03 septembre 2012

Cloches - Lausanne (VD) cathédrale réformée Notre-Dame

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La cathédrale Notre-Dame de Lausanne vit sa construction débuter vers l'an 1160, dans le style roman, pour s'achever aux environs de 1235 dans la plus pure facture gothique. Un second clocher, situé au nord, vit sa construction interrompue par un incendie et ne fut jamais achevé. Suite à la Réforme en 1536, l'édifice fut l'objet d'importants remaniements, comme la destruction du cloître. Les travaux menés par Viollet-Le-Duc dès 1874 (on pense notamment au portail principal et à la tour-lanterne) donnèrent à la cathédrale l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui.

De haut en bas, le plénum intérieur, les solos des 7 cloches, le plénum extérieur

Les 7 cloches de la cathédrale de Lausanne possèdent une histoire auussi riche et tourmentée que l'édifice qui les héberge. Entre la Cloche du Couvre-Feu, vraisemblablement coulée entre le 13e et le 14e siècle, et les 2 cloches dites "Centenaires" pour commémorer la Révolution Vaudoise en 1898, ce ne sont pas moins de 6 siècles d'histoire campanaire qui s'offrent ici à nous. C'est en cette même année 1898 que la sonnerie prit son aspect actuel, après les importants travaux menés par Auguste Thybaud: accordage des plus petites cloches par procédé de burinage, échange avec le clocher de St François, ajout de 2 nouvelles cloches.

Cloche 1, le bourdon, "Marie-Madeleine", coulée par Franz Sermund de Berne en 1583. Note : lab2, poids 5'610kg, diamètre 208cm.
Cloche 2, "Clémence", coulée en 1518, de fondeur inconnu. Note : do3, poids 3'428kg, diamètre 173cm.
Cloche 3, "Lombarde", de fondeur inconnu, coulée en 1493, sonne tous les jours à midi. Note : mib3, poids 1'512kg, diamètre 139cm.
Cloche 4, "Grande Centenaire", coulée par Jules Robert (Nancy) en 1898. Note : fa 3, poids 838kg, diamètre 111cm.
Cloche 5, "St François", se trouvait jadis dans le clocher de l'église St-François, avant les travaux d'harmonisation. Coulée par Isaac Jaquier de Lausanne en 1666. Note : lab3, poids 699kg, diamètre 102cm.
Cloche 6, "Petite Centenaire", coulée par Jules Robert (Nancy) en 1898. Note : sib3, poids 306kg, diamètre 82cm.
Cloche 7, "Couvre-Feu", de fondeur inconnu, coulée entre le 13e et le 14e siècle. Sonnait jadis tous les soirs à 21h l'hiver et à 22h l'été (remplacée depuis 2002 par "St François"). Note : do4, diamètre 81cm.

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De haut en bas, les cloches 1 à 7

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Divers détails iconographiques

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^ ^ Reconstitution du plan original avec le projet des 2 clochers

v v Les "clochistes" ne sont pas les seuls drôles d'oiseaux à s'aventurer ici

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Un immense merci à M. Giulio Pistolato, intendant, pour son aimable autorisation et sa disponibilité.

Sources:
http://www.patrimoine.vd.ch/monuments-et-sites/eglises/ca...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_de_Lausanne

Liens:
http://www.lausanne.ch/
http://chaillylacathedrale.eerv.ch/

Commentaires

Belle vue des petites cloches couronnées par la Lombarde, vénérable et ténébreuse. Belle mise en valeur aussi de Clémence, digne seconde de la Belle Marie-Madeleine. Jougs bien restaurés, on le sait... mais quels battants mal adaptés, épouvantable particulièrement sur Marie-Madeleine. Quand je mets en parallèle une vidéo de la sonnerie de Marie-Madeleine avec celle de sa soeur jumelle, la Mittagsglocke de la cathédrale de Berne, le constat est terrible. Marie-Madeleine sonne comme une casserole que l'on frappe beaucoup trop fort, assommée par son battant, son son est creux, comme si la cloche était fêlée... alors que la Mittagsglocke, équipé de son nouveau battant à chasse courte qui la caresse presque, sonne profond, généreux, envoutant. Ces deux belles dames sont du même fondeur, de la même année... 1583. Franz Sermund n'apprécierait pas une telle différence entre ses deux oeuvres. Je pense qu'il serait vraiment malheureux. Ce battant est indigne d'un bourdon de cette classe, aussi vénérable. Ce qui est beau est nécessairement meilleur. Et le plus beau pour une cloche, c'est la pureté de son timbre. Les jougs y sont pour quelque chose... mais ce ne sont pas eux qui tintent le bronze. Le côté historique de ce battant doit céder la place, histoire non seulement de redonner un son plus beau mais aussi de maintenir en état le plus longtemps possible la cloche si on veut qu'elle sonne encore dans les un à deux siècles à venir.

Écrit par : taiho | 27 septembre 2012

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