Archives de l’auteur : Quasimodo

Cloches – Ecublens (CH-VD) église réformée du Motty

Ravissante sonnerie villageoise de 2 cloches à quelques encâblures de Lausanne

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Il est toujours agréable, en plein cœur de l’hiver, de se plonger dans les souvenirs de ses virées campanaires estivales. Le 20 juin 2015, un ami cher me proposait de le rejoindre à Ecublens pour découvrir l’église réformée du Motty. Ecublens ! Quel plaisir de voir que ce pôle high-tech, situé à deux doigts de la ruche bourdonnante de Lausanne, a su conserver quelques quartiers historiques où demeure le calme. Surplombant l’Université de Lausanne et l’Ecole Polytechnique Fédérale, la colline du Motty semble faire fi avec délices de l’activité high tech qui se déroule frénétiquement à ses pieds. Sur ces hauteurs trône l’hôtel de ville, charmante bâtisse faisant jadis office d’école. Mais l’édifice le plus remarquable est sans nul doute l’église, riche de ses origines médiévales. En 1135, la chapelle d’Ecublens est rattachée au couvent de Saint-Sulpice.  Dédiée à Saint-Pierre, cette chapelle devient en 1228 église paroissiale. Evidemment que sous la domination bernoise, Ecublens se convertit dès 1536 au culte protestant. Maintes fois remanié, l’édifice a conservé de cette époque une fenêtre de 1532. Le clocher-porche semble avoir construit au milieu du XIXe siècle. C’est vraisemblablement à cette occasion que furent coulées les deux cloches, datées de 1853. Les vitraux furent installés successivement en 1907 (Guignard et Schmit) et 1961 (Kaiser)

Nous sommes ici en présence d’une sonnerie vaudoise typique, quand bien même certains petits temples présentent souvent un ensemble hétérogène, comprenant une cloche du XIXe siècle et une autre plus ancienne. Maintes fois présenté sur ce site, Samuel Treboux a réalisé dans ses ateliers de Corsier-s/Vevey deux cloches présentant quelques défauts de moulage, mais à la sonorité irréprochable. La plus petite des deux cloches « fondue en 1853 aux frais de la commune d’Ecublens » a subi un accordage postérieur à sa coulée pour abaisser sa note. On peut supposer que la sonnerie, qui égrène aujourd’hui les notes fa3 et sib3, chantait jadis un triton (fa3 si3). La grande cloche « fondue en 1853 aux frais de la commune d’Ecublens pour les quatre cinquièmes et celle de Chavannes pour un cinquième » a hérité il y a peu d’un joug neuf. L’horloge mécanique porte la signature de Baer à Sumiswald et la date de 1948.

– Cloche 1, note fa3 +31/100, diamètre 108cm, coulée en 1853 par Samuel Treboux à Corsier-s/Vevey
– Cloche 2, note sib3 -3/100, diamètre 83cm, coulée en 1853 par Samuel Treboux à Corsier-s/Vevey

(la3 = 435Hz)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cl1 fa3 53.03 57.89 47.47 80.73 31.01
Cl2 sib3 4.25 19.18 6.10 38.38 -3.26

Mes plus vifs remerciements à mon ami Guilhem Lavignotte, organiste titulaire à Yverdon-les-Bains, pour l’organisation de cette sympathique sortie campanaire. Merci également à M. Vincent Guyaz, pasteur à la paroisse protestante d’Ecublens-Saint-Sulpice, pour son aimable autorisation.

Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cublens_%28Vaud%29
http://www.ecublens.ch/http://ecublenssaintsulpice.eerv.ch/

Cloches – Spreitenbach (CH-AG) église Sts Come et Damien

Motif « Westminster » en do3 à l’histoire tourmentée dans le clocher de cette magnifique église néogothique

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Je me souviens encore de la canicule de l’été 2015, où la moindre parcelle d’ombre projetée par le plus petit arbrisseau répandait les bienfaits d’une oasis de fraîcheur en plein désert. Je vous laisse imaginer le sentiment de plénitude qui nous a envahi, mes amis zurichois et moi-même, en musardant dans le parc arborisé entourant l’église St Come et Damien de Spreitenbach. Quelle fraîcheur également sous la voûte de ce magnifique édifice néogothique consacré en 1904 ! Et merci à l’ardent soleil déjà quelque peu rasant de cette fin d’après-midi de samedi 18 juillet de mettre si bien en valeur le splendide mobilier liturgique, les délicates fresques et les vitraux finement colorés. La sérénité dégagée par ce lieu saint nous ferait presque oublier d’autres temps plus tourmentés que connut ce coin de pays: la Réforme puis contre-Réforme au XVIe siècle, la cohabitation forcée de deux confessions religieuses au sein d’un seul et même édifice, l’appartenance successive à la paroisse de Dietikon, puis au tout-puissant couvent de Wettingen. Ce n’est qu’en 1861 que la paroisse catholique de Spreitenbach réussit – au terme de longues tractations – à acquérir son indépendance. Face à l’essor démographique de cette seconde moitié de XIXe siècle, on pensa tout d’abord à agrandir l’ancienne église. La première pierre de l’imposant sanctuaire que nous connaissons aujourd’hui fut posée en 1903. La rénovation réussie de 1984 redonna à ce dernier toute sa fraîcheur d’antan.

