaire. Merci également à M. Vincent Guyaz, pasteur à la paroisse protestante d’Ecublens-Saint-Sulpice, pour son aimable autorisation.
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cublens_%28Vaud%29
http://www.ecublens.ch/http://ecublenssaintsulpice.eerv.ch/