Archives de catégorie : CH-Valais

Cloches – Collombey (CH-VS) église Saint-Didier

Un clocher de style anglais en plein cœur du Chablais

-Cloche 1, note fa#3 +3/16, diamètre 97 cm, coulé en 1728 par Nicolas Boulanger, Alexis Durand et Jean-Baptiste Durand.
-Cloche 2, note la3 -3/16, diamètre 86 cm, coulée en 1728 par Nicolas Boulanger, Alexis Durand et Jean-Baptiste Durand.
-Cloche 3, note si3 +6/16, diamètre 77 cm, coulée en 1878 par Gustave Treboux à Vevey.
-Cloche 4, note do#4 +2/16, diamètre 76 cm, coulée en 1809, fondeur indéterminé.

Notre découverte campanaire du jour nous amène dans le Chablais, qui fut l’une des provinces des États de Savoie. Aujourd’hui, on distingue trois entités : d’abord – sur territoire français – le Chablais savoyard, qui s’étend de la rive nord du Léman à la Vallée du Giffre. Nous avons ensuite – en Suisse – le Chablais vaudois, région vinicole par excellence située en amont du Lac Léman sur la rive droite du Rhône.  Vis-à-vis se trouve enfin le Chablais valaisan, dont les limites actuelles ont été fixées par le traité de Thonon en 1569. Et c’est justement en terres valaisannes, le long de la route cantonale reliant Saint-Maurice à Saint-Gingolph, que se trouve l’église Saint-Didier de Collombey à laquelle nous allons nous intéresser aujourd’hui.

De l’agriculture à l’industrie – Collombey-Muraz conserve de précieux témoignages de son passé : le manoir-château De Lavallaz, ancienne demeure féodale, et le Château d’Arbignon, qui depuis 1647, accueille la communauté des religieuses des Bernardines. La vocation de la commune est longtemps essentiellement agricole. L’implantation de la première raffinerie suisse de pétrole en 1960 entraîne alors un essor industriel conséquent. Collombey est aujourd’hui le plus grand des cinq villages qui constituent l’entité de Collombey-Muraz avec près de 4’600 habitants fin 2016.

Un clocher insolite – A Collombey, sommes-nous véritablement dans la plaine du Rhône ? La silhouette du clocher peut nous faire douter, tant il est vrai que l’architecture régionale est habituellement aux imposantes flèches de pierre. Or rien de tel ici : le couronnement à quatre tourelles d’angles nous rappelle plutôt les clochers anglicans. N’allez pas croire qu’une rafale de foehn a arraché la flèche ! N’imaginez pas non plus que sa construction a été interrompue pour des raisons d’économie ou de statique. L’explication serait plutôt à chercher chez l’architecte, un certain Emile Vuilloud.

Un architecte éclectique – Emile Vuilloud (1822-1889) a été l’une des figures de proue de l’éclectisme dans la région. On lui doit aussi bien des églises néo-romanes comme notre église Saint-Didier (1873) que néogothiques (Aigle, Vevey) ou encore néo-classiques sardes (Monthey). On remarque surtout que 10 ans avant d’avoir réalisé l’église de Collombey, Vuilloud avait doté l’église catholique d’Aigle du même type de clocher. Et si parmi ses nombreuses sources d’inspiration, l’architecte était allé puiser dans les clochers anglicans, dont le couronnement est souvent doté de créneaux et de tourelles mais dénué de flèche ? Il est utile de rappeler qu’en cette fin de XIXe siècle, les riches touristes anglais étaient nombreux sur la Riviera vaudoise et dans le Chablais.

Un mobilier moderne – L’église Saint-Didier est un élégant édifice néo-roman à 3 nefs surmontées de plafonds à caissons. Hormis les fonts baptismaux du début du XVIIe siècle, le mobilier date essentiellement du XXe siècle et porte les signatures d’éminents artistes du Groupe de Saint-Luc. Les vitraux à jointure de béton ont été commandés pour l’agrandissement des baies du chœur en 1949, ils sont l’œuvre de Paul Monnier. Pour la restauration menée dans les années 1960, François Ribas réalise le tabernacle décoré d’émaux, alors que Bernard Viglino confectionne les mosaïques des deux autels latéraux. L’orgue est installé par la manufacture Kuhn de Männedorf (CH-ZH) en 1967.

Une sonnerie réalisée en plusieurs étapes – L’ancienne église de Collombey fut consacrée en 1723, date de la séparation d’avec la paroisse de Monthey. De cette époque datent les deux plus grandes cloches coulées par Durand & Boulanger, dont seule la plus grande est signée. Deux autres cloches furent ajoutées en 1809 par un fondeur inconnu : la cloche no3 – refaite par Gustave Treboux en 1878 – et l’actuelle cloche no4. Cette dernière ne porte aucune signature. Son examen n’a permis de l’attribuer à aucun des fondeurs recensés à la même époque dans la région. Vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous : la cloche souffre de nombreux défauts de coulée (surface bosselée, lettres décalées ou retournées, orthographe douteuse).