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Les motifs Westminster ne sont pas monnaie courante en Suisse, vous l’avez sans doute remarqué en visitant les pages de ce modeste site. C’est donc à chaque fois un régal pour l’adepte que je suis de rencontrer cette suite de notes lorsque je parcours mon cher pays. Si les cloches coulées en 1904 par Ruetschi pour l’église de Spreitenbach ne sont – de loin – pas les plus réussies de la fonderie argovienne, la sonnerie présente l’intérêt d’avoir été élaborée en plusieurs étapes: installation des 4 plus petites cloches en 1904, refonte en 1927 – suite à une fêlure – de l’actuelle cloche no2 (on peut louer ici la bonne volonté de la fonderie qui accepta de procéder gratuitement à l’échange alors que la garantie était échue), et ajout simultané de la grande cloche. Il fut question à l’époque de racheter à vil prix l’ancienne grande cloche – elle aussi en do3 – de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Baden, qui venait de faire l’acquisition de sa nouvelle sonnerie en lab2. Cette cloche, réalisée par le saintier allemand Niklaus Oberacker en 1517, d’un poids de 3’954kg, aurait ainsi pu être sauvée de la destruction. La paroisse de Baden ne voulut hélas pas faire ce « cadeau » à sa voisine. C’est ainsi que cette intéressante cloche historique prit le chemin du creuset (merci à Matthias Walter et à John Brechbühl pour les détails de cette triste affaire). Cette anecdote qui nous rappelle qu’en des temps pas si lointains, la notion de patrimoine campanaire était trop souvent sacrifiée sur l’autel de l’ignorance et de l’arrogance.

-Cloche 1, « Herz-Jesu-Glocke » (cloche du Sacré-Coeur), note do3, poids 2450 kg, coulée en 1927
-Cloche 2, « Dreifaltigkeitsglocke » (cloche de la Ste Trinité), note fa3, poids 1000kg, coulée en 1904, fêlée et refaite en 1927
-Cloche 3, « Ave Glocke », note sol3, poids 800kg, coulée en 1904
-Cloche 4, « St Josefsglocke », note la3, poids 450kg, coulée en 1904
-Cloche 5, « St Cosmas und St Damianus », note do4, poids 300kg, coulée en 1904

Remerciements sincères à M. Angelo Huber, sacristain auxiliaire et membre du conseil de paroisse, pour son chaleureux accueil et ses passionnantes explications. Un tout grand merci aussi à John Brechbühl, membre de la GCCS, pour la mise sur pied de cette belle étape campanaire. Amitiés par là même à Stefan Mittl, expert campanologue à Zurich, co-organisateur de cet intéressant week-end tout de découvertes et de savoureux échanges.

Sources :
http://www.kathspreitenbach.ch/
Présentation des cloches fournie par la paroisse
Archives de la fonderie Ruetschi

A consulter :
http://www.spreitenbach.ch/
http://www.guk.ch/f/fonderie.html
http://www.campanae.ch/fr/accueil

Cloches – Vuadens (CH-FR) église St Sylvestre

Imposante sonnerie de 6 cloches sur les terres du Vieux Chalet cher à l’abbé Bovet

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J’avoue – non sans quelque honte – avoir traversé Vuadens des centaines de fois sans jamais avoir eu l’idée de m’y arrêter. Ce qui flotte avant tout dans l’air ici, c’est la splendeur industrielle passée, toujours visible au travers des imposants locaux de la maison Guigoz fondée en 1908, et qui a nourri des générations de bébés de toute la planète avec son célèbre lait en poudre conçu et conditionné ici-même jusque dans les années 1980. Mais en se penchant sur la riche histoire du lieu, on apprend que le lait… oui, ce fameux lait de Vuadens, était réputé au XIXe siècle déjà, d’une tout autre manière. Des visiteurs de marque comme Chateaubriand, Victor Hugo ou encore Lamartine appréciaient les vertus des bains de petit-lait aux Colombettes, cet imposant chalet – jadis établissement thermal – monument emblématique de la Gruyère, passé à la postérité pour avoir inspiré l’abbé Bovet dans son fameux « Ranz des Vaches ». Les armoiries de Vuadens rappellent les trois périodes de l’histoire du village : La petite croix tréflée évoque l’abbaye de Saint-Maurice à laquelle les terres furent données en 517 par Sigismond, roi de Bourgogne. En 1317, cette possession fut cédée à Louis de Savoie, baron de Vaud, ce que rappelle la croix savoyarde. Enfin, la grue comtale signifie que Vuadens fut inféodé au comte de Gruyère vers 1450. Sur le plan religieux, Vuadens devint paroisse en 1602 après affranchissement de Bulle. La première église paroissiale fut consacrée en 1615. Reconstruite en 1789, elle fut la proie des flammes en 1866. L’église actuelle arbore la date de 1867 sur son clocher. Une importante restauration semble avoir été menée en 1962 : cette année-là furent installés les vitraux du célèbre maître-verrier Yoki ainsi que deux nouvelles cloches.

