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Cloches – Bonvillars (CH-VD) temple réformé et ancienne église St Nicolas

P1050347

Il est des endroits magiques qui nous séduisent instantanément, tant par leur aspect attachant que par leur situation bucolique. Dans le cas du temple de Bonvillars à la silhouette si particulière, idéalement située entre vignobles et lac, on peut ajouter une bonne dose d’histoire. Dédiée à St Nicolas, cette filiale du prieuré de Baulmes figurait en 1148 déjà dans les possessions du couvent de Payerne. Il en fut ainsi jusqu’à la Réforme. Si de nombreuses églises recèlent des éléments architecturaux de différentes époques, il est rare de trouver une telle continuité au sein d’une seule et même édifice. L’élément le plus ancien est sans nul doute la colonne romaine (1er ou 2e siècle ap JC) soutenant le portail ogival de la chapelle nord. Côté sud, on trouve d’intéressants ornements du XIIe siècle, dont certains ont malheureusement été abîmés à la Réforme. Le chœur remonte aux XIIIe et XIVe siècles. Après sa reconversion en lieu de culte protestant, le temple subit encore bien des travaux, dont l’agrandissement de la nef au sud. C’est ce qui donne aujourd’hui encore cette asymétrie des plus plaisantes à ce vénérable édifice.

Le clocher, à cheval sur le transept, semble dater du XVe ou du XVIe siècle. Si sa flèche de pierre rappelle irrésistiblement le style de la vallée du Rhône, ses 4 pignons nous font penser au temple d’Yverdon-les-Bains, distant de quelques kilomètres seulement. Enveloppé de zinc et pourvu de clochetons – sans doute à la Belle-Epoque – le couronnement a perdu son aspect heimatstil lors de la restauration d’envergure dans les années 1970. Ont ainsi été remises au jour les petites gargouilles représentant les symboles des 4 évangélistes : l’homme pour Mathieu, le lion pour Marc, le taureau pour Luc et l’aigle pour Jean. Derrière les baies géminées se cachent 2 cloches gothiques d’une grande valeur historique. La plus petite, à la pince fortement abîmée, porte la date de 1524. La plus grande, qui tinte les heures et sonne en volée à midi, semble dater du XVe siècle. Le campanologue bernois Matthias Walter – qui l’a vue en photo – estime qu’il n’est pas impossible que cette cloche soit l’œuvre de la dynastie Follare, qui a engendré les premiers représentants d’une longue lignée de fondeurs fribourgeois.

-Cloche 1, note sol#3 -5/100, diamètre 101cm, XVe siècle
-Cloche 2, note la3 -14/100, diamètre 90cm, coulée en 1524

Analyse (la3=435Hz, déviation en 1/100 de 1/2 ton)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 sol#2 -107/100 sol#3 -129/100 si3 -59/100 ré#4 -43/100 sol#4 -5/100
Cloche 2 la2 -180/100 la3 -28/100 do4 -101/100 mi4 +116/100 la4 -14/100

La grande cloche

La petite cloche

L’ancienne horloge électro-mécanique

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Mes plus vifs remerciements à M. Frédéric Piguet, syndic de Bonvillars, pour son chaleureux accueil, la documentation fournie et le verre de l’amitié. Amitiés à mes camarades campanaires Guilhem Lavignotte, organiste à Yverdon-les-Bains, et Dominique « Valdom68 », responsable technique des clochers de la commune de Val-de-Travers.

Source:
Bonvillars, au travers des écrits communaux, par Susanne Fontannaz-Jaquier, Imprimerie Cavin à Grandson, novembre 2001.

http://www.bonvillars.ch/
http://larnon.eerv.ch/

Cloches – Corseaux (CH-VD) collège

Corseaux journal Corsal'infos septembre 2014

En septembre 2014 paraissait dans le journal d’information communal de Corseaux l’article ci-dessus. Contacté peu avant par Priska Hess, journaliste, j’ai eu l’envie de me rendre sur place pour y effectuer les traditionnelles photos et enregistrements. Les archives qu’il m’a été donné de consulter et les renseignements fournis par des spécialistes de l’horlogerie monumentale me permettent aujourd’hui de vous livrer quelques détails supplémentaires au sujet de cette remarquable installation. Dans la vidéo ci-dessous, pour commencer, vous pouvez voir et entendre le carillon – toujours actionné par sa mécanique d’origine – jouer la Chanson des vieux Maïentzets, d’Emile-Jacques Dalcroze. S’ensuit une courte sonnerie de la cloche à la volée.

Corseaux Reymond cloches tubulairesDans la correspondance archivée entre l’horloger Paul Reymond et la commune de Corseaux (photo, cliquer pour agrandir), on apprend que le carillon a d’abord été logé dans le clocheton. Le volume sonore dégagé n’étant pas satisfaisant, il a rapidement été déménagé sur la galerie en plein air derrière le clocheton. Non signées, les cloches ont vraisemblablement été fournies par la maison Odobey de Morez (F-39) qui disposait de tout un réseau de petits horlogers-revendeurs en France et à l’étranger. On rencontre par exemple à l’église Notre-Dame de Vevey, située à quelques kilomètres de là, des cloches de carillon signées Odobey. Mais comme l’indique l’excellent site internet www.horloge-edifice.fr, il est peu probable que cet horloger, pourtant talentueux, ait lui-même coulé ses cloches. Daniel Fonlupt, conservateur du remarquable musée d’horlogerie monumentale La Maison des Horloges à Charroux (F-03), possède dans son impressionnante collection un extrait de la correspondance entre la maison Odobey et le fondeur Burdin aîné de Lyon au sujet de la commande de cloches.

