Archives de catégorie : 41 Loir-et-Cher

Cloches – Vendôme (F-41) église de la Madeleine

Une sonnerie en rétro-équilibré en pleine région Centre-Val de Loire

Muette durant quelques années, cette belle sonnerie a subi deux restaurations successives. La première lui a permis de retrouver sa voix, alors que la dernière en date a fait passer les trois cloches du lancer franc au mode rétro-équilibré pour des raisons de statique

C’est le 2 juin 1474 que Jean VIII, comte de Vendôme, fonde l’église Sainte-Marie-Madeleine avec le soutien des habitants et notamment des confréries de vignerons et jardiniers. Quelques années plus tard naît la paroisse de la Madeleine. Le XVe siècle voit la création d’un collatéral au Nord. S’ensuit, au XVIe siècle, la construction d’une sacristie et l’aménagement de quatre chapelles au Sud. D’importantes transformations sont menées au XIX siècle : nouvelles statues (dont celle de Saint Fiacre, patron des jardiniers), un décor peint et un ensemble de vitraux des ateliers Lobin de Tours. La chute de gravats en 1995 oblige la Ville de Vendôme à mettre en place une collerette de protection sous le clocher et à suspendre les sonneries à la volée. Celles-ci ne reprendront qu’en 2009 après restauration.

Le clocher de l’église de la Madeleine, haut de 65 mètres, héberge trois cloches réalisées par deux lignées de fondeurs et issues de trois coulées différentes. La plus petite est aussi la plus ancienne, elle fut coulée en 1814 par Nicolas Peigney et fils. Œuvre des mêmes fondeurs lorrains, la cloche no2 porte la date de 1826. La plus grande, enfin, sortit des ateliers de Bollée à Orléans en 1896. Voir ici la présentation complète de la sonnerie (source http://paroisse.trinite-madeleine.com/ consulté le 11 novembre 2016). Les cloches ont subi deux restaurations successives : la première, menée par Bodet en 2009, a permis à la sonnerie de se balancer à nouveau après 14 ans d’immobilité. La seconde transformation, menée il y a peu, a vu les cloches passer du lancer franc au mode rétro-équilibré pour des raisons de statiques. Vous pouvez visionner ici une vidéo réalisée par la paroisse en 2009 à l’occasion de la remise en service de la sonnerie, alors encore en lancer franc.

– Cloche 1, « Renée-Emilie », note ré bémol 3 -8/100, diamètre 155cm, poids 1’448kg, coulée en 1896 par Bollée d’Orléans
– Cloche 2, « Honorine-Raymonde-Sauzine », note mi bémol 3 +27/100, diamètre 120cm, poids 1’014kg, coulée en 1826 par Nicolas Peigney et fils (François)
– Cloche 3, « Renée-Emilie », note fa3 -16/100, diamètre 108cm, poids 737kg, coulée en 1814 par Nicolas Peigney

J’adresse mes plus vifs remerciements au Père François Brossier pour son aimable autorisation et son chaleureux accueil. Merci également à Dominique « Valdom68″, responsable technique des clochers de Val-de-Travers (CH-NE), pour sa précieuse collaboration.

Sources :
http://paroisse.trinite-madeleine.com/
https://fr.geneawiki.com/index.php/88123_-_Damblain_-_Fondeurs_de_cloches_damblinois
« Enquêtes campanaires. Notes, études et documents sur les cloches et les fondeurs de cloches du VIIIe au XXe siècle » de Joseph Berthelé, bibliothèque de l’école des chartes

Cloches – Vendôme (F-41) abbaye de la Trinité

P1080268

Une première église romane se dressa d’abord à Vendôme. La construction de ce vaste édifice, achevé vers la moitié du XIe siècle, ne dura que trente ans. N’en subsistent aujourd’hui que les murs du transept. Au début du XIIIe siècle, l’abbaye de la Trinité devient une halte remarquée, à proximité du tombeau de Saint Martin à Tours, sur la route vers Saint Jacques de Compostelle. L’abbé Renaud IV de Villedieu lance la construction d’une nouvelle abbatiale en lieu et place de l’église romane. La guerre de Cent Ans interrompt momentanément le chantier, qui se termine par la façade et la première travée vers 1500. A la Révolution,  l’abbaye et son église  sont attribuées à la commune. Les remarquables stalles gothiques sont vendues comme bois de chauffage. Une grande partie sera par bonheur récupérée. Des militaires occupent les lieux, où se côtoient alors manège, écuries et casernements. De nos jours, les bâtiments autour du cloître abritent le musée, l’école de musique et quelques associations culturelles.

