17 janvier 2012
Cloches - Villarvolard (FR)
Repérable de loin par sa magnifique flèche de pierre, l'église de Villarvolard fut consacrée en 1760. Avant elle se dressèrent ici une chapelle, construite avant 1179, date de la plus ancienne mention de la commune, puis une première église, vraisemblablement construite avant 1228. Le clocher, lui, ne fut édifié qu'en 1892.
La couleur verdâtre des 5 plus grandes cloches laisse deviner un bronze plus riche en cuivre que les cloches habituellement produites par le talentueux fondeur veveysan Tréboux. L'intéressante suite de notes nous fait vite oublier la résonance relativement courte du bourdon. Seules les 4 plus grandes cloches furent jadis motorisées, les 2 plus petites demeurant sonnées à la main. Ce n'est que tout récemment que la cloche 6 (Agonie) fut munie d'un nouveau joug en acier (dommage), et d'un moteur. La cloche 5, dite cloche des Jeunes, est sensée donner de la voix lors de l'enterrement d'un enfant (oui, c'est macabre). La pose de planches sur le dessus du beffroi l'empêche de se balancer pleinement. Sa motorisation et son intégration dans le plénum n'est pas prévue pour l'instant. Mes camarades campanaires et moi-même nous sommes donc contentés de la faire tinter en lui imprimant un léger mouvement de balancement.
Cloche 1 (bourdon), note si2, coulée par Tréboux de Vevey en 1892
Cloche 2, note fa3, coulée par Tréboux de Vevey en 1892
Cloche 3, note fa#3, coulée par Tréboux de Vevey en 1892
Cloche 4, note sol#3, coulée par Tréboux de Vevey en 1892
Cloche 5 (cloche des Jeunes), note do4, coulée par Tréboux de Vevey en 1892 (non motorisée)
Cloche 6 (Agonie), note entre si4 et do5, coulée vers 1450 (selon archives RERO)
^ ^ Le bourdon en si2
v v La cloche 2 en fa3
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^ ^ La cloche 3 en fa#3
v v La cloche 4 en sol#3
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^ ^ La cloche 5 (cloche des Jeunes, non motorisée) en do4
v v La petite cloche 6 (cloche de l'Agonie), aux harmoniques très caractéristiques, coulée au milieu du 15e siècle, note entre si4 et do5
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L'horloge électro-mécanique, fabriquée par Lucien Teraillon à Perrigny, dans le Jura français, avec son beau balancier de fonte
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L'intérieur de la belle église de Villarvolard (la crèche n'avait pas encore été ôtée en ce 14 janvier), consacrée le 15 juillet 1760
Un tout grand merci à M. Edouard Remy, président de paroisse, pour sa gentillesse et sa disponibilité. Remerciements également à Daneil Fonlupt, de la Maison des Horloges de Charroux, pour les renseignements au sujet de l'horloge
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16 janvier 2012
COUP DE GUEULE : sauvons le patrimoine de la Belle-Epoque !
Ce bel immeuble lausannois est sur le point d'être rasé par des promoteurs immobiliers, plus sensibles au dessins sur nos billets de banque qu'à la beauté du patrimoine architectural. Tout cela avec la bénédiction des autorités. C'est une honte ! Surtout quand on sait quelle cage à lapin va se dresser à la place de cette splendeur
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Avant que la beauté et le style ne s'effacent pour laisser la place au "fonctionnel", dans ce que ce terme peut comporter de plus péjoratif, je vous invite à jeter un dernier coup d'oeil apitoyé sur ce bel immeuble, construit en 1895 sur les plans de l'architecte vevysan Francis Isoz, à qui ont doit également le Château d'Ouchy, la Maison Mercier, le Gymnase du Bugnon, la BCV, ou encore le Crédit Foncieur Vaudois (source: 24heures, édition du 16 janvier 2012). Les influences de la Renaissance française y côtoient avec goût les motifs Art Nouveau
23:14 Publié dans Vaud | Lien permanent | Commentaires (0) | Trackbacks (0) | Envoyer cette note
Cloches - Bémont - Brévine (NE)
Touchante histoire que celle de la chapelle de Bémont. Peiné par la situation des vieillards et des infirmes de son hameau, trop éloigné du temple de la Brévine, le Dr. Moïse Matthey-Claudet fit don en 1698 de 1'600 livres pour financer 12 fois l'an les déplacements du pasteur. Désireux de donner une suite à cette première initiative, une centaine d'habitants du lieu entreprirent alors de faire construire un lieu de culte. C'est ainsi que fut posée en 1767 la première pierre de la chapelle de Bémont. Aujourd'hui en mains privées, ce charmant et sobre petit édifice continue d'accueillir 15 fois l'an les fidèles des environs.