Inscriptions  et ornementations des quatre cloches
Cloche 1 : sur le col : LE SAINT NOM DE DIEV SOIT LOVE – SAINT DIDIER NOSTRE PATRON PRIE POUR NOVS IE Y ESTE FAITTE AV FRAIS & DEPENS DE LA COM. TE DES DEVX COLOMBEY POVR PARRAIN MON S. R CLAVDE DONN ET TRES DIGNE CVRE DE COLOMBEY MARAINE NOBEL DAME CLOVIZ E CORTEN. Ces lignes d’inscriptions sont soulignées d’une frise de palmettes typique des cloches de cette époque. Sur le vase figurent un calvaire de même qu’un chrisme accompagné de deux colombes (symbole de la commune) et de l’inscription VTRIQVE FVIT AVXILIUM. Sur la faussure : I.B&A. LES DVRAN DS ET N. BOVLANGER NOVS ONT FAIT LAN 1728.

Cloche 2 : sur le col : LOVE SOIT LE SAINT NOM DE IESVS & DE MARIE – I EY ESTE FAITTE AV FRAIS & DEPENS DE LA PAROISSE DES DEVX COLOMBEY POUR PARRAIN R. MON S. R IE LOVIS FAVRE TRES DIGNE DIRECTEVR DES RELIGIEVSES DE COLOMBEY POVR MARAINE MODESTE ANNE CATHERINE CHERVATL 1728. Ces lignes d’inscriptions sont soulignées d’une frise de palmettes typique des cloches de cette époque. Sur le vase figurent un calvaire de même qu’un chrisme accompagné de deux colombes (symbole de la commune) et de l’inscription VTRIVMQVE FOVEAT & REGAT.

Cloche 3 : les anses sont décorées de visages féminins. Le col est orné de festons de style néoclassique. Inscriptions sur le vase : PARRAIN STANISLAS DUFAY DE LAVALLAZ NOTAIRE. MARRAINE MARIE LOUISE DUFAY DE LAVALLAZ NEE DETORRENTE ANNEE 1809 ET 1878. L’effigie de saint Joseph est entourée de l’inscription : LOUEZ SOIT JESUS MARIE JOSEPH alors qu’on peut lire autour de l’effigie de saint Didier : ST DIDIER NOTRE PATRON PROTEGE-NOUS. Tous ces motifs sont soulignés par une frise de feuillages. Sur la faussure : GUSTAVE TREBOUX FONDEUR A VEVEY 1878.

Cloche 4 : Les inscriptions sont dont difficilement déchiffrables. Certaines lettres sont manquantes, mal alignées ou inversées. On peut toutefois lire sur le col M. PIERRE MARIE DU [F]AY DELALALAZ GD CHATELAIN PARAIN ET MARIE MAGDELAINE DU FAY DEVALAVALLAZ MARAINE L. 1809 JEAN BAPTISTE CHAPERON CURE JEAN DIDIER TORMAZ PRESIDENT JEAN BURDEVET PROCUREUR D EGLI[S]E. CRISTIAN RIONDET VICE CH. FAITE AU DEPENTS DE LA PAROISSE, PIERRE PARVEX CONSEILLER . JEAN DIDIER RIONDET CONSEILL[E]R. Le vase arbore une croix et une effigie de saint Didier entourée de l’inscription ST DIDIER PROTEGE-NOUS. Au-dessous, une frise de différents motifs comme des pointes de diamant.

Les cloches sont accrochées en fenêtre à un beffroi de bois renforcé d’acier. Elles se balancent sous des jougs métalliques de type Bochud. Elles sont munies de battants piriformes et d’électro-tinteurs vraisemblablement contemporains à leur motorisation.

Quasimodo remercie :
La paroisse de Collombey pour son aimable autorisation
-Bastien Clerc et Yann Petten, sacristains et servants de messe, pour leur chaleureux accueil, leur disponibilité et la riche documentation fournie
Antoine Cordoba, carillonneur à l’abbaye de Saint-Maurice pour son  indispensable collaboration.

Sources :
Relevés des cloches effectués par Patrick Helzig et rassemblés par Bastien Clerc.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chablais
https://fr.wikipedia.org/wiki/Collombey-Muraz
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Vuilloud
https://www.collombey-muraz.ch/
https://paroisses-collombey-muraz.ch/
http://www.orgues-et-vitraux.ch/
https://vitrocentre.ch/it/recherche/projets-en-cours/groupe-de-saint-luc.html

Cloches – Saint Maurice (CH-VS) abbaye territoriale de Saint-Maurice d’Agaune

Nouveau battant, nouvelle présentation !

-Cloche 1, « Trinitas », note sol#2, poids 4’100kg, refondu en 2010 par Paccard à Sévrier
-Cloche 2, « Thébaine », note do#3, diamètre 145cm, poids 1732 kg, coulée en 1947 par Ruetschi d’Aarau
-Cloche 3, « Saint Maurice », note mi3, diamètre 115cm, poids 920kg, coulée en 1818 par Pierre Dreffet et Marc Treboux de Vevey
-Cloche 4, « Saint Sigismond », note fa#3, diamètre 103cm, poids 620kg, coulée en 1818 par Pierre Dreffet et Marc Treboux de Vevey
-Cloche 5, « Saint Augustin », note sol#3, diamètre 92cm, poids 450kg, coulée en 1818 par Pierre Dreffet et Marc Treboux de Vevey
-Cloche 6, « Saint Théodule », note la3, diamètre 86cm, poids 350kg, coulée en 1818 par Pierre Dreffet et Marc Treboux de Vevey
-Cloche 7, « Marie-Madeleine », note si3, diamètre 77cm, poids 260kg, coulée en 1818 par Pierre Dreffet et Marc Treboux de Vevey
-Cloche 8, « Candide », note do#4, diamètre 69cm, poids 180kg, coulée en 1818 par Pierre Dreffet et Marc Treboux de Vevey