Corseaux affiche Odobey

Les archives corsalines mentionnent que si certaines cloches dissonantes du carillon ont pu être corrigées, le do#5 – particulièrement faux – a nécessité une refonte. Cette cloche semble d’ailleurs avoir été refaite par un autre fondeur: son profil diffère de celui de ses sœurs.  Dans ses échanges épistolaires avec les autorités corsalines, Reymond se plaignait justement du fait que son litige avec la commune durait depuis si longtemps que son fournisseur refusait dorénavant de prendre en charge la refonte de la cloche litigieuse.

A l’instar de la maison Crot à Granges (CH-VD), Reymond semble s’être fait livrer ses pièces détachées par des fabricants étrangers. Si Crot apposait sa signature sur les modèles qu’il installait (châssis, cadrans), le mécanisme que nous avons ici ne porte ni marque, ni tampon. L’horloge de Corseaux a indubitablement été conçue et fabriquée par Louis-Delphin Odobey de Morez (F-39). Le mouvement horaire est muni d’un remontoir d’égalité qui transmet son impulsion aux aiguilles toutes les 4 secondes. En plus d’actionner le marteau de la cloche des heures, le mouvement dispose d’un tambour conçu pour jouer alternativement 2 mélodies sur les 8 cloches du carillon. Le remontage des poids a été automatisé par la maison Baer à Sumiswald (CH-BE), fusionnée depuis peu avec une autre entreprise active dans l’entretien des clochers: Muri

Louis-Delphin Odobey (1827-1906) créa en 1858 à Morez (F-39) ce qui fut l’une des plus importantes maisons d’horlogerie d’édifice de France. La société fut ensuite reprise par trois de ses fils, Victor (appelé Émile), Jules et Albert. Ce dernier resta bientôt seul aux commandes de l’entreprise avant de la céder à son tour à son fils Georges, qui poursuivit ses activités jusqu’en 1964. Signalons qu’en 1880, le fils aîné de Louis-Delphin, Paul, créa lui aussi son entreprise d’horloges d’édifice. Des horloges Odobey furent installées dans toute la France et l’étranger. Ce succès s’explique par le fait que ces mécaniques étaient remarquables du point de vue de leur conception et de leur exécution.

Corseaux affiche Odobey prospectus

Le clocheton abrite une cloche à la volée qui donne aujourd’hui encore de la voix tous les matins pour appeler les élèves. Cette cloche porte la date de 1904 et la signature conjointe d’Henry Matthey, de Vallorbe, et de Paul Reymond, du Brassus. Comme déjà expliqué dans l’article au sujet de la sonnerie du temple d’Apples, la fonderie Matthey ne brilla pas par son habileté. Alors que les cloches d’Apples furent refondues seulement 3 ans après avoir été livrées (l’une fêla très vite, les autres rendaient un son peu satisfaisant), celle que nous avons ici a été conservée. On est sans doute moins regardant sur la qualité sonore d’une cloche d’école.

Il suffit de prêter une oreille à la cloche à la volée du collège de Corseaux pour s’apercevoir que ses harmoniques sont complètement faussés (voir analyse ci-dessous) et que sa résonance est extrêmement courte (mauvais bronze). Il est toutefois intéressant de trouver aujourd’hui encore des cloches de fondeurs à la production aussi confidentielle. A l’image d’une pièce de monnaie rarissime que les collectionneurs s’arracheraient pour ses erreurs de fabrication, nous sommes ici en présence d’un collector.

octave inf prime tierce min quinte octave sup
ré#3 -157/100 ré#4 -126/100 fa#4 -59/100 la#4 -190/100 ré#5 -15/100

– Cloche à la volée : note ré#4 -15/100 (la3=435), coulée en 1905, signée Henry Matthey de Vallorbe et Paul Reymond du Brassus
– Carillon diatonique de 8 cloches (la4 ->la5), non signé, vraisemblablement fourni par Odobey, issu de 2 coulées différentes

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Remerciements à:
– Jean-Claude Decurnex, intendant, pour son aimable accueil.
– Priska Hess, journaliste, pour les archives corsalines.
– Daniel Fonlupt, conservateur de la Maison des Horloges à Charroux, pour les précieux renseignements au sujet de l’horloge.
– Dominique « Valdom 68 », responsable technique des cloches de Val-de-Travers, pour la séquence filmée du mouvement d’horloge

A consulter:
http://www.corseaux.ch/
http://horloges.charroux.com/
http://www.horloge-edifice.fr/
http://muribaer.ch/