L’imposant clocher-campanile (la tour est en effet détachée des autres bâtiments) n’héberge que trois cloches. Les deux plus petites datent de 1854 et sont signées Ernest Bollée du Mans. La cloche no 3 porte l’inscription « Dixième mesure du bourdon ». Le bourdon – parlons-en – porte le prénom d’Antoine. Muette depuis 1993 suite à la rupture de sa bélière, cette remarquable cloche de la période baroque, mais aux partiels étonnamment classiques, redonne enfin de la voix après lancement d’une souscription publique. Son créateur, Jean Aubert de Lisieux, est issu d’une famille de fondeurs qui concurrencèrent leurs confrères du Bassigny par leur talent et leur réputation. Antoine arbore les inscriptions suivantes (en latin) « L’an du seigneur 1700, sous le pontificat d’Innocent XII et le règne de Louis XIV, prince très puissant, Philippe de Vendôme étant chef suprême en France des chevaliers et abbé de ce lieu. J’ai été fondue de nouveau, dotée d’un poids de onze mille livres et décorée du nom d’Antoine qui me fut donné jadis par Antoine de Crevant, abbé. J’arrête la foudre, j’appelle les vivants, je pleure les morts quoique je sois dépourvue d’yeux, de langues et de mains. 1700. »

Le carillon que l’on entend au début de la vidéo est celui de la tour St Martin, distante de quelques centaines de mètres.

-Cloche 1, « Antoine », note la bémol 2 -45/100, diamètre 200cm, poids environ 5’300kg, coulé en 1700 par Jean Aubert, de Lisieux
-Cloche 2, « Pauline-Adèle-Elizabeth », note la bémol3 +-0/100, diamètre 95cm, poids environ 520kg, coulée en 1854 par Ernest Bollée du Mans
-Cloche 3, « Marie-Aglaé », note do4 +25/100, diamètre 75cm, poids environ 270kg, coulée en 1854 par Ernest Bollée du Mans

La3 = 435Hz, déviation en 1/100 de 1/2 ton

Octave inf Prime Tierce min Quinte Octave sup
Cloche 1 lab1 -63 lab2 -63 si2 -51 mib3 -55 lab3 -45
Cloche 2 lab2 -54 lab3 +19 si3 +3 mib4 -35 lab4 +-0
Cloche 3 do3 -38 do4 +22 mib4 +22 sol4 -41 do5 +25

Le bourdon Antoine

Les petites cloches

L’intérieur du vaste clocher. Remarquez l’ancienne roue des sonneurs, permettant d’actionner Antoine au pied sans avoir à monter dans les étages. On distingue aussi l’embrasure de la porte épousant la forme du bourdon qui fut amené par ce chemin. Les anciens battants, l’ancien joug d’Antoine ainsi que la bélière rompue ont été conservés

Au premier plan, le clocher de l’ancienne église St Martin. La tour héberge le petit carillon historique qui entonne tous les quarts d’heure la célèbre ritournelle vendômoise qu’on peut entendre au début de la vidéo

J’adresse mes remerciements les plus chaleureux au Père François Brossier pour son aimable autorisation. Merci également à mon excellent camarade campanaire Dominique « Valdom68 », responsable technique des clochers de Val-de-Travers, pour sa précieuse collaboration.

Sources:
http://www.vendome-tourisme.fr
http://www.lanouvellerepublique.fr/

A consulter:
http://paroisse.trinite-madeleine.com/
http://www.vendome.eu/

Cloches – Trôo (F-41) collégiale St Martin

Trôo collégiale.JPG

Fondée en 1049, et rebâtie au 12e siècle déjà dans le style angevin, la collégiale St Martin de Trôo fut profondément remaniée au fil des siècles. A l’origine surmonté d’une flèche de pierre, le massif clocher sur le choeur fut gravement endommagé par la foudre en 1737. On lui connaît depuis l’actuelle coiffe, certes moins imposante, mais des plus élégantes.

Quelle ne fut pas ma surprise, en accédant à la vaste chambre des cloches, de ne trouver ici qu’une seule demoiselle de bronze, qui plus est de dimensions aussi modestes. Charmante petite cloche toutefois, oeuvre des fondeurs lorrains Nicolas Husson et Joseph Colin en 1823, et donnant une note fondamentale proche du mib3.

Trôo collégiale cloche.JPG
Trôo collégiale cloche épaules.JPG
Trôo collégiale cloche crucifixion.JPG
Trôo collégiale cloche cartouche.JPG
Trôo collégiale beffroi.JPG

**********

Trôo collégiale ancienne horloge.JPG

Les restes d’une ancienne horloge mécanique avec ses poids de pierre taillée

Trôo collégiale ancienne horloge poids.JPG

**********

Trôo collégiale portail.JPG
Trôo collégiale intérieur.JPG
Trôo collégiale voûte.JPG
Trôo collégiale clocher.JPG

Remerciements à M. Jean-Pierre Mouret, maire de Trôo, pour son aimable autorisation et ses encouragements. Merci également à Céline pour son chaleureux accueil à la mairie, et bien sûr à mon valeureux camarade campanaire Dominique (Valdom68 @ Youtube) pour l’organisation de cette agréable étape campanaire.

http://www.troo.fr/
http://www.youtube.com/user/valdom68