L’abbaye territoriale de Saint Maurice d’Agaune a été fondée en 515 par le futur roi burgonde Saint Sigismond, à l’emplacement d’un sanctuaire plus ancien érigé par Théodore d’Octodure, premier évêque connu du Valais, et abritant les reliques de Maurice d’Agaune, martyr du IIIe siècle. La cité d’Agaune a d’ailleurs pris son nom et s’appelle aujourd’hui Saint Maurice. L’abbaye est la plus ancienne d’Europe occidentale en activité à avoir été occupée en permanence. Si le premier sanctuaire, dont les fondations ont été mises en valeur, fut érigé dans le sens classique est-ouest, les nombreux éboulements successifs poussèrent finalement les chanoines à le reconstruire au XVIIe siècle dans le sens nord-sud. Cela n’empêcha pas un nouvel éboulement de créer de gros dégâts en 1942, obligeant ainsi la flèche du clocher et une partie de l’église à être reconstruits. L’abbatiale occupe le rang de basilique mineure depuis 1948. L’abbaye ne fut jamais dépendante d’un diocèse et d’un évêque, car elle bénéficia dès sa fondation de l’immédiateté pontificale, c’est-à-dire qu’elle dépend directement du Pape et de lui seul. Aujourd’hui encore, le père abbé de Saint-Maurice exerce sa propre juridiction spirituelle sur sa communauté abbatiale, ainsi que sur les cinq paroisses de son territoire. L’abbaye possède également un collège renommé ayant un statut d’établissement semi-privé.

Les cloches à la volée – L’imposant clocher roman avec sa flèche de pierre, typique de la Vallée du Rhône, semble se dresser ici depuis la nuit des temps. Or, quand on y monte, on se rend compte que les étages supérieurs et sa flèche sont en béton habillé de pierres. Le terrible éboulement du 3 mars 1942 éventra la tour avant qu’une rafale de foehn ne la fasse s’écrouler complètement deux jours plus tard. Miracle : les cloches de 1818 s’en tirèrent avec quelques ébréchures. Elles sonnent toujours, vaillamment. Trois d’entre elles ont subi un petit accordage au XXe siècle. Cet ensemble de six cloches en mi3 est l’œuvre de fondeurs veveysans déjà maintes fois rencontrés en Suisse romande : Pierre Dreffet et son neveu Marc Treboux. Nous sommes ici en présence du plus grand ensemble toujours existant réalisé par la fonderie de Vevey. Ruetschi d’Aarau y ajouta en 1947 « Thébaine », une cloche donnant le do#3. Son arrivée coïncida avec la mise en service d’un carillon électrique offert par un ancien élève du collège de Saint-Maurice. « Thébaine » fut durant plus de cinquante ans le bourdon de l’abbaye. Pour le passage à l’an 2000 fut offerte une grande cloche coulée en 1998 par la fonderie Paccard dans un chantier naval de Nantes. Cette cloche était un modèle réduit à l’échelle 1/2 de la Cloche de la Paix de Newport, un monstre de 32 tonnes égrenant la note la1. Baptisée « Trinitas », cette « miniature », d’un poids de 3’990kg, fut bénie par Monseigneur Roduit le 29 novembre 1999. Les huit cloches sonnèrent toutes ensemble pour la première fois le 25 décembre. Installée dans un beffroi dressé sur une lourde dalle de béton, « Trinitas » fut équipé d’une motorisation débrayable et d’un pédalier permettant de la sonner en piqué. Ce mode de volée ne semble toutefois pas avoir été utilisé très souvent. « Trinitas », dépeint comme magnifique par le campanologue Matthias Walter, fêla malheureusement très vite. La fonderie Paccard accepta de refaire gratuitement une nouvelle cloche donnant la même note (sol#2). Le nouveau « Trinitas » vit le jour le 18 mars 2010 dans les ateliers de Sévrier devant une importante délégation de l’abbaye. Il fut hissé au clocher le 15 juillet. Son battant fut changé à l’été 2017 par la maison Ruetschi d’Aarau (voir galerie ci-dessous).