Cloches – Bursins (CH-VD) temple

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Implantée sur les fondations d’une ancienne villa romaine, l’église St Martin de Bursins remonte sans doute au VIIIe siècle. Attesté dès 1011, l’édifice, de style roman, possédait alors un transept saillant sur lequel se greffaient une abside et deux absidioles. Vers 1472, le délabrement de l’ensemble entraîne la démolition partielle de la nef et de l’ancienne cure. Le chœur prend alors l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui avec son chevet polygonal. Le clocher est également reconstruit à cette même époque. La chapelle Saint-Nicolas, de style gothique flamboyant, est achevée vers 1518. Après la conquête bernoise et la Réforme, l’église devient temple protestant. Diverses transformations seront encore menées au XVIIIe siècle : percement de 3 grandes fenêtres dans la nef,  construction d’une voûte lambrissée en berceau, pose d’un nouveau plafond en plâtre sur la nef. Notons enfin l’importante portante restauration de 1901 à 1903, qui conduira – entre autres – à la pose de 2 nouvelles cloches. Bursins fait partie depuis 2004 de la Fédération des Sites Clunisiens d’Europe. Le temple, de même que la cure et la maison forte attenante (ancien prieuré), sont inscrits comme biens culturels d’importance nationale.

Les 4 cloches proviennent de 3 fondeurs de différentes époques. La cloche no3 est la plus ancienne. De facture gothique, elle semble avoir été coulée entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle. La plus petite cloche (no4) porte la signature de deux saintiers originaires du Bassigny, qui ont notamment œuvré en Haute-Savoie et en Franche-Comté : Jean-Baptiste Durand et Nicolas Boulanger. Les 2 plus grandes cloches, coulées par Jules Robert de Nancy, sont aussi les plus récentes, puisque comme indiqué plus haut, elles ont été installées en 1902.

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– Cloche 1, note fa#3 +31/100, diamètre 106cm, poids environ 760kg, coulée en 1902 par Jules Robert de Nancy
– Cloche 2, note la#3 +21/100, diamètre 86cm, poids environ 380kg, coulée en 1902 par Jules Robert de Nancy
– Cloche 3, note do#4 +47/100, diamètre 71cm, poids environ 210kg,  coulée fin XVe – début XVIe
– Cloche 4, note ré#4 +33/100, diamètre 61cm, poids environ 145kg, coulée en 1723 par Jean-Baptiste Durand et Nicolas Boulanger

Analyse (la3=435Hz, déviation en 1/100 de 1/2 ton)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 fa#2 +38 fa#3 +24 si3 +39 do#4 +21 fa#4 +31
Cloche 2 la#2 +4 la#3 +19 do#4 +28 fa4 +9 la#4 +21
Cloche 3 do#3 -77 do#4 -55 mi4 +30 sol#4 -152 do#5 +47
Cloche 4 ré#3 +30 ré#4 -129 fa#4 +24 la#4 +12 ré#5 +33

Cloche 1

No Images found.

Cloche 2

Cloche 3

No Images found.

Cloche 4

Mes plus vifs remerciements à M. Philippe Parmelin, syndic de Bursins, pour sa disponibilité. Merci à Thomas Burkart, campaniste chez Muff, pour avoir attiré mon attention sur cette sonnerie dont il a récemment rénové l’équipement. Amitiés à mes camarades campanaires Antoine « Les Cloches Savoyardes », carillonneur à Taninges (F-74) et Dominique « Valdom68 », responsable technique des clochers de Val-de-Travers (CH-NE).

A consulter :
Sites clunisiens en Europe, éditions Gaud, 2004
Enquêtes campanaires, de Joseph Berthelé, Imprimerie Delord-Boehn et Martial, 1903
http://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_Bursins
http://coeurdelacote.eerv.ch/
http://www.bursins.ch/
http://www.muffag.ch
http://cloches74.com/
https://www.youtube.com/user/valdom68

Temple lausannois désacralisé, cloche à vendre

temple St Luc

Suite à la transformation du temple de Saint-Luc en une Maison de quartier, la Ville de Lausanne cherche un acquéreur pour la cloche. Fondue en 1939, elle cloche donne la note ré3 et pèse 1’731 kg pour un diamètre de 1,44 m. Elle porte les inscriptions suivantes en majuscules : Je vous annonce une bonne nouvelle. Paroisse de St-Laurent-Pontaise. Anno Domini MCMXXXXIX. Fonderie H. Ruetschi SA Aarau. La Ville souhaiterait céder la cloche, de préférence à une institution publique ou à une église. Le transport est à la charge de l’acquéreur. Dossier à disposition, prix à discuter.

cloche st lucLes personnes intéressées sont invitées à s’adresser à:

Ville de Lausanne, domaine Cultes et Temples, 9, Place Chauderon, CP 5032, 1002 Lausanne, Tél. +41 21 315 6215 / Fax +41 21 315 6002, Courriel : nkiko.nsengimana@lausanne.ch

Cloches – Ballens (CH-VD) temple réformé

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Curieux édifice que le temple de Ballens. Ses origines semblent très anciennes, sans qu’aucun document ne vienne préciser de date exacte. Des fouilles ont permis de mettre au jour des ossements témoignant d’un très vieux cimetière. Alors que les baies de la nef sont gothiques, le chœur, avec sa voûte en berceau brisé, est sans doute plus ancien. La tour, vraisemblablement élevée en 1715, se terminait jadis par une terrasse sur laquelle reposait une petite chambre des cloches couronnée d’une flèche. Ce n’est que vers le milieu du XXe siècle que le clocher a pris l’aspect que nous lui connaissons.