Ce qui m’a poussé à venir immortaliser la sonnerie de Vuadens, à dire vrai, c’est la découverte – après consultation des archives de la fonderie d’Aarau – de trois cloches de 1868 coulées par Emanuel Ruetschi. La deuxième génération de cette famille de fondeurs argoviens a réalisé, il faut le savoir, de fort belles pièces. Cerise sur le gâteau, la parution en 2012 du remarquable ouvrage « Le patrimoine campanaire fribourgeois » (éditions Pro Fribourg) et la mention d’une intéressante petite cloche coulée en 1661 par Theodosius et Peter Ernst, une famille de saintiers originaires de Lindau, en Allemagne. Cette cloche ne donne habituellement de la voix que pour l’annonce des décès (cloche de l’Agonie, en solo) et avant les cérémonies funèbres (glas avec les six cloches). Le dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg mentionne que le 4 juin 1766, « une grande cloche du poids de 35 quintaux et 35 livres » fut bénie à Bulle, en même temps qu’une cloche pour Riaz, deux pour Albeuve et quatre pour le chef-lieu gruérien. Cette bénédiction ne semble pas avoir porté chance à ces dames de bronze : à part celle de Riaz, qui nous est parvenue, les autres cloches ont toutes été anéanties dans les incendies de leurs clochers respectifs. La cloche de Riaz portant la signature d’Antoine Livremont, on peut raisonnablement penser que c’est également le fondeur de Pontarlier, établi un temps en terres fribourgeoises, qui a signé les autres cloches bénies ce jour-là.

-Cloche 1, dédiée à St Sylvestre, note réb3 +22/100, coulée en 1867 par Emanuel Ruetschi à Aarau
-Cloche 2, note fa3 -21/100, coulée en 1867 par Emanuel Ruetschi à Aarau
-Cloche 3, note lab3 +8/100, coulée en 1867 par Emanuel Ruetschi à Aarau
-Cloche 4, note sib3 -5/100, coulée en 1962 par Ruetschi (société anonyme) à Aarau
-Cloche 5, note do4 +21/100, coulée en 1962 par Ruetschi (société anonyme) à Aarau
-Cloche 6, note fa4 -25/100, coulée en 1661 par Theodosius et Peter Ernst, de Lindau (D)

(la3 = 435Hz)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cl1 réb3 -25.67 -12.89 37.41 -23.71 21.77
Cl2 fa3 -67.80 -67.80 -15.18 -86.83 -21.49
Cl3 lab3 -45.22 -45.22 6.12 -49.04 8.05
Cl4 sib3 -72.36 -14.59 12.38 -102.03 -5.14
Cl5 do4 -45.11 -31.42 30.18 -108.49 20.61
Cl6 fa4 -83.51 -34.23 -17.31 -124.18 -25.30

Les cloches de l’église

La cloche de l’école (Gustave Treboux, Vevey, 1886), désaffectée

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Mes remerciements les plus sincères à M. François Déforel, président de paroisse, qui nous a consacré un peu de son temps en cette belle journée de samedi 14 novembre, et qui nous a autorisé à procéder à des sonneries spéciales pour nos enregistrements. Un grand merci également à mes excellents camarades campanaires présents ce jour-là, avec qui il est toujours savoureux d’échanger, et qui se sont rendus utiles de mille et une manières : Antoine « Les Cloches Savoyardes », carillonneur à Taninges et à St Maurice ; Dominique « Valdom68 », responsable technique des clochers de Val-de-Travers ; Guilhem Lavignotte, organiste titulaire à Yverdon-les-Bains ; John Brechbühl, membre de la GCCS ; Stefan Mittl, expert-campanologue à Zurich.

Sources :
Le patrimoine campanaire fribourgeois, éditions Pro Fribourg, 2012
Dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg, volume 12
http://www.vuadens.ch
http://www.nestle.fr/nosmarques/nutritioninfantile/laboratoiresguigoz

A consulter :
http://www.upcompassion.ch/index.php/site-map-3/cpvuadens
http://www.cath-fr.ch/
http://www.fr.ch/

Cloches – Ollon (CH-VD) église réformée St Victor

Un grand cru campanaire dans le vignoble chablaisien !

Ollon clocher depuis en bas

La météo de ce 5 septembre 2015 était peut-être capricieuse, les averses passagères n’ont pas réussi à doucher notre enthousiasme lors de cette belle virée dans le Chablais organisée pour l’anniversaire d’un des nôtres. La première étape de cette journée riche en découvertes  fut l’église réformée d’Ollon, ancienne église St Victor, dont l’élégant clocher à lanternon projette son ombre sur le vignoble depuis 1828. L’édifice attenant est beaucoup plus ancien, même si peu d’éléments médiévaux nous sont parvenus. Le choeur, construit en 1496, est orné d’une grande fresque représentant le Christ et les apôtres. Si la Réforme fut proclamée en ces terres en 1528, nombreux furent, pendant deux siècles, les paroissiens qui se rendaient en cachette chez leurs voisins valaisans et savoyards pour écouter les prêches catholiques organisées spécialement à leur intention dans un but de contre-réforme.