La sonnerie avant 1818 – L’histoire des cloches qui ont précédé la sonnerie actuelle, c’est d’abord cette pittoresque légende qui rapporte que Charlemagne aurait fait un songe. L’Empereur se serait mis à chanter et les cloches de Saint-Maurice auraient donné de la voix avec enthousiasme pour l’accompagner. Tout ceci ne nous indique évidemment pas ce que contenait le clocher à son édification au XIe siècle ! On sait seulement que secousses sismiques et éboulements se sont souvent succédé pour mettre à mal l’abbaye et ses cloches au fil des ans. Il est en outre rapporté que l’incendie du 23 février 1693 causa la perte de sept cloches. Il fallut attendre 1702 pour assister à la fonte de quatre nouvelles cloches. Curieusement, toutes ne furent pas confiées au même fondeur. La plus grande fut réalisée par Jean-Claude Livremont de Pontarlier. On pouvait y lire (en latin) : Béni soit le Nom du Seigneur. Le feu dévastateur m’a fait périr en 1693, mais l’unanimité du Chapitre m’a fait renaître en 1702. Mon parrain est Pierre de Riedmatten, bailli de la Patrie éminent en noblesse ; si l’on demande le nom de ma marraine, c’est Noble Elisabeth Ambiel. Que vive et fleurisse la liberté des Valaisans. Les trois autres cloches furent coulées par les saintiers lorrains Etienne et Nicolas Besson. Mgr Georges Schiner, qui dirigea l’Abbaye de 1764 à 1794, fit refondre la grande cloche à une date indéterminée. En 1818, l’Abbé Etienne-Germain Pierraz fit briser toutes ces cloches. Il confia à Pierre Dreffet et Marc Treboux de Vevey la réalisation d’une nouvelle sonnerie. Ces six cloches aux accents baroques nous sont par bonheur toutes parvenues.

Antoine Cordoba est carillonneur à l’abbaye de Saint-Maurice (photo Max Hasler)

Le carillon – Après l’ajout du premier « Trinitas » pour le passage à l’an 2000, l’abbaye, dont la réputation musicale n’est plus à faire, se lance dans un projet d’envergure : un carillon. L’idée vient d’un ancien élève du collège qui manifestait un attachement au patrimoine campanaire abbatial. Le chanoine Roten, alors maître de chœur, organiste et carillonneur de l’Abbaye entame ce projet qu’il allait superviser pendant presque trois ans. Le projet initial était plutôt modeste. Il prévoyait la construction d’un instrument de trois octaves (environ 37 cloches), utilisant toutes les cloches de 1818. Forte de son succès, la souscription fut plus prolifique qu’imaginée par la communauté. Le carillon a alors pu être étendu à quatre octaves (environ 50 cloches). Il a même été décidé que certaines des cloches de volée (les 4 plus petites) ne soient pas employées. Leur sonorité ne répondait pas aux exigences musicales d’un véritable instrument de musique. Elles ont cependant été conservées et continuent de sonner en volée. Après un appel d’offres lancé par l’Abbaye, c’est la fonderie hollandaise Royal Eijsbouts qui fut retenue pour réaliser 45 nouvelles cloches, allant de 1404kg pour la plus lourde à 9,1kg pour la plus légère. Elles ont été fondues à la fin de l’année 2003. Arrivées au mois de juin 2004, elles ont été bénies par le Père-Abbé Mgr Joseph Roduit le 20 juin 2004 avant d’être hissées dans le clocher. Durant l’été, les ouvriers se sont activés pour installer le beffroi métallique qui allait les supporter, la cabine du carillonneur qui allait abriter le clavier et la transmission. Le clavier -parlons-en- est dimensionné pour entrer au centimètre près dans la travée de la cloche Thébaine. Pour le pédalier, on a préféré la norme américaine et un pédalier droit au lieu d’une forme concave et radiale, pour qu’il puisse tenir en totalité dans l’espace restreint imposé. De plus, ce dernier ne s’arrête qu’au « la » du 2eme octave au lieu du « do » suivant. Notons que deux pédales ont été ajoutées en grave : l’une est reliée au bourdon Trinitas, et l’autre est vacante, pour un bourdon intermédiaire qui verra peut-être le jour dans un futur plus ou moins lointain. Le carillon possède donc la tessiture suivante : Sol#2-Do#3 chromatique Do#7 sans Ré3 (do# au clavier). On peut noter qu’il est transpositeur : le do n’est pas un do réel mais un do#3. Le carillon s’est calqué sur les deux grandes cloches respectivement sol# et do#. Le carillon a été inauguré en grande pompe le 22 septembre 2004, à l’occasion de la Fête Patronale par le Chanoine François Roten, son titulaire, et Andreas Friedrich, carillonneur de Carouge et alors président de la Guilde des Carillonneurs et Campanologues Suisses. Le 26 septembre suivant, c’est le carillonneur d’Utrecht Arie Abbenes qui donne le concert inaugural retransmis pour l’occasion à la radio. Dès lors, le carillon est utilisé pour les fêtes religieuses (1eres et 2emes vêpres, et messe souvent pontificale) et pour quelques concerts plutôt occasionnels. En 2017, l’Abbaye innove en proposant un festival de carillon avec visites du clocher et plusieurs concerts. L’expérience devrait être reproduite dès 2019.