Ballens ancien clocherComme expliqué plus haut, les cloches logeaient jadis dans un petit espace sur la terrasse du clocher (photo, cliquer pour agrandir). Il n’est dès lors pas étonnant que la sonnerie puisse paraître sous-dimensionnée par rapport à l’actuelle vaste chambre des cloches. L’ensemble est toutefois des plus intéressants. Se côtoient en effet ici la première et la dernière génération de fondeurs veveysans, respectivement Jean Richenet (1675) et Gustave Tréboux (1885). Notons également la présence de Martin Emery (1715), fondeur établi à Genève, dont il ne reste aujourd’hui plus aucune cloche dans sa ville d’adoption.

– Cloche 1, note sib3 +2, diamètre 81cm, poids environ 350kg, coulée en 1885 par Gustave Treboux à Vevey
– Cloche 2, note réb4 +5, diamètre 71cm, poids environ 250kg, coulée en 1715 par Martin Emery de Genève
– Cloche 3, note mib4 +7, diamètre 64.5cm, poids environ 150kg, coulée en 1675 par Jean Richenet établi à Vevey

Analyse (la3=435Hz, déviation en 1/16 de 1/2 ton)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 sib2 +5 sib3 -1 réb4 +3 fa4 -17 sib4 +2
Cloche 2 réb3 -1 réb4 +19 mi4 +10 lab4 -1 réb5 +5
Cloche 3 mib3 -21 mib4 +1 sob4 +/-0 sib4 -18 mib5 +7

Cloche1

Cloche 2

Cloche 3

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Martin Emery 1696 Colombier-s-MNé à Colovrex (à l’époque dans le Pays-de-Gex) vers 1580, Martin Emery I s’établit à Genève vers 1602, avant de devenir bourgeois de la ville en 1634. Il y mourut en 1645. Fondeur de bronze, il était avant tout réputé pour ses pièces d’artillerie. Son filleul, Martin II (1643-1723) reprit l’atelier de son parrain, alors que les descendants de Martin I furent Maîtres de la Monnaie à Genève. En 1911 disparut de Chancy la dernière cloche genevoise signée Emery (Martin I, 1636). Le canton de Vaud a su se montrer plus conservateur: outre celle de Ballens, une cloche signée Martin II, datée de 1696 (photo, cliquer pour agrandir) se trouve à Colombier-s/Morges.

Le temple, ses vitraux signés Bernard Viglino (1957) et son orgue de la Manufacture des Grandes Orgues Genève (1957)

Remerciements à la Municipalité de Ballens pour son aimable autorisation. Amitiés à mes excellents camarades campanaires Antoine « Les Cloches Savoyardes », carillonneur à Taninges (F-74), Dominique « Valdom68 », responsable technique des clochers de Val-de-Travers, et Guilhem Lavignotte, organiste à Yverdon-les-Bains.

A consulter:
http://www.ballens.ch/
http://pieddujura.eerv.ch/
http://www3.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-2730-11-6-1/
Dictionnaire des Artistes Suisses/Schweizerisches Künstler-Lexikon, de Carl Brun, éditions Huber & Cie, 1905

St Denis (F-93) basilique-cathédrale

St Denis basilique

Photo Ordifana75, source Wikipedia

L’histoire de la basilique de St Denis nous ramène à l’époque gallo-romaine, avec l’attestation d’un cimetière. Au 4e siècle déjà, un mausolée est élevé à l’emplacement du maître-autel actuel. Vers l’an 475, Ste Geneviève fait construire la première église. L’endroit devient nécropole royale dès les Mérovingiens. C’est véritablement au 13 siècle que le sanctuaire commence à prendre l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui, avec la reconstruction de la nef et du transept, le rehaussement du chœur et l’élévation des deux tours. La flèche Nord sera détruite au 19e siècle. Le projet de Viollet-le-Duc pour le reconstruction de la façade ouest demeurera dans les tiroirs. La basilique de St Denis est aujourd’hui réputée pour les gisants des rois et reines de France, dont certains ont été endommagés sous la Révolution.

Chef d’œuvre de l’art gothique, magnifique vaisseau de lumière et de vitraux, la basilique St Denis héberge un somptueux orgue d’Aristide Cavaillé-Coll, 69 jeux, 3 claviers, 4’200 tuyaux, qui valut la célébrité à son facteur.

Je vous invite à prendre un peu de hauteur, afin de découvrir un lieu habituellement inaccessible pour le grand public: le toit et la tour de la basilique St Denis

Passons maintenant à l’intérieur de la tour. On y trouve le bourdon Louise, note sol2, diamètre 216cm, poids 7’200kg, coulé en 1738 par Michel-Philippe DESPREZ , Louis et Jean Charles GAUDIVEAU , Jean et Jean-Baptiste BROCARD. C’est la refonte de 2 cloches plus anciennes, coulées successivement en 1372 (fondeur: Jouvante) et 1508. Non motorisée, cette magnifique cloche se sonne encore au pied. Elle ne donne de la voix que pour les solennités. Nous avons obtenu l’autorisation exceptionnelle de la sonner hors calendrier liturgique pour notre enregistrement audio-vidéo

Analyse des partiels (la3=435Hz, déviation en 1/16 de 1/2 ton)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
sol1 -17 sol2 +7 sib2 -1 ré 3 -10 sol3 -1

A côté de Louise se trouve Philippine, une petite cloche en sol3 ainsi nommée car offert par le roi Louis-Philippe. Coulée par Hildebrant entre 1830 et 1848, elle est dotée d’une portion de roue de volée sans corde, ainsi que d’un ancien marteau de tintement, dont l’état donne à penser qu’il n’a pas servi depuis des décennies. Privée de battant, cette jolie cloche du 19e siècle, fêlée, est donc complètement muette. Une réparation est actuellement à l’étude.