C’est en 1900 déjà que les 4 cloches de l’église réformée d’Ollon furent classées monuments historiques. La cloche no2, datée de 1639, ne nous est toutefois pas parvenue, car sans doute fêlée. Ruetschi la refit en 1962, en ayant le bon goût de reproduire certains de ses motifs. La cloche no3, œuvre du Lausannois Jaquet, est la plus ancienne : 1413. Elle est le témoin de l’activité campanaire dont le chef-lieu vaudois fut le théâtre au Moyen-Age et à la Renaissance. La cloche est ornée de plusieurs croix de St Maurice, marque de son commanditaire d’alors. Elle présente des traces récentes d’accordage. La plus grande, coulée en 1639, ne porte pas de signature. Quant à la plus petite cloche, suspendue dans le lanternon, ses nombreux défauts de coulée ne permettent hélas de déchiffrer le nom d’un quelconque fondeur. Coulée en 1704, elle ne donne habituellement de la voix qu’en solo pour appeler à l’école. Les 4 cloches formant un accord majeur parfait sur mi bémol 3, nous avons toutefois jugé intéressant de les faire sonner à l’unisson pour l’enregistrement présenté ici.

-Cloche 1, note mib3 +19/100, coulée en 1639
-Cloche 2, note sol3 +9/100, coulée en 1639, refaite en 1962 par Ruetschi à Aarau
-Cloche 3, dédiée à St Maurice, note sib3 +36/100, coulée en 1413 par Jaquet de Lausanne
-Cloche 4, cloche de l’école, note mib4 +48/100, coulée en 1704.

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cl1 mib3 24.64 111.22 38.43 48.65 19.08
Cl2 sol3 -34.02 -34.02 8.00 -47.32 8.73
Cl3 sib3 -219.44 70.42 -38.54 -110.03 35.82
Cl4 mib4 68.47 41.20 40.74 54.12 48.06

La grande cloche

La cloche 2

La cloche 3

La petite cloche

Mes plus vifs remerciements vont tout d’abord à la commune d’Ollon et aux différents responsables et personnes de contact, MM. Dupertuis, Ruffieux et Voisard. Un grand merci également à mes excellents camarades campanaires, sans qui ce reportage n’aurait pas été possible: Antoine « Les cloches savoyardes », carillonneur à St Maurice et à Taninges; Dominique « Valdom68 », responsable technique des clochers de Val-de-Travers; Guilhem Lavignotte, organiste titulaire à Yverdon-les-Bains.

Sources :
Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)
Guide artistique de la Suisse, Société d’histoire de l’art en Suisse
Recensement architectural du canton de Vaud
Inventaire réalisé par Matthias Walter, expert-campanologue à Berne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ollon

A consulter :
http://www.ollon.ch/
http://www.chablais.ch/
http://ollonvillars.eerv.ch/
http://cloches74.com/
https://www.youtube.com/user/valdom68

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Cloches – Suhr (CH-AG) église réformée

Beau clocher argovien à bâtière et sa sonnerie de 5 cloches, dont une gothique

Suhr église

© Roland Zumbühl

Magnifique situation que celle de l’église réformée de Suhr ! Visible de loin à la ronde sur sa colline, ce bel édifice de style gothique tardif se dresse sur les restes de sanctuaires plus anciens (époque romaine, carolingienne et romane). L’église actuelle, consacrée en 1495, a également subi de nombreuses transformations au fil des siècles, notamment à la Réforme et suite à l’incendie de 1844. La campagne de restauration menée à la fin des années 1950 contribua à lui redonner son authenticité. De cette époque datent également les vitraux du chœur signés Felix Hoffmann. L’orgue Hauser, financé par une donation, prit place sur la tribune en 2003.

Nous sommes ici en présence d’un clocher dit « à bâtière », autrement dit terminé par une simple coiffe à deux pans. Si ce style est très répandu en Basse-Normandie, on le retrouve également en Alsace ainsi que dans certaines régions de Suisse (Argovie, Jura, Soleure). Si l’heure est donnée aujourd’hui par un système électro-mécanique, subsiste encore l’ancien mouvement à cage, daté de 1542. Réalisée par le maître-horloger Hans Luter de Waldshut, cette vénérable horloge ne fut désaffectée qu’en 1930. La sonnerie se compose de 5 cloches en do3 sur un motif relativement répandu en Suisse alémanique : le Salve Regina élargi à l’octave supérieure. L’ensemble sort toutefois du lot par son hétérogénéité: sur les 4 cloches Ruetschi, 3 sont de 1913, alors que la benjamine fut ajoutée en 1995 pour le jubilé du 500e anniversaire de l’église. Mais la pièce maîtresse est évidemment la cloche no2, coulée en 1513. De facture très soignée, cette belle pièce de bronze antérieure à la Réforme arbore les effigies de la Vierge à l’enfant, St Maurice, Ste Barbe et Ste Catherine.

