Quasimodo, sonneur de cloches

Un beffroi en bois dans un clocher en béton des années 1940... cet anachronisme a de quoi susciter nombre d'interrogations ! la réponse est à chercher dans cette période de guerre, où le fer et l'acier étaient réservés avant tout à l'industrie d'armement, même dans un pays neutre comme la Suisse. Le clocher fut construit en béton (et non en béton armé)... il fallait donc penser à le ménager, surtout au niveau des vibrations, d'où l'idée de faire reposer la sonnerie sur du bois. C'est ce que m'a expliqué le sacristain, le très dévoué Simon Keller, que je remercie pour sa disponibilité.

5 cloches de Ruetschi (1940) do3 mib3 fa3 sol3 (sib3 en panne)

Magnifique édifice gothique rescapé d’un ancien cloître, l'église St-François possède la particularité d’être le seul bâtiment religieux lausannois, avec la cathédrale, à être antérieur à la Réforme.

Dans l'imposant clocher à l'architecture paramilitaire sont accrochées 4 cloches à l'histoire pour le moins particulière, en raison du projet d'harmonisation des églises de la ville mené par Auguste Thybaud à la fin du 19e siècle. De la sonnerie originale ne subiste en effet que la grande cloche en do3. La cloche 2 (Guillebert & De Meuron, 1726), qui occupait à l'orgine la tour la cathédrale, fut corrigée pour donner le mib3, alors qu'une autre cloche prit le chemin inverse (aujourd'hui cloche 5 de la cathédrale). Les cloches 3 et 4, enfin (Paintandre, lab3 et sib3) complétèrent la sonnerie en 1898.

C'est avant tout le château et son imposant donjon qui attirent l'oeil du visiteur de la pittoresque cité vaudoise d'Aubonne. Même s'il est d'apparence plus discrète, le Temple mérite également le détour... ne serait-ce que pour son histoire tourmentée qui explique sa curieuse construction : il s'agit en effet de la réunion de 2 chapelles (la plus ancienne datant de 1306) au moyen d'une nef édifiée en 1577.

Dans le clocher se balancent 3 cloches (mib3-sol3 décalé-sib3). Les 2 plus petites sont l'oeuvre des frères Paintandre (F - Vitry-le-François 1898), alors que la plus grande, fêlée au début des années 2000, a été refondue par Ruetschi avec les motifs de la cloche originale.

L'imposant clocher d'Estavayer-le-Gibloux abrite une intéressante sonnerie de 5 cloches, encore équipées de jougs et de battants du 19e siècle.

ré3 solb3 lab3 sib3 réb4

Cloches 1-2-3-4 par Jakob Keller (Zurich) 1892

Un grand merci à l'entreprise MECATAL et à la Paroisse. Remerciements tout particuliers à Olivier dans le rôle du sonneur