Cloches – Douai (F-59) le beffroi

Patrimoine mondial de l’UNESCO, le beffroi de Douai dévoile son bourdon et son carillon

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Un beffroi cher à Victor Hugo – De passage à Douai en 1837, Hugo écrivait : Il y a là le plus joli beffroi que j’aie encore vu. Figure-toi une tour gothique coiffée d’un toit d’ardoise, qui se compose d’une multitude de petites fenêtres coniques superposées ; sur chaque fenêtre une girouette, aux quatre coins, une tourelle ; sur la pointe du beffroi, un lion qui tourne avec un drapeau entre les pattes ; et de tout cet ensemble si amusant, si fou, si vivant, il sort un carillon. Dans chaque petite lucarne, on voit se démener une petite cloche qui fait rage comme une langue dans une gueule. J’ai dessiné cette tour, et quand je regarde mon dessin, il me semble encore entendre ce joyeux carillon qui s’en échappait comme la vapeur naturelle de cet amas de clochetons.

La construction de l’hôtel de ville de Douai a commencé en 1380. Interrompue plusieurs fois par des incendies, elle ne s’est achevée réellement qu’au XIXe siècle. L’édifice comprend deux salles magnifiques : l’une gothique, la salle des Gardes, sert aux réunions du Conseil municipal ; l’autre en style XVIIIe, le Salon blanc, sert de salle de mariages. Le beffroi attenant a été achevé en 1410. Il culmine à 64m de hauteur. Son couronnement, flanqué de tourelles, de pinacles et de girouettes, est l’un des plus originaux de la région. L’ensemble des beffrois du nord de la France, mais aussi de Belgique et des Pays-Bas, est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Un premier carillon fut réalisé en 1390 déjà. Le bourdon « Joyeuse » fut coulé en 1471 par un fondeur allemand établi aux Pays-Bas, Gobelinus Moer. Cette grosse cloche, d’un poids de 5’500kg, fut refaite en 1924 par Charles Wauthy. L’artisan de Douai réalisa la même année un carillon en remplacement de l’ancien instrument fondu par l’occupant allemand durant la Première Guerre. Ce carillon fut toutefois remplacé en 1953 par Paccard d’Annecy, à l’exception des deux plus grosses cloches, « Joyeuse » (la2)  et « Disnée » (do3). L’ensemble fut  complété en 1974, à l’occasion du congrès mondial des carillonneurs. Il comporte aujourd’hui 62 cloches s’étendant sur 5 octaves. En plus des concerts régulièrement donnés par le titulaire Stefano Colletti, l’instrument égrène chaque heure – de manière automatique – l’air des « Puritains d’Ecosse » de Bellini. A l’occasion des Fêtes du Gayant 2016, « Joyeuse » s’est mise en branle lors d’une visite guidée ouverte à tous. J’en ai profité pour l’immortaliser sur le vif. La vidéo permet également d’entendre la ritournelle horaire sur fond d’explications du guide.

Un tout grand merci à l’équipe de guides et de gardiens du beffroi de Douai pour leur aimable accueil et leur précieuse collaboration. Il s’agissait en effet ce fameux jour de coordonner notre passage dans la chambre des cloches avec la volée de « Joyeuse » prévue pour 11h05.

Sources :
http://www.ville-douai.fr/index.php/Carillon?idpage=14007&idmetacontenu=3805&iddossiercontenu=236
https://fr.wikipedia.org/wiki/Beffroi_de_Douai
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Douai/Douai-Hotel-de-Ville-Beffroi.htm
http://www.clocherobecourt.com/Robecourt/Images/Marques/WAUTHY.pdf
http://tchorski.morkitu.org/13/dfc.pdf
http://asso.nordnet.fr/arpac/douai/ecouter.htm

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