De gauche à droite, la cloche de sacristie, la cloche conventuelle et la cloche de la flèche

Les autres cloches – Pour compléter la description de l’impressionnant patrimoine campanaire de l’abbaye de Saint-Maurice, citons encore trois cloches de dimensions plus modestes. La première se trouve dans le clocheton qui trône au-dessus de chœur. Cette petite cloche nommée « Marie Elisabeth » a été fondue en 1988 par la fonderie Ruestchi. Elle remplace une ancienne cloche Livremont de 1752, hélas fêlée. Ses fragments sont encore conservés aujourd’hui. Les 42 kilos de « Marie Elisabeth » ont de la peine à rivaliser avec les presque 10 tonnes de la sonnerie à la volée du clocher! C’est pour cela qu’elle ne mêle pas sa voix avec ses grandes sœurs. Si aujourd’hui elle n’a aucune fonction attitrée, elle a servi de suppléante lors des travaux de 2012 durant lesquels toutes les cloches -ou presque- étaient dépourvues de leurs moteurs et battants. La deuxième cloche est plus près du plancher des vaches. Fondue en 1860 par Georges Paccard, cette cloche d’à peine 30 kilos a été redécouverte en 2015 entreposée dans le clocher. Nul ne sait la raison de sa fonte, son commanditaire ni son usage initial. Il a finalement été décidé de l’installer dans le chœur de la basilique, au-dessus de la porte de la sacristie. Depuis fin 2017, elle a la tâche de marquer le début des célébrations religieuses. La dernière cloche est la plus importante mais aussi la plus ancienne de l’abbaye encore en fonction : il s’agit de la cloche conventuelle. Disposée dans le corridor principal de l’Abbaye, à mi-distance entre les appartements du Père Abbé et du Révérend Prieur, cette cloche annonce chaque célébration et rassemblement propre aux chanoines, et ce depuis 1790. Cette cloche ne prend congé qu’entre la messe du Jeudi-Saint et le matin de Pâques, ou elle est remplacée par l’une des deux crécelles dont dispose l’Abbaye. Cette cloche estimée à 35 kilos porte la marque d’un fondeur Français « Goussel ». Cette dynastie aux origines lorraines n’a pas hésité à se déplacer dans différentes régions, jusque dans l’arc alpin.

Crédits
Textes : Claude-Michaël Mevs « Quasimodo » sauf « le carillon » et « les autres cloches » Antoine Cordoba
Photos : Antoine Cordoba (sauf mentionné)
Montage vidéo : Antoine Cordoba
Plans vidéo : Antoine Cordoba et Claude-Michaël Mevs
Prise de son : Antoine Cordoba

Remerciements chaleureux
Mgr Jean Scarcella, Abbé Territorial
Rd chne Roland Jacquenoud, Prieur Vicaire-Général
Chne Thomas Roëdder, Recteur & Sacriste

Sources :
« Les cloches de l’Abbaye », Léon Dupont-Lachenal, paru dans « Echos de Saint-Maurice », 1947, tome 45, p. 201-213
« Une nouvelle cloche à l’abbaye », article de François Roten, carillonneur, paru dans « Echos de Saint-Maurice », 2000, tome 95a, p. 30-34. © Abbaye de Saint-Maurice 2014
http://abbaye-stmaurice.ch/page.php?id=fr56
https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_territoriale_de_Saint-Maurice_d’Agaune

Cloches – Monthey (CH-VS) église Notre-Dame de l’Immaculée-Conception

Le clocher de l’église paroissiale de Monthey renferme l’une des plus imposantes sonneries valaisannes 

A un jet de pierre de la vénérable abbaye de Saint-Maurice, l’église Notre-Dame de l’Immaculée-Conception de Monthey dispose elle aussi d’une imposante sonnerie : sept cloches en do3 coulées par Ruetschi d’Aarau en 1895

Une église néoclassique sarde flanquée d’un clocher plus ancien – Une première église paroissiale fut édifiée à ce même endroit en 1707. Elle était alors entourée de son cimetière. En mauvais état et devenue trop petite, elle fut démolie vers 1850. L’élégant clocher a heureusement été conservé. L’église actuelle a été consacrée en 1855, sous le vocable de Notre-Dame de l’Immaculée-Conception, dont le dogme avait été proclamé par Pie IX en 1854. C’est Emile Vuilloud, architecte à Monthey, qui a dessiné les plans de cet édifice de type basilical à croisée, dont l’ensemble s’inscrit dans un rectangle. Nous sommes en présence d’une église de style néoclassique sarde, un courant très prisé en Valais et en Savoie avant l’apparition de styles néo-médiévaux tels que le néogothique et le néoroman. L’aspect austère de l’extérieur tranche avec la richesse intérieure : colonnes en faux marbre, chapiteaux corinthiens, décor peint, voûtes à caissons ainsi 5 coupoles en trompe-l’oeil. On y admire également un riche mobilier liturgique, tels que le maître autel en marbre blanc, noir et rouge de Gustave Doret et le tabernacle couronné d’un tempietto. A noter que les élégants fonts baptismaux, de style baroque primitif, proviennent de la première église de 1707.

Une sonnerie reconstituée après incendie – On ne sait pas grand chose des cloches qui donnèrent de la voix avant 1895. Il est seulement mentionné que cet hiver-là, le clocher fut ravagé par le feu. La paroisse n’attendit pas pour faire couler une nouvelle sonnerie, puisque cette dernière fut réalisée la même année. Les sept cloches sont toutes ornées d’élégantes décorations baroques. La justesse plus qu’approximative de la ligne nominale (cloche no6 un peu trop haute, no5 beaucoup trop basse) n’enlève rien au charme de l’ensemble. L’ancien clavier, toujours présent sous la chambre des cloches, nous apprend qu’on carillonnait ici jadis, comme dans beaucoup de paroisses valaisannes. Une curiosité est à noter quant à l’équipement : la partie centrale du beffroi de fer (soutènement des cloches no1 et 2) est conçue pour glisser sur les solives pendant la volée, grâce à un dispositif semblable à un patin. On peut considérer qu’il s’agit d’une version modernisée des vieux beffrois roulants en bois qu’on peut encore observer dans de rares clochers.

