11 avril 2012

Cloches - Lyon (France-69) Primatiale St Jean

Lyon Primatiale jour.JPG

Edifiée de 1180 à 1480, la Primatiale St Jean de Lyon combine habilement les styles roman (choeur, abside, transept) et gothique flamboyant (façade).Réputée avant tout pour son horloge astronomique du 14e siècle, ses tableaux, ses statues et ses vitraux, ce beau sanctuaire possède également une imposante sonnerie historique de 9 cloches

Sur les 4 tours, seules 2 renferment des cloches. Les 3 timbres horaires (cloches civiles) se trouvent en façade (tour nord-ouest avec son cadran), alors que les 6 cloches à la volée occupent l'imposante tour nord-est. Le sublime bourdon (La Grosse Cloche pour les Lyonnais), coulé en 1622 par Pierre Recordon, est considéré à juste titre comme une des plus belles cloches de France. Le profil lourd (7'700kg pour un la bémol 2) explique en partie le son à la fois puissant et velouté de cette magnifique cloche.

Je vous invite à retrouver ci-dessus, en prise de son extérieure, La Grosse Cloche en solo, puis (dès 2mn40) le plénum pascal, amputé hélas des cloches 3 et 5 à la motorisation défectueuse. Savourez ci-dessous le sublime bourdon dans l'intimité de la chambre des cloches.

Composition de la sonnerie à la volée:
Cloche 1, dit La Grosse Cloche ou Anne-Marie, note la bémol 2, coulé par Pierre Recordon en 1622, 7'700kg.
Cloche 2, dite La Deuxième, note sib2
Cloche 3, dite Le Tiers Sainct, coulée par Frèrejean, note do3, actuellement hors service
Cloche 4, dite Séral ou Quart Sainct, note fa3
Cloche 5, dite La Cinquième, actuellement hors service, note sol3
Cloche 6, dite Le Schiule, lab3

(d'autres détails suivront bientôt)

Lyon Primatiale cloche 1.jpg

Le sublime bourdon, dit "Grosse Cloche"

Lyon Primatiale cloche 1 détail armoiries.jpg
Lyon Primatiale cloche 1 détail haut.jpg

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^ ^ La cloche 2

v v la cloche 3

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Lyon Primatiale cloche 3 détails.jpg

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^ ^ La cloche 4

v v la cloche 5

Lyon Primatiale cloche 5.jpg
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Lyon Primatiale cloche 6.jpg
^ ^ La cloche 6

Aussi sublime que soit la sonorité de La Grosse Cloche, vous avez certainement tous constaté que nombreux étaient les ratés durant la sonnerie. On observe également ci-dessous que le point de frappe sur la cloche n'est pas assez précis, et que la boule du battant est accrochée quelques millimètres trop bas. La visite d'un campaniste paraît donc nécessaire, afin de vérifier le centrage et la suspension du battant, de même que la poussée des moteurs, de manière à ce que la divine Grosse Cloche soit encore mieux mise en valeur v v
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Lyon Primatiale avis.JPG
^ ^ Cette mise en garde nous rappelle le bon vieux temps où un sonneur occupait la loge qui lui était assignée dans le clocher
v v Les cloches sont aujourd'hui commandées par ce clavier, le même depuis l'électrification
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Lyon Primatiale nuit.JPG
Mes plus vifs remerciements à M. Jean Bernard, de la Pastorale du Tourisme, au Père Michel Cacaud, recteur, à l'équipe des sacristains, et surtout à M. Fabien Haug, de la Société Française de Campanologie, qui fut notre guide émérite durant cet exceptionnel week-end campanaire. Une pensée enfin à mon regretté collègue et ami Jean-Marie Rolle, qui peu avant sa disparition, m'avait encouragé à entreprendre ce voyage à Lyon.

Liens :

Bibliographie:
Lyon, la grâce d'une cathédrale, aux éditions La Nuée Bleue. Le chapitre sur les cloches est de la plume de Fabien Haug

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Commentaires

Un bourdon magnifique, ample et lourd qui mérite sa réputation pour cette primatiale si importante aux yeux de cette capitale des Gaules (ou des gônes...). Il m'évoque un peu la Totenglocke de Strasbourg qui sonne identique mais plus ancien (1427) Mais quelle difficulté dans le rythme de balancement. On croirait presque qu'il est encore sonné manuellement. Comme vous le dites, le battant est pas très bien placé. Une timbre un peu plus rond serait obtenu avec un changement de battant. Sur les six cloches deux ne sont plus en service... qu'attend donc l'archévéché pour restaurer ? L'argent manque... toujours la même rengaine. Et c'est vrai que j'ai entendu pas mal de plénums de cathédrales françaises... et toujours le constat revient... l'entretien n'est plus assumé et bien des cloches connaissent l'abandon, les sonneries souvent sont poussives, haletantes. Quelle tristesse dans un pays qui possède un tel patrimoine campanaire. Même ici malheureusement le fait qu'il manque deux cloches sur six rend la sonnerie incomplète et creuse. Le bourdon archi-domine ses petites soeurs comme sur Notre-Dame avec Emmanuel face aux défuntes benjamines que l'on a descendu récemment. On est plutôt chanceux ici, faut le reconnaître. L'état général de nos clochers, de nos dames de bronze, est quand même meilleur. Souci de sauvegarde plus poussé chez nous ? Peut-être... même si tout n'est pas parfait... nom d'un sacré battant !

Écrit par : Taiho | 13 avril 2012

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