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
sol2 +25 sol3 -4 sib3 +10 ré4 +31 sol4 +7

Muettes sont également les cloches civiles, situées tout au sommet de la tour sud. Attribuée à Jehan Jouvante, la plus grande (cloche des heures), diamètre 108.5cm, fut coulée en 1380 et donne la note sol3. Datées de 1656, les 2 autres (cloches des quarts) tintent en do#4 (diamètre 68.5cm) et en ré#4 (61.5cm). Elles sont attribuées à Florentin le Gay, passé à la postérité grâce à sa pièce maîtresse: le sublime bourdon Emmanuel de Notre-Dame de Paris. Ces cloches étaient jadis tintées par un magnifique mouvement signé « Wagner, horloger du roi », fabriqué vers 1840, et asservi par la suite à une horloge-mère Brillé. Autre transformation moderne: le remontage électrique des poids. Le tout est hors service depuis 1933, date à laquelle le cadran en façade fut supprimé. Les travaux de restauration prévoyant de le rétablir à court terme, le mouvement pourrait également reprendre du service. La grosse interrogation porte sur les cloches : étant donné que la mairie – à 100 mètres de là – dispose déjà d’un carillon automatique, la remise en service des cloches civiles de la basilique pourrait être considéré comme un doublon.

Remerciements à M. Serge Santos, administrateur, pour la passionnante visite guidée lors de notre première visite. Merci – pour notre seconde visite – au Père Jean Jannin, recteur, pour son aimable autorisation et à Thomas François, sacristain, pour son chaleureux accueil. Amitiés enfin à mes camarades campanaires Antoine « Les Cloches Savoyardes », carillonneur à Taninges (F-74), Baptiste, Benjamin (Benjamin de Montpellier), Dominique (Valdom68), Jérôme (Carillons Tarnais) et Thierry.

St Denis équipe

Photo : Jérôme Boutié

Sources:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Denis
« Patrimoine campanaire no 49, mai-août 2005 », par Régis Singer

Liens:
http://saintdenis.paroisse.net/
http://saint-denis.monuments-nationaux.fr/
http://www.tourisme93.com/basilique/
http://ville-saint-denis.fr/
http://cloches74.com/
https://www.youtube.com/user/CarillonsTarnais
https://www.youtube.com/user/valdom68
https://www.youtube.com/user/benjaminmontpellier

Cloches – Apples (CH-VD) temple réformé

P1050446

Les premiers signes d’occupation du territoire d’Apples remontent à l’époque gallo-romaine. Des fouilles menées dans le sous-sol de l’église ont permis de mettre au jour les fondations d’une chapelle construite vers l’an 800. Une église romane plus vaste la remplaça en 1350. Son clocher trapu et à peine plus élevé que la nef fut abattu et remplacé par une tour plus élancée en 1770. Les transformations de 1838 firent perdre à l’édifice ses caractéristiques médiévales. Ce n’est qu’avec la réfection de 1957 que le temple d’Apples retrouva sa silhouette romane et prit l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. En 1997, de nouvelles orgues de la manufacture Muhleisen de Strasbourg sont installées.

Si l’histoire de l’église nous semble quelque peu tourmentée, ce n’est rien en comparaison des mésaventures rencontrées par la sonnerie au cours de sa longue élaboration ! Depuis le XIVe siècle, Apples compte 2 cloches, la plus petite datée de 1624, d’un poids de 180 kg. Le 13 janvier 1709, la plus grande cloche se fissure. On demande alors à Reverolle, dont les fidèles viennent régulièrement assister au culte à Apples, de participer aux frais, ce qu’ils refusent. Une nouvelle cloche est toutefois livrée en 1710. Elle sera refondue en 1777 par Jean-Daniel Dreffet de Genève. En 1904, Henry Matthey de Vallorbe livre 3 nouvelles cloches, dont l’une coulée avec le bronze de la cloche Dreffet. 6 mois plus tard, la plus grosse des nouvelles cloches est déjà fêlée, et les 2 autres sont de qualité douteuse. S’ensuit un long procès au terme duquel Matthey est contraint de verser une indemnité de 2’300 francs. En 1906, une délégation d’Apples se rend à Bulle, où Georges et Francisque Paccard viennent de livrer la magnifique sonnerie monumentale de l’église St Pierre-aux-Liens. Il est alors passé commande au fondeur savoyard de 3 cloches. Mais – coup de théâtre – la commande est ajournée quelques mois plus tard, suite à l’apparition d’un nouvel acteur: le Lorrain Jules Robert, établi depuis peu à Porrentruy. C’est lui qui est choisi pour couler non pas 3, mais 4 cloches, celle de 1624 ayant depuis fêlé, suite à la tentative d’accordage au burin par le forgeron du village. Là non plus, les choses ne vont pas sans mal: alors qu’elles devaient être livrées en juin 1907, les cloches n’arrivent finalement qu’en septembre (photo ci-dessous), en raison de problèmes rencontrés par Jules Robert dans l’utilisation de son four flambant neuf. C’est cette belle sonnerie cristalline de 4 cloches sur le motif salve regina qui rythme aujourd’hui encore la vie des habitants d’Apples, charmant village de la Côte vaudoise.