– Cloche 1 « Maria Immaculata », note do3 -18/100, poids environ 2’450kg
– Cloche 2 « Maria Magdalena », note mi3 -37/100, poids environ 1’200kg
– Cloche 3, note sol3 -7/100, poids environ 730kg
– Cloche 4, note la3 -14/100, poids environ 520kg
– Cloche 5, note si3 -44/100, poids environ 350kg
– Cloche 6, note do4 +29/100, poids environ 300kg
– Cloche 7, note ré4 +19/100, poids environ 200kg
(la3 = 435 Hz)

Mes plus vifs remerciements à la paroisse catholique de Monthey pour son aimable autorisation et à Mme Maria Païano, sacristine, pour son accueil et sa disponibilité. Remerciés soient également mes vaillants camarades campanaires pour leur indispensable collaboration : Antoine, carillonneur à Saint-Maurice et à Taninges (photos et plans vidéos additionnels, ainsi que mise en volée des cloches) et John Brechbühl, membre de la GCCS (prise de son)

Sources
http://www.paroisse-monthey.ch/paroisse/eglises-et-chappelles/eglise-de-monthey.html
Archives de la maison Ruetschi

Cloches – Grimisuat (CH-VS) église St Pancrace

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La première mention de l’église paroissiale de Grimisuat remonte à 1193. Son clocher roman en pierre, si caractéristique de la Vallée du Rhône, semble avoir été édifié entre la fin du 12e et le début du 13e siècle. D’intéressantes peintures murales, datées de 1626, ornent le chœur. Beaucoup plus récentes sont les fresques de la nef : 1948. C’est à cette date que fut construit l’actuel portail occidental, de style néo-roman.

Le fin clocher contient 4 cloches, toutes coulées par Louis Gautier. Déjà rencontré à Bramois, ce fondeur de Briançon confectionna les sonneries de ces 2 églises valaisannes – distantes de moins de 10km – la même année, à savoir en 1814. Si dans le cas de Bramois, nous avions déjà constaté que les cloches avaient troqué leurs jougs en bois contre des tringles droites en acier, on peut voir que ce sont des jougs cintrés en fonte qui ornent les 4 cloches de Grimisuat. Leurs battants abaissés, mais non munis de contrepoids, font que nous sommes ici en présence d’une de rares sonneries en mode rétro-mitigé de Suisse. L’angle de volée trop élevé péjore hélas la sonnerie par un rythme trop lent. Dans le cas de la cloche 4, le battant rebondit même à plusieurs reprises sur la lèvre inférieure. Le responsable nous a assurés lors de notre visite qu’une révision complète de la motorisation était envisagée. On respire !

  • Cloche 1: note la3 -5
  • Cloche 2: note si3 -2
  • Cloche 3: note do#4 +5
  • Cloche 4: note ré#4 +2

Analyse de la sonnerie (la3 = 435Hz, déviation en 1/16 de 1/2 ton)

Octave inf. Prime Tierce min. Quinte Octave sup.
Cloche 1 la2 -2 la3 +3 do4 -1 mi4 -13 la4 -5
Cloche 2 si2 -1 si3 +10 ré4 +3 fa#4 -1 si4 -2
Cloche 3 do#3 +2 do#4 +30 mi4 +12 sol#4 +6 do#5 +5
Cloche 4 ré#3 -1 ré#4 +15 fa4 +6 la#4 -1 ré#5 +2
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Le clocher vu de l’intérieur

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Le grand retable ci-dessus et l’une des remarquables fresques de 1626 ornant le chœur

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Remerciements au Père Etienne Catzéflis, curé, pour son aimable autorisation, ainsi qu’à M. Martin Métrailler, sacristain, pour son aimable accueil. Amitiés à Matthias Walter, campanologue à Berne, qui m’accompagnait pour cette agréable sortie campanaire valaisanne en cette belle journée ensoleillée du 16 août 2013.

http://www.grimisuat.ch/
http://www.cath-vs.ch/

Appareil photo : Sony Cybershot DSC-S750
Caméra : iPhone 4
Enregistreur audio : Zoom H4N
Logiciel d’édition audio : Audobe Audition
Logiciel de montage vidéo : Windows Movie Maker

Cloches – Martigny (CH-VS) église Notre-Dame de la Visitation

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Les origines de l’église paroissiale de Martigny remontent au 4e siècle, avec un premier sanctuaire chrétien établi dans une villa romaine. Un vaste ensemble, comprenant deux églises accolées, caractéristique d’une cathédrale, le remplaça très vite. Evidemment que ces bâtiments furent reconstruits à de multiples reprises avant l’édification de l’actuelle église Notre-Dame de la Visitation, consacrée en 1687. Il est à noter que cette dernière – à l’inverse des édifices précédents – est orientée plein ouest. Elevé entre 1717 et 1723, le clocher, haut de 55m, est couronné d’une flèche octogonale en pierre, typique de la vallée du Rhône.