-Cloche 1, note do3 -8/100, poids 2488kg, coulée en 1913 par Ruetschi d’Aarau
-Cloche 2, « Betzeitglocke », note mi3 +14/100, poids 1670 kg, gothique, datée de 1513
-Cloche 3, note sol3 +33/100, poids 758 kg, coulée en 1913 par Ruetschi d’Aarau
-Cloche 4, « Jubiläumsglocke », note la3 -6/100, poids 520kg,  coulée en 1995 par Ruetschi d’Aarau
-Cloche 5, note do4 -6/100, poids 298kg, coulée en 1913 par Ruetschi d’Aarau

Analyse sonore (la3 = 435Hz, déviation en 1/100 de 1/2 ton)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cl1 do3
-45.11 -31.42 2.30 -24.93 -7.73
Cl2 mi3
-64.30 -20.75 19.81 -73.41 13.85
Cl3 sol3
-6.90 -20.41 30.29 -41.20 33.00
Cl4 la3
-11.98 -40.26 5.66 3.28 -5.98
Cl5 do4
-79.81 -55.45 -0.51 -106.12 -6.05

La vénérable cloche 2

Les autres cloches

L’ancien mouvement d’horloge à cage, daté de 1542

L’enregistrement audio-vidéo de la sonnerie a été effectué le samedi 3 octobre 18h à l’occasion de la volée annonciatrice de la fin de la semaine. Nous ont chaleureusement accueillis, mes camarades et moi : M. Peter Bürki, vice-président du Conseil Paroisse, et M. Hans Lüscher, sacristain adjoint. Remerciés soient par la même occasion : John Brechbühl, membre de la GCCS, pour l’organisation; Dominique « Valdom68 », responsable technique des clochers de Va-de-Travers, pour sa collaboration aux plans vidéo; Stefan Mittl, expert-campanologue à Zurich, pour la prise de son. Evidemment que chacune de nos sorties campanaires est également le théâtre de savoureux échanges et d’excellents moments d’amitiés… soyez-en tous remerciés là aussi.

Sources
http://www.ref-kirchen-ag.ch
http://www.suhu.ch/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clocher_en_b%C3%A2ti%C3%A8re
Archives de la fonderie Ruetschi

A consulter
http://www.suhr.ch/
https://www.ag.ch/
http://www.guk.ch/f/

Cloches – Le Brassus (CH-VD) temple

Le Brassus temple

Photo Giovanni-P, source Wikipedia

Le temple et la paroisse du Brassus naquirent la même année, à savoir en 1837. Jusqu’alors, les fidèles devaient se rendre chaque dimanche au Sentier, distant de cinq bons kilomètres. C’est le développement industriel et démographique qui rendit nécessaire la construction de ce nouveau lieu de culte dans une région où les hivers sont souvent rudes et les routes difficilement praticables. Le temple fut maintes fois transformé depuis son inauguration. On apprend par exemple – dans le livret édité pour les 150 ans de la paroisse – que l’axe de l’édifice fut changé lors de la restauration de 1955.

Le beau clocher surmonté d’une galerie renferme une intéressante sonnerie de 4 cloches. Les 2 plus grandes sont également les plus anciennes, coulées qu’elles furent par François Humbert de Morteau pour la construction du temple. La cloche no3 fut financée par souscription publique et ajoutée en 1987 par Ruetschi d’Aarau pour les 150 ans du temple. L’histoire de la petite cloche est la plus tourmentée. Un article publié en 1963 dans la Feuille d’Avis de la Vallée de Joux nous apprend qu’une cloche, coulée en 1825 pour la nouvelle école du Brassus, financée par un généreux donateur, rejoignit le clocher du temple en 1852. Sans doute endommagée lors de son transport, ladite cloche fêla très vite. Ce n’est qu’en 1902 que les finances permirent de racheter d’occasion une cloche coulée en 1846 par Samuel Treboux de Corsier-s/Vevey. Il est triste de constater que les inscriptions indiquant la provenance de cette petite cloche ont été par la suite impitoyablement  limées, coupant ainsi cette intéressante pièce de bronze de son histoire. On sait seulement qu’elle avait été coulée pour un autre clocher vaudois, l’écusson du canton ayant été préservé sur sa robe, au même titre que sa date de coulée et le cartouche du fondeur. On peut imaginer que cette cloche provient du grand chantier d’harmonisation et d’échange de cloches vaudoises mené par Auguste Thybaud entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Si le manque d’homogénéité de la sonnerie fut signalé en 1902 déjà, ce n’est que 50 ans plus tard que cette petite cloche fut corrigée pour abaisser sa note d’un demi-ton. L’ensemble fut motorisé en 1963.

-Cloche 1, note ré#3 +44/100, diamètre 120cm, poids 967kg, coulée en 1836 par François Humbert de Morteau
-Cloche 2, note fa#3 +29/100, diamètre 100cm, poids 562kg, coulée en 1836 par François Humbert de Morteau
-Cloche 3, note sol#3 +50/100, diamètre 92cm, poids 460kg, coulée en 1987 par Ruetschi d’Aarau
-Cloche 4, note la#3 +69/100, diamètre 81 cm, poids 300kg, coulée en 1846 par Samuel Treboux à Corsier-s-/Vevey

