Cloches – La Sarraz (CH-VD) temple

Nombreux sont les visiteurs qui se pressent chaque année au portillon du château de la Sarraz. Edifiée au XIe siècle, cette imposante forteresse abrite aujourd’hui le Musée du Cheval et héberge de nombreuses expositions temporaires. A une encablure du château médiéval se dresse la silhouette néoclassique du temple, qui remplace depuis 1837 une ancienne église paroissiale, dédiée à St Antoine, dont il ne reste aujourd’hui que le chœur. Maître d’œuvre de cet édifice en pierre jaune de Neuchâtel au fronton triangulaire typique, Henri Perregaux, architecte vaudois bien connu. On lui doit de nombreuses autres édifices religieux (Basilique Notre-Dame du Valentin à Lausanne, église St Pierre d’Yverdon…), mais aussi la transformation de monuments existants (cathédrale de Lausanne, église St Etienne de Moudon…).

Comme cela est souvent le cas dans ce coin de pays, la sonnerie est hétéroclite, à savoir réalisée par des fondeurs différents au fil des ans. N’est-ce d’ailleurs pas justement ce qui confère au patrimoine campanaire romand toute sa saveur ? La grande cloche fut coulée pour le nouveau temple, puisqu’elle porte la date de 1838. Signée des frères Bulliod, elle est l’une des rares représentantes dans la région des fondeurs carougeois, derniers héritiers d’une longue lignée de saintiers établis dans la région genevoise. Il s’agit ici de leur cloche la plus grave (note ré3), mais pas la plus lourde: le mi bémol 3 de Vuisternens-en-Ogoz (CH-FR) est en effet d’un diamètre plus important. L’iconographie semble avoir été réalisée avec le moulage de véritables feuillages, procédé habituel chez Bulliod. La deuxième cloche, confectionnée par Charles Arnoux d’Estavayer-le-Lac en 1918, est la refonte d’une cloche commandée par le gouverneur de La Sarraz Samuel Olivier en 1627. Une partie des inscriptions de l’ancienne cloche ont d’ailleurs été reprises par moulage. La plus petite cloche est antérieure au temple actuel, puisque datée de 1823. Elle porte la signature du Morgien Louis Golay, passé à la postérité non seulement pour quelques belles cloches (comme la grande cloche du temple de Morges), mais aussi et surtout pour ses pompes à incendie, dont celle qui sauva d’une destruction certaine la cathédrale de Lausanne lors de l’incendie de 1825.

– Cloche 1, note ré3 +6, diamètre 123.5cm, poids environ 1’250kg, coulée en 1838 par les frères Bulliod de Carouge
– Cloche 2, note sol3 +5, diamètre 98.4cm, poids environ 580kg, coulée en 1627, refondue en 1918 par Charles Arnoux à Estavayer-le-Lac
– Cloche 3, note do4 +6, diamètre 74cm, poids environ 250kg, coulée en 1823 par Louis Golay de Morges

La3 = 435Hz, déviation en 1/16e de 1/2 ton

Octave inf. Prime Tierce min. Quinte Octave sup.
Cloche 1 ré2 +9 ré3 +19 fa3 +12 la3 +14 ré4 +6
Cloche 2 sol2 +6 sol3 +10 sib3 +5 ré4 +13 sol4 +5
Cloche 3 do3 +16 do4 -4 mib4 +6 sol 4 -5 do5 +6

La grande cloche

La deuxième cloche

La petite cloche

Clocher et sacristie

Mes plus vifs remerciements à
– Ariane Baer, secrétaire municipale
– Olivier Pierren, concierge
Antoine Cordoba, carillonneur à Taninges (vidéo, photos de la cloche 3, mensurations des 3 cloches, anecdotes sur François Bulliod)

A consulter:
http://www.lasarraz.ch/
http://lasarraz.eerv.ch/
http://www.izymanager.com/chateaulasarraz/
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Sarraz
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Perregaux
http://www3.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-2677-11-6-1/
http://gtell.over-blog.org/article-la-fonderie-deux-cents-ans-de-vie-et-d-histoire-vaudoises-122109867.html
http://cloches74.com/

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