On ne connaît pas la date exacte de la construction de la première église de Siviriez. Mentionnée en 1200 déjà, elle était de forme rectangulaire, ne comptait ni plancher, ni pavage, et ne disposait que d’une seule fenêtre. Les autels étaient cependant au nombre de 3. De profondes modifications interviennent en 1586, alors qu’un sanctuaire – neuf ou agrandi – est consacré en 1681. L’actuelle église St Sulpice fut construite entre 1804 et 1807 par Jean-Baptiste Balzolerio, entepreneur d’origine italienne. Endommagée par la foudre en 1853, elle subit quelques transformations pour être finalement consacrée par Mgr Marilley en 1868. Mais c’est en 1947 que l’édifice trouve son aspect actuel, après les importants remaniements menés par un autre Romontois : Fernand Dumas. Réputée pour ses fresques et son chemin de croix signé Yoki, et ses vitraux de Cingria, Faravel et Strawinsky, l’église St Sulpice de Siviriez possède une chapelle latérale dédiée à Marguerite Bays, béatifiée par Jean-Paul II en 1995. La clôture de l’enquête diocésaine en vue d’une canonisation de la Bienheureuse fut célébrée par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, le 27 mai 2014.
On ne possède que peu de documents sur les anciennes cloches de Siviriez. Jusqu’en 1953, le clocher n’abritait que 4 cloches : un do3 de Constant Arnoux (1843), un mib3 et un fa3 de François-Joseph Bournez aîné (1810) et la petite cloche gothique de l’Agonie en fa4, toujours existante. Le remplacement au 20e siècle de tout une sonnerie, si courante fut cette manœuvre en Suisse alémanique, est heureusement un phénomène rarissime de ce côté de la Sarine. La décision de la paroisse d’anéantir 3 des anciennes cloches – pourtant de belle taille – semble trouver son origine dans la volonté de créer à l’époque un « carillon » homogène. Celui-ci vient d’ailleurs de reprendre vie au travers de ritournelles automatiques, pour le plus grand plaisir de son curé modérateur, le Père Martial Python.
Les solos des 6 cloches
Les ritournelles du carillon
– Cloche 1, note do3 +1, coulée en 1953 par Ruetschi d’Aarau
– Cloche 2, note ré3 +1, coulée en 1953 par Ruetschi d’Aarau
– Cloche 3, note fa3 -1, coulée en 1953 par Ruetschi d’Aarau
– Cloche 4, note sol3 -2, coulée en 1953 par Ruetschi d’Aarau
– Cloche 5, note la3 +2, coulée en 1953 par Ruetschi d’Aarau
– Cloche 6, « Agonie », note fa4 -12, gothique.
(La3 = 440Hz, déviation en 1/16 de 1/2 ton)
Octave inf. | Prime | Tierce min. | Quinte | Octave sup. | |
Cloche 1 | do2 +1 | do3 +3 | mib3 +5 | sol3 -3 | do4 +1 |
Cloche 2 | ré2 +/-0 | ré3 +3 | fa3 +4 | la3 -4 | ré4 +1 |
Cloche 3 | fa2 -6 | fa3 +3 | lab3 +2 | do4 -8 | fa4 -1 |
Cloche 4 | sol2 -7 | sol3 +12 | sib3 +1 | ré4 -7 | sol4 -2 |
Cloche 5 | la2 -2 | la3 +1 | do4 +4 | mi4 -6 | la4 +2 |
Cloche 6 | fa3 +4 | fa4 -64 | sol#4 -19 | do5 -34 | fa5 +12 |
La cloche de l’Agonie ne retentit habituellement qu’en solo. J’ai trouvé intéressant de la faire sonner en compagnie de ses sœurs, afin de donner une coloration insolite à cette gamme pentatonique, que l’on retrouve dans de nombreuses sonneries du 20e siècle.
J’adresse mes plus vifs remerciements à
– Martial Python, curé modérateur, pour son aimable invitation
– Jean-Paul Conus, conseiller paroissial responsable de l’église, pour sa disponibilité
– Guilhem Lavignotte, organiste à Yverdon-les-Bains, pour les contacts
– Matthias Walter, campanologue à Berne, pour les renseignements au sujet de l’ancienne sonnerie
Sources:
– « Dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg », volume 11, Apollinaire Deillon et François Porchel, Imprimerie St Paul, 1901
– « Le patrimoine campanaire fribourgeois », éditions Pro Fribourg, 2012
– http://www.upglane.ch
– http://www.fribourgregion.ch
Liens:
– http://www.siviriez.ch/
– http://www.marguerite-bays.com/