La3 = 435Hz, déviation en 1/100 de 1/2 ton

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 ré#2 -43 ré#3 +173 fa#3 +61 la#3 +15 ré#4 +44
Cloche 2 fa#2 -57 fa#3 +155 la3 +43 do#4 -13 fa#4 +29
Cloche 3 sol#2 +23 sol#3 +56 si3 +65 ré#4 -1 sol#4 +50
Cloche 4 la#2 +106 la#3 +88 do#4 +86 fa4 +145 la#4 +69

Les 2 grandes cloches

La cloche 3

La petite cloche

Dans le clocher se trouvent également une horloge mécanique Baer avec remontage automatique des poids et cames pour déclenchement des volées automatiques, ainsi que les anciens battants des cloches

Mes plus vifs remerciements à M. Daniel Trotti, du service d’exploitation des bâtiments de la commune du Chenit, pour son aimable autorisation, ainsi qu’à M. Olivier Lanthemann, concierge, pour son accueil et sa disponibilité. Merci également à mes excellents camarades campanaires Antoine, carillonneur à Taninges; John Brechbühl, membre de la GCCS et Guilhem Lavignotte, organiste à Yverdon-les-Bains, pour leur précieuse collaboration et les bons moments de partage.

Sources
http://www.histoirevalleedejoux.ch

A consulter
http://www.communeduchenit.ch/
http://www.myvalleedejoux.ch/
http://lavallee.eerv.ch/

Cloches – Bienne (CH-BE) église réformée du Pasquart

-Cloche 1 « Notre Père qui es au cieux », note si2, poids 3’100kg
-Cloche 2 « Nous sommes la voix de l’Eglise », note do#3, poids 2’000kg
-Cloche 3  « Nous sommes soeurs », note mi3, poids 1’250kg
-Cloche 4 « Nos voix s’élèvent dans les hauts lieux », note sol#3, poids 600kg
Fonderie Ruetschi, Aarau, 1924

En entrant dans la localité de Bienne depuis Neuchâtel, il est impossible de ne pas tomber sous le charme de l’église réformée du Pasquart. Construit sur les hauteurs d’un magnifique parc de verdure en 1904, transformé de façon importante dans les années 50, puis au début du 3e millénaire, cet imposant édifice de style éclectique a conservé sa silhouette extérieure originale, malgré de nombreuses transformations intérieures. Le Pasquart, c’est un quartier marqué par l’extraordinaire développement d’une cité industrielle et horlogère à la Belle-Epoque. La volonté de posséder un lieu de culte s’est manifestée en outre par le désir de pouvoir décider de ses propres horaires de cultes. Jusque là, les paroissiens francophones devaient se rendre à St Benoît (dans le centre ville) pour le culte de 10h30. Impossible dès lors pour les ménagères de préparer en temps et en heures le repas de midi ! Les plans de l’église sont issus de quatre projets architecturaux différents, ce qui explique en partie l’intéressant mélange de styles (néo-renaissance, néo-gothique, néo-roman). L’inauguration eut lieu le 12 juin 1904. Si l’édifice est aujourd’hui encore un lieu de culte, il est fréquemment utilisé comme lieu d’exposition et salle de concert.

C’est à l’occasion du vingtième anniversaire de l’église que la paroisse réformée francophone du Pasquart fut enfin en mesure de s’offrir une sonnerie et une horloge. C’est donc en 1924 que Ruetschi d’Aarau coula pour le mince clocher quatre cloches en profil lourd (le bourdon pèse 3’100kg) chantant les notes si2 do#3 mi3 sol#3. La plus grande porte les noms et symboles des quatre évangélistes. La deuxième est ornée des trois croix. La troisième arbore le Chrisme (symbole d’éternité), alors que la coupe de communion figure sur la plus petite.

Les 4 cloches

Photos d’archives de la Belle-Epoque

Mes plus vis remerciements à M. Luc Ramoni, pasteur, pour son chaleureux accueil. Merci également mes amis Dominique « Valdom », Pierrot et Mimine pour leur précieuse collaboration et les sympathiques échanges.

Sources
« Centenaire de l’église du Pasquart 1904-2004 » édité par l’association Présences à l’église du Pasquart
http://www3.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-2443-11-6-1/

A consulter
http://www.ref-bielbienne.ch/fr/home.html
https://www.biel-bienne.ch
https://www.youtube.com/user/pierrot708
https://www.youtube.com/user/valdom68

Cloches – Vendôme (F-41) abbaye de la Trinité

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Une première église romane se dressa d’abord à Vendôme. La construction de ce vaste édifice, achevé vers la moitié du XIe siècle, ne dura que trente ans. N’en subsistent aujourd’hui que les murs du transept. Au début du XIIIe siècle, l’abbaye de la Trinité devient une halte remarquée, à proximité du tombeau de Saint Martin à Tours, sur la route vers Saint Jacques de Compostelle. L’abbé Renaud IV de Villedieu lance la construction d’une nouvelle abbatiale en lieu et place de l’église romane. La guerre de Cent Ans interrompt momentanément le chantier, qui se termine par la façade et la première travée vers 1500. A la Révolution,  l’abbaye et son église  sont attribuées à la commune. Les remarquables stalles gothiques sont vendues comme bois de chauffage. Une grande partie sera par bonheur récupérée. Des militaires occupent les lieux, où se côtoient alors manège, écuries et casernements. De nos jours, les bâtiments autour du cloître abritent le musée, l’école de musique et quelques associations culturelles.