Apples livraison cloches

– Cloche 1, note fa3 -2/16, poids environ 900kg, coulée en 1907 par Jules Robert à Porrentruy
– Cloche 2, note la3 -2/16, poids environ 450kg, coulée en 1907 par Jules Robert à Porrentruy
– Cloche 3, note do4 -2/16, poids environ 260kg, coulée en 1907 par Jules Robert à Porrentruy
– Cloche 4, note ré4 -3/16, poids environ 200kg, coulée en 1907 par Jules Robert à Porrentruy

Analyse (la3=435Hz, déviation en 1/16 de 1/2 ton)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 fa2 -8 fa3 +3 lab3 +/-0 do4 +/-0 fa4 -2
Cloche 2 la2 +2 la3 +1 réb4 +/-0 mi4 +7 la4 -2
Cloche 3 do3 -6 do4 -2 mib4 +/-0 sol4 -6 do5 -2
Cloche 4 ré3 -6 ré4 -4 fa4 -3 la4 -5 ré5 -3

Mes plus vifs remerciements à la commune d’Apples, et tout spécialement à M. Jean Kellerhals, concierge, pour son aimable accueil et sa disponibilité. Merci également à Antoine, carillonneur à Taninges et membre de la SFC, pour les prises de vue des cloches et la vidéo. Amitiés enfin à mes excellents camarades campanaires Guilhem Lavignotte, organiste à Yverdon-les-Bains, et Dominique « Valdom 68 », membre de la GCCS, responsable des clochers de Val-de-Travers.

Sources et liens
http://www.panorama.vd.ch/report.aspx?rpt=1&id=6207
http://www.apples.ch/net/com/5421/Images/file/Paroisses/Rapport%20Eglise.pdf
http://www3.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-2255-11-6-1/
http://www.applesnature.ch/anpa/actions-projets/patrimoine/113-les-cloches-apples.html
http://pieddujura.eerv.ch/
http://cloches74.com/
https://www.youtube.com/user/valdom68

Cloches – Soleure (CH-SO) cathédrale St Urs et St Victor

« de 12 »

La cathédrale Saint Ours et Saint Victor de Soleure fut édifiée de 1762 à 1773. Ce chef-d’œuvre d’architecture classique a été élevé sur les plans de Gaetano Matteo Pisoni, et achevé sous la direction de son neveu Paolo Antonio Pisoni. La montée au parvis est flanquée des fontaines représentant Moïse et Gédéon. Dans le chœur de cette cathédrale en «marbre de Soleure» (pierre calcaire du Jura) se dresse l’imposant maître-autel en forme de sarcophage de Carlo Luca Pozzi. La sacristie côté nord abrite le trésor du dôme avec, entre autres, le sacramentaire de Hornbach. La chaire monumentale en marbres multicolores fut réalisée par le marbrier veveysan Jean-François Doret. Le Grand Orgue est l’oeuvre de Viktor-Ferdinand et Karl-Josef-Maria Bossard. L’orgue de chœur porte la marque de Karl-Joseph-Maria Bossard. Suite à un incendie d’origine criminelle le 4 janvier 2011, la cathédrale St-Ours à Soleure et son autel furent une nouvelle fois consacrés le 30 septembre 2012, jour de la fête de St-Ours.

Le clocher à bulbe cuivré, haut de 66m, héberge une sonnerie de 11 cloches à la volée, dont 9 sont encore d’origine. La cloche 10, conservée, est aujourd’hui muette. Notons également la présence sur la terrasse supérieure – jadis terrasse du guetteur – de 2 cloches d’alarme, elles aussi baroques, actuellement inusitées. Lorsqu’il s’agit d’attribuer le mandat de la fonte des cloches, à la famille soleuroise des Kaiser furent d’abord préférés les services de fondeurs lorrains, jouissant alors d’une réputation d’excellence. C’est in extremis que le fondeur local réussit à décrocher le contrat. Il s’agit de l’œuvre la plus importante et la plus aboutie de la dynastie des Kaiser, active du XVIIe au XIXe siècle. En 2014, cette sonnerie historique à la valeur inestimable s’est vue équipée de nouveaux battants à chasse courte. Equipées depuis leur électrification de jougs métalliques, les cloches 1 et 9 se balancent depuis peu sous de beaux moutons en chêne.