Parmi les 6 cloches de cet intéressant ensemble historique, la plus ancienne, datée de 1550, sonnait déjà dans le clocher médiéval précédent. Signée FS, cette grande cloche en Fa3 pourrait être l’une des premières œuvres de Franz Sermund, fondeur originaire de Bormio, devenu bourgeois de Berne en 1567. La sonnerie s’étoffa de 4 cloches du saintier lorrain Etienne Ducray entre 1745 et 1748, avant d’être finalisée par Pierre Dreffet de Vevey en 1797.

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Cloche 1, note fa3 -4, coulée en 1550, signée FS (Franz Sermund??)
Cloche 2, note solb3 +7, coulée en 1745 par Etienne Ducray, saintier originaire de la Haute-Marne
Cloche 3, note lab3 +5, coulée en 1797 par Pierre Dreffet de Vevey
Cloche 4, note si3 -7, coulée en 1745 par Etienne Ducray, saintier originaire de la Haute-Marne
Cloche 5, note do4 -4, coulée en 1748 par Etienne Ducray, saintier originaire de la Haute-Marne
Cloche 6, note ré4 -0, non datée, coulée par Etienne Ducray, saintier originaire de la Haute-Marne

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La grande cloche est aussi la plus ancienne de la sonnerie (1550)

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Le cloche 3, coulée par Pierre Dreffet, venue s’ajouter à la sonnerie en 1797.
Ci-dessous, les détails des cloches d’Etienne Ducray et l’horloge mécanique Baer (tintement horaire et à la demie)

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L’intérieur de l’église. Admirez l’orgue Merklin de 1871, mais aussi le maître-autel baroque, la chaire en noyer et les fonts baptismaux magnifiquement ouvragés (17e siècle)

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Mes plus vifs remerciements au Père François Lamon pour son aimable accueil en cette journée ensoleillée du 16 août 2013

http://www.paroissemartigny.ch/
http://www.martigny.ch/

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Cloches – Bramois (CH-VS) église St Laurent

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Mentionné pour la première fois comme paroisse le 13 mai 1278, Bramois a vu sa première chapelle construite au 5e siècle, à l’emplacement de la cure actuelle. L’édifice fut agrandi au 6e siècle, avant de devenir une véritable église vers l’an 1000. Alors que la chapelle du Pont, dédiée à Ste Catherine, fut bâtie ente 1644 et 1650, l’église St Laurent, de style néo-classique, ne date que de 1861.

L’élégant clocher en pierres apparentes surmonté d’un lanternon renferme une ravissante sonnerie signée Louis Gautier de Briançon (F-05) en 1814. Cette famille de saintiers a laissé son empreinte campanaire dans tout l’arc alpin entre le 17e et le 19e siècle. Corrigées au 20e siècle, les 4 cloches égrènent un charmant Regina Caeli sur les notes sib3 do4 ré4 mib4.

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Les 4 cloches. 3 d’entre elles portent d’importantes traces de burinage

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Le clavier de carillonneur, témoin d’une longue tradition valaisanne. Ci-dessous, l’ancienne horloge à cage, datée de 1741

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L’intérieur de cette belle église néoclassique, rénovée en 2001

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Mes plus vifs remerciements à Soeur Marie-Régis pour son aimable accueil.

http://www.paroisses-sion.ch/pages/bienvenue.php?s=5
http://www.bramois.ch/FR/Home.awp

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Cloches – Sion (CH-VS) basilique de Valère

Basilique Valère

Silhouette peu banale que celle de l’église fortifiée de Valère. Sa construction débuta fin du 11e siècle pour s’achever rapidement au milieu du 13e siècle. Comme beaucoup d’édifices de la même époque, 2 styles sont représentés: le roman, dans les bases des chevets et les soubassements, et le gothique. L’orgue en nid d’hirondelle, dont la construction est estimée entre 1431 et 1437, est le plus vieil instrument de ce type encore jouable au monde. Les anciennes dépendances des chanoines, habitées jusqu’à la Révolution française, abritent aujourd’hui le Musée cantonal d’histoire. En 1987, Valère est consacrée Basilique mineure par le pape Jean-Paul II.

Si le clocher de la cathédrale de Sion renferme pas moins de 7 cloches, elles ne sont que 4 voix à se balancer au dernier étage de l’imposant clocher crénelé de Valère. La plus ancienne est de facture gothique. Les 2 plus grandes, de style néo-gothique, portent la mention de leurs ancêtres médiévales. Ce n’est que fin 2012 que la sonnerie fut complétée  par l’adjonction d’une 4e cloche.

Cloche 1, note mib3 +3.43, diamètre 127cm, coulée en 1378, refaite en 1875 par Gustave Tréboux de Vevey
Cloche 2, note sol3 +6.29, diamètre 98cm, coulée en 1403, refaite en 1875 par Gustave Tréboux de Vevey
Cloche 3, note sib3 +0.5, coulée en 2012 par Paccard d’Annecy
Cloche 4, note ré4 +4.76, coulée en 1433
(diapason: la3 = 440Hz)

Pour écouter les solos des 4 cloches

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La grande cloche

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La cloche 2

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La cloche 3, ajoutée en 2012

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La cloche 4

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Le plus ancien orgue encore jouable au monde, construit vers 1430.Ci dessous – autre rareté – le jubé du 13e siècle.