L’imposant clocher-campanile (la tour est en effet détachée des autres bâtiments) n’héberge que trois cloches. Les deux plus petites datent de 1854 et sont signées Ernest Bollée du Mans. La cloche no 3 porte l’inscription « Dixième mesure du bourdon ». Le bourdon – parlons-en – porte le prénom d’Antoine. Muette depuis 1993 suite à la rupture de sa bélière, cette remarquable cloche de la période baroque, mais aux partiels étonnamment classiques, redonne enfin de la voix après lancement d’une souscription publique. Son créateur, Jean Aubert de Lisieux, est issu d’une famille de fondeurs qui concurrencèrent leurs confrères du Bassigny par leur talent et leur réputation. Antoine arbore les inscriptions suivantes (en latin) « L’an du seigneur 1700, sous le pontificat d’Innocent XII et le règne de Louis XIV, prince très puissant, Philippe de Vendôme étant chef suprême en France des chevaliers et abbé de ce lieu. J’ai été fondue de nouveau, dotée d’un poids de onze mille livres et décorée du nom d’Antoine qui me fut donné jadis par Antoine de Crevant, abbé. J’arrête la foudre, j’appelle les vivants, je pleure les morts quoique je sois dépourvue d’yeux, de langues et de mains. 1700. »

Le carillon que l’on entend au début de la vidéo est celui de la tour St Martin, distante de quelques centaines de mètres.

-Cloche 1, « Antoine », note la bémol 2 -45/100, diamètre 200cm, poids environ 5’300kg, coulé en 1700 par Jean Aubert, de Lisieux
-Cloche 2, « Pauline-Adèle-Elizabeth », note la bémol3 +-0/100, diamètre 95cm, poids environ 520kg, coulée en 1854 par Ernest Bollée du Mans
-Cloche 3, « Marie-Aglaé », note do4 +25/100, diamètre 75cm, poids environ 270kg, coulée en 1854 par Ernest Bollée du Mans

La3 = 435Hz, déviation en 1/100 de 1/2 ton

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 lab1 -63 lab2 -63 si2 -51 mib3 -55 lab3 -45
Cloche 2 lab2 -54 lab3 +19 si3 +3 mib4 -35 lab4 +-0
Cloche 3 do3 -38 do4 +22 mib4 +22 sol4 -41 do5 +25

Le bourdon Antoine

Les petites cloches

L’intérieur du vaste clocher. Remarquez l’ancienne roue des sonneurs, permettant d’actionner Antoine au pied sans avoir à monter dans les étages. On distingue aussi l’embrasure de la porte épousant la forme du bourdon qui fut amené par ce chemin. Les anciens battants, l’ancien joug d’Antoine ainsi que la bélière rompue ont été conservés

Au premier plan, le clocher de l’ancienne église St Martin. La tour héberge le petit carillon historique qui entonne tous les quarts d’heure la célèbre ritournelle vendômoise qu’on peut entendre au début de la vidéo

J’adresse mes remerciements les plus chaleureux au Père François Brossier pour son aimable autorisation. Merci également à mon excellent camarade campanaire Dominique « Valdom68 », responsable technique des clochers de Val-de-Travers, pour sa précieuse collaboration.

Sources:
http://www.vendome-tourisme.fr
http://www.lanouvellerepublique.fr/

A consulter:
http://paroisse.trinite-madeleine.com/
http://www.vendome.eu/

Cloches – Zurich Altstetten (CH-ZH) nouvelle église réformée

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Nous sommes dans un de ces nombreux quartiers périphériques de Zurich qui furent jadis des communes indépendantes. C’est en 1934 qu’Altstetten rejoignit sa grande voisine. Il forme aujourd’hui, avec le quartier voisin d’Albisrieden, le 9e arrondissement de Zurich. L’urbanisation galopante que connut l’agglomération zurichoise au XXe siècle conduisit un peu partout à la construction de nouvelles églises. Si beaucoup d’anciens édifices furent malheureusement rasés, la paroisse réformée d’Altstetten eut la bonne idée de conserver son ancienne église. Se dressent donc aujourd’hui, dans un mouchoir de poche, deux clochers aux styles diamétralement opposés. La nouvelle église fut construite entre 1939 et 1942 sur les plans de Werner M. Moser. Ce zurichois n’est autre que le fils de Karl Moser, l’un des architectes suisses les plus réputés de la Belle-Epoque. Si le père dessina – entre autres – les plans de l’église St Paul de Berne (Art Nouveau) et de l’église St Antoine de Bâle (la première église en béton de Suisse), le fils se fit remarquer essentiellement par des bâtiments laïcs et administratifs, comme le Kongresshaus et l’hôpital cantonal de Zurich.