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– Cloche 1, note lab2 +2, « Grosse oder Angst- und Sturmglocke », poids 4075 kg, coulée en 1766 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 2, note sib2 -4, « Grosse Predigtglocke », poids 2764 kg, coulée en 1766 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 3, note do3 -3, « Kleine Predigt- und Stundglocke », poids 1942 kg, coulée en 1767 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 4, note réb3 -2, « Wochensegen-Präsenz- oder St. Anna-Glocke », poids 1560 kg, coulée en 1767 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 5, note mib3 -8, « Englische Gruss- oder Wandlungsglocke », poids 1055 kg, coulée en 1767 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 6, note fa3 -4, « Rosenkranzglocke », poids 756 kg, coulée en 1767 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 7, note sol3 -8, « End- oder Kinderlehrglocke », poids 528 kg, coulée en 1767 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 8, note lab3 +6, « Sebastians- und Spendglocke », poids 436 kg, coulée en 1768 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 9, note do4 +4, « Grosse Vesperglocke », poids 212 kg, coulée en 1768 par Jost & Josef Kaiser de Soleure
– Cloche 10, note mib4 +1, « Kleine Vesperglocke », poids 112 kg, coulée en 1930 par Rüetschi d’Aarau
– Cloche 11, note lab4, +3, « Messglöcklein », poids 51,5 kg, coulée en 1930 par Rüetschi d’Aarau

Analyse (la3 = 435Hz, déviation en 1/16e de 1/2 ton)

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 lab1 -4 lab2 +6 si2 -1 mib3 +10 lab3 +2
Cloche 2 sib1 -10 sib2 +2 réb3 -5 fa3 +5 sib3 -4
Cloche 3 do2 -5 do3 -1 mib3 -4 sol3 +6 do4 -3
Cloche 4 réb2 -6 réb3 +4 mi3 -4 lab3 +6 réb4 -2
Cloche 5 mib2 -14 mib3 -10 solb3 -11 sib3 -5 mib4 -8
Cloche 6 fa2 -9 fa3 -3 lab3 -7 do4 +2 fa4 -4
Cloche 7 sol2 -13 sol3 -6. sib3 -10 ré4 -7 sol4 -8
Cloche 8 lab2 +4 lab3 +7 si3 +5 mib4 +12 lab4 +6
Cloche 9 do3 +3 do4 -1 mib4 +1 sol4 -8 do5 +4
Cloche 10 mib3 -8 mib4 -1 solb4 +4 sib4 -13 mib5 +1
Cloche 11 lab3 -9 lab4 -2 si4 +5 do5 -17 lab5 +3

Mes plus vifs remerciements à Matthias Walter, expert-campanologue, pour m’avoir invité à assister à la remise en service de cette magnifique sonnerie. Remerciements également à Christian Thesen et à Branko Strbac de la maison Ruetschi pour leur aimable accueil.

Sources et liens
http://www.solothurn-city.ch/fr/decouvertes/villes-et-patrimoine/cathedrale-st-ours.5144.html
http://www.cath.ch/detail/soleure-nouvelle-cons%C3%A9cration-de-la-cath%C3%A9drale-st-ours
http://www3.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-1911-11-6-1/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-Ours_et_Saint-Victor
http://de.wikipedia.org/wiki/St._Ursenkathedrale
http://www.bistum-basel.ch/de/Bistum/Kathedrale/Kathedrale-St-Urs-und-Viktor-Solothurn.html
http://www.srf.ch/radio-srf-musikwelle/glocken-der-heimat/solothurn-kathedrale-st-ursen
http://www.guk.ch/

Cloches – La Sarraz (CH-VD) temple

Nombreux sont les visiteurs qui se pressent chaque année au portillon du château de la Sarraz. Edifiée au XIe siècle, cette imposante forteresse abrite aujourd’hui le Musée du Cheval et héberge de nombreuses expositions temporaires. A une encablure du château médiéval se dresse la silhouette néoclassique du temple, qui remplace depuis 1837 une ancienne église paroissiale, dédiée à St Antoine, dont il ne reste aujourd’hui que le chœur. Maître d’œuvre de cet édifice en pierre jaune de Neuchâtel au fronton triangulaire typique, Henri Perregaux, architecte vaudois bien connu. On lui doit de nombreuses autres édifices religieux (Basilique Notre-Dame du Valentin à Lausanne, église St Pierre d’Yverdon…), mais aussi la transformation de monuments existants (cathédrale de Lausanne, église St Etienne de Moudon…).

Comme cela est souvent le cas dans ce coin de pays, la sonnerie est hétéroclite, à savoir réalisée par des fondeurs différents au fil des ans. N’est-ce d’ailleurs pas justement ce qui confère au patrimoine campanaire romand toute sa saveur ? La grande cloche fut coulée pour le nouveau temple, puisqu’elle porte la date de 1838. Signée des frères Bulliod, elle est l’une des rares représentantes dans la région des fondeurs carougeois, derniers héritiers d’une longue lignée de saintiers établis dans la région genevoise. Il s’agit ici de leur cloche la plus grave (note ré3), mais pas la plus lourde: le mi bémol 3 de Vuisternens-en-Ogoz (CH-FR) est en effet d’un diamètre plus important. L’iconographie semble avoir été réalisée avec le moulage de véritables feuillages, procédé habituel chez Bulliod. La deuxième cloche, confectionnée par Charles Arnoux d’Estavayer-le-Lac en 1918, est la refonte d’une cloche commandée par le gouverneur de La Sarraz Samuel Olivier en 1627. Une partie des inscriptions de l’ancienne cloche ont d’ailleurs été reprises par moulage. La plus petite cloche est antérieure au temple actuel, puisque datée de 1823. Elle porte la signature du Morgien Louis Golay, passé à la postérité non seulement pour quelques belles cloches (comme la grande cloche du temple de Morges), mais aussi et surtout pour ses pompes à incendie, dont celle qui sauva d’une destruction certaine la cathédrale de Lausanne lors de l’incendie de 1825.