Une seule cloche occupe le petit clocheton. Coulée en 1764, elle est le fruit d'une des rares collaborations entre les fondeurs franc-comtois Jean-Antoine Damey et Claude-Joseph Cupillard. Elle donne la note do4.
On remarque ci-dessous quelques défauts dans les ornements et les inscriptions sur le cerveau
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^ ^ L'intérieur à la fois sobre et chaleureux du petit temple de Bémont
v v la clé de voûte et le clocheton
Un grand merci à M. Jean-Philippe Huguenin, du restaurant "Chez Bichon", ainsi qu'à mon ami Dominique "Valdom68" pour l'organisation de cette agréable sortie campanaire
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15 janvier 2012
Cloches - Charmey (FR)
Si Charmey existait déjà comme paroisse en 1228, l'église que nous connaissons aujourd'hui fut construite entre 1735 et 1739, rejoignant ainsi sur son éperon rocheux le massif clocher, perché en ces lieux depuis 1673. C'est en 1937, avec l'ouverture de l'ancien choeur et le réhaussement de la voûte, que ce magnifique sanctuaire prit l'apparence que nous lui connaissons aujourd'hui.
La plupart des églises fribourgeoises possédant un minimum de 4 cloches, il est surprenant qu'un clocher aussi imposante que celui de Charmey n'en héberge que 3, de dimensions relativement modestes, qui plus est ! La valeur historique, associée à la qualité musicale et iconographique des pièces d'airin accrochées ici, sont très vite parvenues à effacer les éventuels signes de déception auprès de mes camarades de virée campanaire et chez votre serviteur.
Cloche 1: Pierre Dreffet, de Vevey, 1788, ré3
Cloche 2: Pierre Dreffet et Jean-Georges Paris, 1788, mi3
Cloche 3: Pierre Dreffet et Marc Tréboux, 1835 (merci à Matthias Walter pour la date), sol3
^ ^ La cloche 1, coulée par Pierre Dreffet en 1788. Originaire de Coppet (VD), la famille Dreffet fut à l'origine d'une double lignée de fondeurs. Alors que Jean-Daniel exerça ses talents à Genève, coulant souvent des cloches pour ses voisins vaudois (on pense par exemple à la magnifique cloche 2 de Baulmes), son cousin germain Pierre choisit de s'établir à Vevey, reprenant ainsi les activités de la fonderie Richenet. Son neveu Marc Tréboux, puis le fils de ce dernier Samuel, et enfin le neveu de Samuel, Gustave, perpétueront la tradition des fondeurs veveysans jusque dans les années 1890.
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^ ^ Voici enfin la cloche 3, datée de 1835, l'une des dernières coulées par l'oncle Pierre Dreffet et le neveu Marc Tréboux, puisque Pierre mourra quelques mois plus tard, léguant ainsi la fonderie à Marc, qui la déménagera à Corsier-s-Vevey
v v Les cadrans et le tintement horaire sont toujours gérés par cette magnifique horloge Prost. On remarque toutefois que le mécanisme a été modifié pour le remontage motorisé des poids et la sychronisation horaire (moteur électrique sur l'axe des aiguilles, relié à une horloge-mère)
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Je vous laisse admirer l'intérieur de la belle église St Laurent de Charmey, son orgue baroque provenant de l'abbaye de Salem (Allemagne), et sa chaire en bois magnifiquement ouvragé, attribuée au sculpteur charmeysan Ruffieux
Mes plus vifs remerciements à M. Eugène Scherrer, président de paroisse, pour son aimable autorisation, ainsi qu'à M. Alexis Thurler, sacristain, pour son chaleureux accueil.
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