L’élégant clocher ajouré supporte une sonnerie d’un poids total de plus de 9 tonnes. Les cloches, à l’origine en lancé franc, furent équipées en rétrolancé dans les années 1980 après que des mesures eurent démontré que la structure avait tendance à trop osciller. Auparavant, on avait tenté – sans trop de succès – de corriger le problème en posant des croisillons en acier dans les embrasures des baies. Nombre de sonneries monumentales installés dans des clochers effilés de la même époque connurent un sort identique, tant il est vrai qu’on présuma un peu trop de la résistance du béton durant la première moitié du XXe siècle. Les 5 cloches égrènent un motif appelé parfois « gamme chinoise ». Cette combinaison, plutôt rare en Suisse romande, est assez répandue outre-Sarine. Le bourdon, baptisé « Friede » (paix), porte sur sa panse cette émouvante inscription: « Gegossen 1940 in schwerer Kriegzeiten » (coulé en 1940 en ces pénibles temps de guerre).

sib2 do3 mib3 fa3 sol3
Ruetschi, Aarau 1940

Mes plus vifs remerciements à M. Franz Grossen, président de la paroisse réformée d’Altstetten, ainsi qu’à MM. Marco Wismer et Manuel Rios, sacristains. Un tout grand merci également à Stefan Mittl, expert-campanologue à Zurich, pour l’organisation.

Sources
http://www.kirchealtstetten.ch/grossekirche
https://fr.wikipedia.org/wiki/Altstetten
https://de.wikipedia.org/wiki/Werner_Max_Moser
https://de.wikipedia.org/wiki/Karl_Coelestin_Moser
Archives de la maison Ruetschi

A consulter
http://www.kirche-zh.ch/
https://www.stadt-zuerich.ch/portal
https://www.zuerich.com/fr#section-01

Cloches – Dole (F-39) basilique-collégiale Notre-Dame

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La basilique-collégiale Notre-Dame de Dole dresse sa fière silhouette à l’emplacement d’une ancienne collégiale, rasée en 1479 par Louis XI. Si ses plans sont tracés en 1483 déjà, l’imposant édifice ne voit sa construction débuter que dix ans plus tard. Consacrée en 1571, la collégiale sert brièvement d’entrepôt sous la Révolution, avant d’être convertie en Temple de la Raison en 1793, puis en Temple de l’Être suprême, en 1794. Elle redeviendra église catholique romaine en 1802. Classée monument historique en 1910, la collégiale – qui mêle avec goût les styles gothique et renaissance – est élevée au rang de basilique en 1951 par le nonce apostolique Mgr Angelo Roncalli, futur pape Jean XXIII.

Avec ses 73 mètres, le clocher-porche est le plus haut de Franche-Comté. Il abrite, outre les 3 cloches de volée, un petit carillon de 4 cloches fixes, coulées en 1956, qui retentissent toutes les quinze minutes. L’histoire du beffroi est pour le moins tourmentée. Au temps de sa splendeur avant la Révolution, l’ensemble semble avoir compté 12 cloches. Le magnifique bourdon actuel, d’un poids de 3’833kg, remplace une cloche de 1867, pesant 3 tonnes, elle-même refonte d’un bourdon de 1762 (3’220kg), qui succéda à une première cloche de 2’600kg hissée en 1582. Des 4 cloches (la2 do#3 mi3 la3) coulées en 1867 par François-Joseph Bournez de Morteau ne subsiste que la troisième. Si la deuxième fut remplacée par Farnier de Dijon en 1904, la plus petite a purement et simplement disparu.

A la volée :
-Cloche 1, « Marie-Colette-Etienne », note la2 -12/100, diamètre 183cm, poids 3’833kg, coulée en 1955 par Paccard à Annecy.
-Cloche 2, note do#3 -10/100, diamètre 140cm, poids environ 1’600kg, coulée en 1904 par Farnier à Dijon.
-Cloche 3, « Marie-Ferdinand », note mi3 +22/100, diamètre 120cm, poids environ 1’050kg, coulée en 1867 par François-Joseph Bournez de Morteau.

Carillon :
4 cloches fixes (mi4 fa#4 sol#4 la4) coulées en 1956 par Paccard à Annecy.

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 la1 -12 la2 +4 do3 -4 mi3 +43 la3 -12
Cloche 2 do#2 -39 do#3 +6 mi3 +6 sol#3 -89 do#4 -10
Cloche 3 mi2 -32 mi3 +58 sol3 +20 si3 -376 mi4 +22

Le bourdon

La cloche 2

La cloche 3

Le carillon

Mes plus vifs remerciements au Père Laurent Bongain, vicaire général et curé du secteur de Dole, pour son aimable autorisation et son chaleureux accueil. Remerciements aussi à Aline SZEWCZYK, animatrice de l’architecture et du patrimoine, pour la documentation fournie. Merci enfin à mes excellents camarades campanaires Antoine et Philippe pour leur indispensable collaboration et les bons moments d’amitié.

Sources:
« De la Collégiale à la Basilique, Notre-Dame de Dole », Bénédicte GAULARD, Jean-Pierre JACQUEMART, Jacky THEUROT, éditions DMODMO, 2009
« Par les sentiers de la Petite Histoire », Jean HEZARD, NRFC, n°8, octobre 1955
« Le Pays Dolois »,A.VIARD n°2, juillet 1946
https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Notre-Dame_de_Dole

A consulter:
http://www.eglisejura.com/
http://www.doledujura.fr/
http://www.tourisme-paysdedole.fr/
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Dole/Dole-Notre-Dame.htm