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Un grand merci au chanoine Josef Zimmermann pour son aimable accueil, sa disponibilité, et la mise à disposition d’une riche documentation. Remerciements à Matthias Walter, campanologue à Berne, pour l’organisation.

http://www.cath-vs.ch/sous-sites/chapitre-sion/valere.html
http://siontourisme.ch/index.php/art-et-culture/histoire-des-4-chateaux/234-le-site-de-valere
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_de_Val%C3%A8re
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Cloches – Sion (CH-VS) cathédrale Notre-Dame du Glarier

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Un imposant clocher-porche du 13e siècle, rehaussé en 1403, une nef gothique du 15e siècle.. la cathédrale de Sion n’a en gros subi que peu de transformations au fil des siècles, si on compare son histoire à celle d’autres édifices de la même époque. On notera toutefois – au chapitre des modifications les plus récentes – l’agrandissement du chœur de deux travées et la création d’une chapelle en prolongement du transept nord.

Si la cathédrale en elle-même n’a pas subi de profonds bouleversements architecturaux depuis le Moyen-Âge, on ne peut pas en dire de même de la sonnerie! Aux 2 grandes cloches du 15e siècle, sont venues s’ajouter pas moins de 5 nouvelles voix entre le 16e et le 19e siècle, dont certaines ont du être refondues. Une petite cloche, qui sonnait jadis dans un clocheton latéral, est aujourd’hui déposée.

Cloche 1, « Ave Maria », note ré3 +5/16, diamètre 149cm, coulée en 1447 par Pierre Quarta et Jean Perrodet de Genève.
Cloche 2, « Joyeuse », note fa3 +4/16, diamètre 125.5cm, coulée en 1447 par Pierre Quarta et Jean Perrodet de Genève.
Cloche 3, « Ste Marie, Ste Catherine et St Théodule », note sol3 -1/16, diamètre 108cm, refonte d’une cloche de 1512 par Grassmayr de Buchs (CH-SG) en 1911
Cloche 4, note la3 -1/16, diamètre 88.5cm, coulée en 1837 par Samuel Tréboux à Vevey
Cloche 5, « St Théodule », note ré#4 -3/16, diamètre 63.5cm, refonte d’une cloche de 1714 par Gustave Tréboux à Vevey en 1875
Cloche 6, note fa#4 -8/16, diamètre 54.2cm, coulée en 1789
Cloche 7, « St Marc et St Théodore », note fa#4 +0/16, diamètre 52.5cm, coulée en 1884 par Viktor Walpen de Reckingen (CH-VS)
[Cloche 8, diamètre 44.5cm, coulée en 1845 par Samuel Tréboux à Corsier-s-Vevey, déposée]

Pour écouter les cloches une par une en solo

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La cloche 2 et son joug au couronnement baroque. Ci dessous, les cloches 1 et 3.

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La cloche 6, et ci-dessous, les cloches 4, 5 et 7

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La cloche 8, aujourd’hui déposée, se trouvait jadis dans le clocheton de la chapelle Ste Barbe

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Le tympan roman du clocher-porche. Ci-dessous, différentes vues intérieures et extérieures.

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Un grand merci au chanoine Josef Zimmermann pour son aimable accueil et sa disponibilité. Remerciements à Matthias Walter, campanologue à Berne, pour l’organisation.

Sources:
« Le clocher roman de la cathédrale de Sion », de François-Olivier Dubuis, extrait des Annales Valaisannes, 1978.
Inventaire réalisé en 1993 et 2010 par Fabienne Hoffmann, campanologue à Lausanne

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Sion
http://www.paroisses-sion.ch/cathedrale/Cath_Index.html
http://www.cath-vs.ch/sous-sites/chapitre-sion/cathedrale.html
http://www.sion.ch/
http://siontourisme.ch/

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Cloches – Abbaye de St Maurice (VS)

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Si l’Abbaye de St Maurice est avant tout réputée pour son carillon, le plus grand de Suisse (49 cloches), son vénérable clocher, maintes fois reconstruit suite à des éboulements, abrite aussi un intéressant lot de 8 cloches à la volée.

Je vous ai emmené voir sa coulée, je vous ai offert d’assister à sa montée au clocher… c’est avec un immense plaisir et une grande fierté que je vous présente maintenant la première volée de Trinitas, le nouveau bourdon en sol#2 de l’Abbaye de St Maurice, coulé le 18 mars 2010 chez Paccard à Annecy.

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^^ Se mettent ici successivement en branle, les cloches 8 (do#4), 7 (si3), 6 (la3), 5 (sol#3), 4 (fa#3), 3 (mi3), toutes coulées en 1818 par Pierre Dreffet et Marc Tréboux à Vevey, et la cloche 2 (do#3), signée Ruetschi en 1947.
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vv la cloche 2 et une partie de l’imposant carillon de 49 cloches, oeuvre du fondeur néerlandais Eijsbouts
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vv Volée de midi sur la cloche 4 vv

Remerciements à Jean-Paul Schorderet de la maison MECATAL, et au Chanoine François Roten, organiste, maître de choeur et carillonneur de l’Abbaye de St Maurice.

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