– Cloche 1, note ré3 +6, diamètre 123.5cm, poids environ 1’250kg, coulée en 1838 par les frères Bulliod de Carouge
– Cloche 2, note sol3 +5, diamètre 98.4cm, poids environ 580kg, coulée en 1627, refondue en 1918 par Charles Arnoux à Estavayer-le-Lac
– Cloche 3, note do4 +6, diamètre 74cm, poids environ 250kg, coulée en 1823 par Louis Golay de Morges

La3 = 435Hz, déviation en 1/16e de 1/2 ton

Octave inf. Prime Tierce min. Quinte Octave sup.
Cloche 1 ré2 +9 ré3 +19 fa3 +12 la3 +14 ré4 +6
Cloche 2 sol2 +6 sol3 +10 sib3 +5 ré4 +13 sol4 +5
Cloche 3 do3 +16 do4 -4 mib4 +6 sol 4 -5 do5 +6

La grande cloche

La deuxième cloche

La petite cloche

Clocher et sacristie

Mes plus vifs remerciements à
– Ariane Baer, secrétaire municipale
– Olivier Pierren, concierge
Antoine Cordoba, carillonneur à Taninges (vidéo, photos de la cloche 3, mensurations des 3 cloches, anecdotes sur François Bulliod)

A consulter:
http://www.lasarraz.ch/
http://lasarraz.eerv.ch/
http://www.izymanager.com/chateaulasarraz/
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Sarraz
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Perregaux
http://www3.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-2677-11-6-1/
http://gtell.over-blog.org/article-la-fonderie-deux-cents-ans-de-vie-et-d-histoire-vaudoises-122109867.html
http://cloches74.com/

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Cloches – St Barthélemy (CH-VD) église St François-Xavier

Si le canton de Vaud est de confession protestante depuis l’introduction de la Réforme par les Bernois en 1536, nombreuses sont les églises catholiques dans le Gros-de-Vaud. Cela s’explique par le fait qu’Echallens, chef-lieu de la région, fut administré alternativement par Berne (réformé) et Fribourg (catholique). Ce système de bailliage commun, mis en place en 1475, perdura jusqu’à l’Acte de Médiation en 1803. C’est justement au tout début du XIXe siècle que fut créée la paroisse catholique Saint François-Xavier de St-Barthélemy. L’église, de style néogothique, fut consacrée le 11 novembre 1863, grâce aux efforts d’un Breton, l’abbé Hyacinthe Briot, prêtre et missionnaire.

La sonnerie, élaborée au XIXe siècle, est composée de 4 cloches de 3 fondeurs différents. Coulées en 1863 pour la consécration de l’église, les cloches 1 et 3 arborent le sceau de Samuel Treboux à Corsier-s/Vevey. La cloche 4 fut ajoutée en 1897 par Jules Robert de Nancy, elle porte des traces d’accordage moderne. Curieusement, c’est à un autre fondeur, Paintandre, de Vitry-le-François, que la paroisse fit appel un an plus tard pour couler la cloche 2.

– Cloche 1, note fa3 -2/16, coulée en 1863 par Samuel Treboux à Corsier-s/Vevey (CH-VD)
– Cloche 2, note la3 +1/16 , coulée en 1898 par les Frères Paintandre à Vitry-le-François (F-51)
– Cloche 3, note do4 -1, coulée en 1863 par Samuel Treboux à Corsier-s/Vevey (CH-VD)
– Cloche 4, note fa4 +3, coulée en 1897 par Jules Robert à Nancy (F-54)

La3 = 435Hz, déviation en 1/16 de 1/2 ton

Octave inf. Prime Tierce min. Quinte Octave sup.
Cloche 1 fa2 -4 fa3 -9 lab3 -3 do4 +8 fa4 -2
Cloche 2 la2 -4 la3 -1 do4 +1 mi4 -5 la4 +1
Cloche 3 do3 +/-0 do4 +5 mib4 +2 sol4 +2 do5 -1
Cloche 4 fa3 +8 fa4 +1 lab4 +4 do5 +15 fa5 +3

Cloche 1

Cloche 2

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Cloche 3

Cloche 4

Mes plus vifs remerciements à:
– Pascal Favre, président de paroisse
– Abbé Christophe Godel, prêtre répondant
– Antoine « Les Cloches Savoyardes », carillonneur à Taninges (F-74), pour l’enclenchement de la volée
– John Brechbühl, membre de la GCCS, pour la prise de son

Sources et liens:
http://www.cath-vd.ch/-Presentation,688-.html
http://www.st-barthelemy.ch/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Barth%C3%A9lemy_%28Vaud%29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bailliages_communs_en_Suisse